Le Président de la transition, le colonel Assimi GOÏTA a validé le projet de la nouvelle constitution. L’annonce a été faite ce mercredi, 15 mars 2023 dans un communiqué du gouvernement. Malgré cette validation du président de la transition, le texte ne fait pas l’unanimité au sein de l’opinion
Les dissensions autour du projet de constitution restent présentes, même après la validation de sa mouture finale par le Président de la transition. Pour la plateforme «Émergence Nouvelle Jigiya kura», cette validation est un « non-événement ». Selon ses responsables, ce projet de nouvelle constitution est à abandonner. « Le Président, il n’a pas à valider. Ce texte n’est assis sur aucun support juridique ou constitutionnel. Nous demandons au Président de l’abandonner et il doit écouter son peuple », souligne le vice-président de ladite plateforme Jigiya Kura. Abdoulaye Traoré signale qu’ils vont « utiliser toutes les voies légales et constitutionnelles pour bloquer ce projet».
Mali : la version finale du projet de constitution, aussi, contestée
Le Mouvement Citoyen pour l’Alternance, le Travail et la Transparence (MC-ATT), un soutien de la transition, n’est pas de cet avis. Ses responsables estiment que ce changement dans la loi fondamentale est nécessaire. « Notre démocratie avait des faiblesses.», rappelle M.Bittar qui pense que beaucoup de préoccupations ont été prises en compte dans ce texte. Pour lui, « il y a des avancées significatives par rapport à l’ancien ». Il ajoute qu’« Il n’y a pas que les textes qui font une République ». « Vous pouvez avoir de bons textes mais vous retrouver dans le désordre au cours de l’exécution. Les textes n’auront de valeur que lorsqu’ils seront judicieusement exploités ou avec rigueur »
Contactée par notre rédaction la Ligue malienne des Imams et Érudits pour la Solidarité islamique au Mali n’a pas souhaité réagir sur la question . Pourtant, elle avait demandé le 7 mars dernier l’abandon de ce projet de nouvelle constitution à cause du concept laïcité qui y figure
Expliquer le projet et ouvrir les débats
Pour des analystes politiques, l’unanimité ne peut être obtenue autour d’un tel texte. Ils estiment qu’il revient, à présent, aux autorités d’expliquer le contenu de ce projet aux populations et d’ouvrir les débats. Cela, afin que celles-ci puissent comprendre le document et s’y prononcer au cours du référendum.
Dr Abdoul Sogodogo, analyste politique
Source : Studio Tamani