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ProFOTO: pour la gestion et la prévention de la torture par la chaîne pénale

Avocat Sans frontières (ASF) initie au Mali des sessions de formation, dans le cadre du projet ProFOTO, sur la prévention des actes de torture et autres formes de violence à travers une meilleure connaissance et application des dispositifs sur les lieux de privation de liberté. La première de cette série de formations, a pris fin le 23 janvier dernier et concernait les forces de l’ordre, le personnel pénitentiaire et les acteurs de la chaîne pénale


Le Mali compte 59 centres pénitentiaires qui connaissent une dégradation quasi constante accentuée par la crise multidimensionnelle qui perdure depuis plus d’une décennie. Cette situation encourage les mauvais traitements à l’égard des suspects.
Selon le président de Avocats Sans Frontière Mali, cette initiative a pour vocation de défendre les droits des personnes vulnérables : « que ces formations contribuent à un mieux-être des droits de l’homme au Mali par les acteurs incontournables de la chaine pénale. Nous sommes avec les gendarmes, les policiers, les chefs d’unités d’enquêtes et les agents du personnel pénitentiaire qui sont à l’avant-garde de la mise en œuvre des droits de l’homme de façon général », a déclaré Me Seydou Doumbia.
Pour Isabelle Durand, Responsable pôle expertise ASF, cette session favorise une meilleure connaissance de la part des détenus mais également ceux qui sont en charge des détenus pour une meilleure collaboration : « Dans son volet formation, le projet s’adresse aux agents de force de l’ordre et au personnel pénitentiaire mais aussi aux agents de la chaîne pénale pour éradiquer l’usage de la torture dans les lieux privatifs de liberté. Le volet appui concerne le renforcement des capacités de la commission nationale des droits de l’Homme du Mali », a déclaré l’avocate au barreau de Toulouse.
L’amélioration de l’Etat de droit au Mali, passe par l’application des instruments juridiques nationaux et internationaux en matière de lutte contre la torture et autres traitements inhumains dégradants : « Ces formations contribuent au développement d’une véritable culture de droit de l’Homme au Mali », indique Dr Zoumana Diarra, Secrétaire général de la CNDH.
Durant les trois jours, la session inaugurale a permis de combler les attentes de la trentaine de participants de Bamako et de l’intérieur du pays.
« Je retiens de cette formation l’amélioration de nos capacités sur les questions relatives au droit. Nous avons eu l’occasion de renforcer nos capacités en matière de connaissances et de savoir-faire dans nos tâches quotidiennes. Nous retenons essentiellement la définition de la notion de torture », a confié, l’Inspecteur principal des services pénitentiaires Makan Traoré.
Quant à Mahamadou Monzon Traoré, du service d’investigation judiciaire de Bamako, la session inaugurale enlève une grosse épine sous les pieds :« Nous avions des lacunes dans l’accomplissement de nos missions de tous les jours. Nous les acteurs de la police judiciaires nous ne savions pas que la notion de torture s’adressait aux forces publiques ».
Et au Lt-Colonel Ibrahima Coulibaly, Directeur régional de l’administration pénitentiaire et de l’éducation surveillée de Bougouni de reconnaître que « cette formation va permettre de renforcer [leurs] capacités en matière de gestion et de prévention de torture dans le milieu pénitentiaire ».
En attendant la fin de la deuxième session, la logique d’intervention de ASF à travers le projet ProFOTO, vise à atteindre des changements précis en termes de comportement pour lutter contre l’impunité en cas de torture, de traitements inhumains et dégradants dans les lieux de privation de liberté.

Andiè A. DARA

Source: Bamakonews
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