« Booster le potentiel d’émergence des femmes entrepreneures » est le credo d’un nouveau programme appelé « Initiative pour la promotion et l’appui à l’entreprenariat féminin » (IPAFE).
Le secrétaire général du ministère de la Promotion de la Femme, de l’Enfant et de la Famille, Attaher Maïga, a procédé hier au lancement officiel du programme dans la salle Marhaba de l’hôtel Azalaï Salam.
La cérémonie était présidée par le ministre de la Promotion de l’Investissement et du Secteur privé, Konimba Sidibé. C’était en présence de plusieurs autres personnalités : la coordinatrice résidente du PNUD, Mme Mbaranga Gasarabwé, le représentant résident d’ONU-Femmes, Maxime Houinato, la représente résidente de la Banque africaine de développement, Mme Ngarnim Ganga Hélène. De nombreuses associations et organisations de femmes entrepreneures étaient représentées à la cérémonie qui marquait ainsi le démarrage effectif du programme.
L’Initiative pour la promotion et l’appui à l’entreprenariat féminin (IPAFE) sera mise en œuvre à travers l’information des entrepreneures potentiels, des organisations faîtières et autres partenaires intéressés par le programme. Elle vise aussi, à travers la communication, à intéresser d’autres entreprises du secteur privé et d’autres partenaires aux financements des initiatives d’ONU-Femmes en matière d’appui à l’entreprenariat féminin.
IPAFE est un programme d’ONU-Femmes qui a sollicité le concours du secteur privé pour l’accompagner dans le financement de l’initiative. Le Groupe Klédu et Diadié Sankaré ont répondu favorablement à cet appel en s’engageant à octroyer un montant de 1,5 million de dollars, soit environ 750 millions de Fcfa pour appuyer les femmes entrepreneures.
Celles qui ont choisi d’évoluer dans le domaine de la transformation agroalimentaire seront soutenues par le partenariat entre ONU-Femmes et le Groupe Klédu. L’appui aux femmes dans les domaines des mines et de la pisciculture est porté par le partenariat entre ONU-Femmes et Diadié Sankaré. Le programme s’étalera sur 2 ans et touchera plus de 6 000 femmes.
Il s’agit de faire de la Malienne entrepreneure, une actrice clé du développement ; une contributrice pleine et entière à l’édification de la nation malienne de par sa contribution au PIB national.
Maxime Houinato a souligné qu’en cette fin du mois de mars, où nous célébrons les droits des femmes et leur autonomisation, cette cérémonie de lancement garde toute sa symbolique. Sous l’égide d’ONU-Femmes, l’entité des Nations Unies pour l’autonomisation des femmes et l’égalité des sexes, les nations du monde ont spécialement commémoré l’édition 2016 du 8 Mars, Journée internationale de la femme.
« Au Mali nous avons célébré sous le thème : « Égalité, genre et autonomisation de la femme ». Sans une vraie autonomisation de la femme, nous ne saurons aspirer à une société égalitaire. Et sans des instruments de promotion forts du genre, les appuis et les initiatives de renforcement des femmes, les opportunités d’égal accès, c’est-à-dire consciemment offrir aux femmes des chances et opportunités pour émerger, toute tentative d’égalité et d’autonomisation restera vaine », a averti Maxime Houinato qui a cependant tenu à saluer le leadership du gouvernement en matière d’autonomisation des femmes. « C’est bien des actes positifs et concrets à l’envergure de la loi de promotion du genre et du FAFE (Fonds d’appui à l’autonomisation de la femme et l’épanouissement de l’enfant) qui balisent le terrain pour la mise en œuvre d’initiatives telles que l’IFAPE, a ajouté le responsable d’ONU-femme.
Il est établi qu’au Mali, malgré les poids démographique et socio-économique de la femme et les nombreux efforts déjà consentis, l’apport des femmes dans l’économie demeure toujours non valorisé, non formalisé et pas comptabilisé dans les indicateurs macroéconomiques du pays. De nos jours, 73,5% des entreprises privées féminines exercent dans l’informel. Les femmes représenteraient seulement 5% des chefs d’entreprise réalisant plus de 200 millions de Fcfa de chiffre d’affaires.
Par la voix de Mme Coulibaly Madina Tall, le Groupe Klédu se dit très heureux d’être partenaire d’ONU-femmes dans ce projet prometteur. Cet engagement envers l’entité onusienne est tout d’abord un geste économique et non financier, a-t-elle précisé. Cet accompagnement du Groupe Klédu dans le cadre du programme pour l’autonomisation des femmes, s’explique par le fait qu’il veut contribuer à la lutte contre « l’assistanat et les subventions stériles aux femmes entretenus par certaines ONG, associations à but non lucratif, et structures d’aide au développement ou de lutte contre la pauvreté ».
Par cet acte, le Groupe Klédu tient à participer aussi à l’émergence de petites entreprises de transformation de nos produits agricoles, filière dans laquelle les femmes excellent.
Y. DOUMBIA
Source : L’ Essor
