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Processus électoral pour le renouvellement des instances du CMTR : Le collectif des ‘’transporteurs exclus’’ dénonce une cacophonie administrative entretenue par le ministre Koumaré

A travers une conférence de presse qu’ils ont animée, samedi 18 avril dernier, à la Maison de la presse, les transporteurs exclus du processus électoral pour le renouvellement des instances du Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR), réunis au sein d’un collectif, ont dénoncé une cacophonie administrative extraordinaire entretenue par le ministre de l’Equipement, des Transports et du Désenclavement, Mamadou Hachim Koumaré.

 Mamadou Hachim Koumaré Ministre Equipement transports désenclavement

Une cacophonie dont le modus opérandi est la transposition  des textes du Conseil Malien des Chargeurs(CMC) au Conseil Maliens des Transporteurs Routiers (CMTR), excluant ainsi près de 770 détenteurs de cartes professionnelles  de ces élections. Cette conférence de presse était animée par Siaka Diakité, Malick Doudou Diallo, 2ème vice-président du bureau sortant du CMTR, Sidi Moctar Thèra, PDG de Binkè Transport, Adama Coulibaly  et Amadou Diabaté, tous responsables de ce collectif.

Elle a eu lieu seulement quatre jours après la grève des transporteurs. Une grève que les responsables du collectif ont décidé d’annuler à la dernière minute pour la transformer en caravane en raison de l’arrivée de plusieurs chefs d’Etat et de gouvernements au Mali pour participer à la rencontre du CILSS.

Pour l’occasion, plus que jamais décidés à se faire entendre, et faire respecter leurs droits, les transporteurs avaient pris d’assaut la Maison de la presse, histoire de prendre à témoin la presse sur la violation flagrante de leurs textes par le ministre Mamadou Hachim Koumaré dans le cadre du renouvellement des instances du CMTR.

D’entrée de jeu, Adama Coulibaly a rappelé que le CMTR est un organisme public à caractère professionnel créé par la loi N°04-040 du 13 août 2004.

Selon lui, le décret N°04-359/P-RM du 8 septembre 2004 qui fixe l’organisation et les modalités de fonctionnement du CMTR stipule dans sa section 4 relative au régime électoral que « sont électeurs les membres les membres du CMTR qui remplissent les conditions suivantes : Etre de nationalité malienne, être âgé de 21 ans au mois, être détenteur de la carte professionnelle de transporteur, être à jour dans les paiements de cotisation, des impôts et taxes, ne pas être sous le coup d’une incapacité ou d’une déchéance… ».

Mieux poursuit-il, l’article 15 du même décret précise que « peut être candidat toute personne inscrite sur la liste électorale de sa circonscription ».

A en croire Adama Coulibaly, les instances du CMTR sont en fin de mandat depuis décembre 2012 et ne jouissent donc d’aucune légitimité. Et de dénoncer que face à une telle situation, le ministre Koumaré n’a pris aucune mesure conservatoire comme ce fut le cas à la CCIM où le ministre de tutelle  avait procédé à la mise en place d’un collège transitoire.

Selon lui, c’est suite aux nombreuses plaintes des organisations professionnelles des transporteurs auprès du département que le ministre Koumaré a pris un premier arrêté sous le N°2014-3480-METD-SG-04 du 4 décembre 2014 fixant la date des élections de l’Assemblée consulaire du CMTR au samedi 4 avril 2015.

Le ministre Koumaré accusé d’entretenir une cacophonie administrative

Pour les conférenciers, l’insuffisance principale relevée dans ledit arrêté est la confusion faite entre le décret N°99-426/PRM du 29 décembre 2009 régissant le Conseil Malien des Chargeurs(CMC) et le décret N°04-359/P-RM du 08 septembre relatif au Conseil Malien des Transporteurs Routiers (CMTR).

Sidi Moctar Thèra a dénoncé une volonté manifeste du ministre Koumaré d’appliquer les textes du Conseil Malien des Chargeurs en lieu et place de ceux du Conseil Malien des Transporteurs Routiers. Toute chose qu’il juge inacceptable. Une situation devant laquelle, le collectif  a fait de nouvelles protestations, obligeant le ministre à prendre un deuxième arrêté sous le même numéro, le même objet et sous la même signature que le précédent. Dans cette tentative de corrections, poursuit M. Thèra, le ministre a laissé paraitre de nouvelles irrégularités sans abroger le premier et toujours en transposant les textes du CMC au CMTR.

C’est face à cette cacophonie, explique-t-il,  que le collectif a attaqué les deux arrêtés du ministre devant la section administrative de la Cour suprême. Et encore, le ministre a pris un troisième arrêté sous le N°2015-0206/METD-SG du 2 mars 2015 qui stipule à son article 3 que « les opérations d’enregistrement doivent commencer dans les 15 jours qui suivent la prise de l’arrêté fixant la date des élections  et s’étendront sur au moins 30 jours. ».  Ainsi, conformément à cet arrêté, les inscriptions devaient reprendre le 17 mars et s’achever le 15 avril 2015. A leur surprise générale indiquent les conférenciers, quand les transporteurs se sont présentés pour s’inscrire le 18 mars, le gouverneur du District de Bamako leur a opposé la clôture des inscriptions depuis le 16 mars 2015 en leur signifiant la correspondance N°000345/METD-SG du 23 février 2015 portant instruction du ministre.  Ce qui fait qu’à cette date, seuls 134 transporteurs sont inscrits sur plus de 900 porteurs de cartes professionnelles dans le District de Bamako.

Pour Sidi Moctar  Théra, tout ce qu’ils veulent aujourd’hui, c’est aller aux élections, le respect strict des textes régissant le processus électoral du CMTR par le ministre Koumaré et  des élections inclusives libres, crédibles et transparentes.

D. Diama

 

Source: Tjikan

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