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Processus de stabilisation du Mali : La France bloque le verrou de la paix pour légitimer sa présence au nord

De sources concordantes et crédibles, les affrontements à Kidal (21 et 22 juillet 2016) avaient tourné en faveur de GATIA qui aurait totalement repris le contrôle de cette ville si des forces étrangères n’en avaient pas décidé autrement.

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En effet, privé de munitions et de renforts, ce mouvement affilié à la Plateforme des groupes armés du nord du Mali a été contraint de battre en retraite. Pourquoi la France et sa Minusma s’opposent-t-elles donc à une issue inexorable pour régler définitivement le cas de Kidal, c’est-à-dire la solution armée ?

C’est au moins les 3ème  fois que les forces françaises empêchent la Plateforme de régler pour de bon la question de Kidal.

En 2014, Didier Dakouo et El Hadj AG Gamou s’étaient retrouvés à la porte de cette ville à la suite d’une opération éclaire. Mais, les forces armées maliennes avaient été sommées de ne pas poursuivre leurs missions de reconquête de la souveraineté territoriale du Mali.

Pis, Koulouba avait été sommé de rappeler les deux valeureux Officiers à Bamako pour les éloigner du théâtre des opérations.

Il y a un an, la Plateforme républicaine avait pris position à Anéfis après avoir chassé la CMA de Ménaka et de cette localité. Et la prise de Kidal n’était qu’une question d’heure.

Sentant leurs alliés aux abois, la Minusma et la France ainsi que la présidence malienne ont exercé une pression énorme, allant jusqu’à menacer d’engager des actions militaires contre les éléments de la Plateforme, pour quitter cette position stratégique aussitôt occupée par les groupes de la CMA.

L’opération Serval a pris fin aux portes de Kidal car, pour l’Elysée et le Quai d’Orsay, elle visait à anéantir la menace terroriste alors que la situation de la capitale de l’Adrar des Ifoghas serait une cuisine interne.

Il s’en est suivie la pression politique et diplomatique pour que Bamako puisse engager les négociations avec les Mouvements armés sous l’égide de l’Algérie, chef de file de la supposée médiation internationale.

Cette fois, moins d’une journée de combat avait permis au Général Gamou et ses hommes de prendre tous les points stratégiques de Kidal au MNLA, au HCUA et surtout à Ançar Dine. Et une fois de plus, la France s’en est mêlée empêchant ce groupe de recevoir des renforts et des munitions le contraignant ainsi à se replier faute de munitions et de médicaments pour soigner les blessés.

Les ambigüités de la présence malienne au nord du Mali

«Grâce aux forces étrangères la CMA contrôle la ville de Kidal», confesse une source militaire occidentale à Bamako.

Pourquoi la France, qui se veut neutre face à la situation à Kidal (comme une prostituée qui se dit vierge), prend-t-elle toujours position en faveur des Ifoghas aux dépens des Imghads ? Pourquoi s’oppose-t-elle chaque fois à la résolution définitive de la «question de Kidal» ?

Et cela nous amène encore à poser cette éternelle question : Que fait la France au nord du Mali ? Est-ce réellement pour lutter contre le terrorisme au Mali et au Sahel ?

Il faut être aveugle comme IBK et son gouvernement pour croire en cela. Depuis le début du processus (paix et réconciliation) d’Alger, nous n’avons cessé de rappeler que Kidal est aujourd’hui le verrou qu’il faut sauter pour parvenir à la paix dans notre pays. C’est le fief du terrorisme qui demeure la principale menace à la mise en œuvre de l’Accord pour la paix.

Et la clef, pour sauter ce verrou, c’est indéniablement le Général Gamou qui, en plus d’être un Officier des Forces Armées maliennes, a la légitimité de se battre pour sa présence dans cette région et sa capitale.

Les experts qui sont objectifs dans leurs analyses savent pertinemment que sans la présence militaire malienne dans l’Adrar des Ifoghas, il est utopique  de vouloir contrôler les mouvements des réseaux terroristes et de les anéantir.

Il est également clair que la vraie motivation de la France à maintenir Kidal comme un no man’s land au sein de la République du Mali est contradictoire à sa volonté de combattre le terrorisme.

En tout cas, si cette volonté était sincère, elle n’allait pas tenter de livrer GATIA aux ennemis de la paix et de la République.
Iyad Ag Ghali, l’une des plus grandes menaces aujourd’hui aux intérêts de la France en Afrique subsaharienne, est en fait l’instigateur de ce conflit permanent entre Ifoghas et Imghads à cause de la haine viscérale à El Hadj Ag Gamou.

Mais, nous savons que l’une des raisons de cette haine est que Gamou est resté fidèle et loyal à la République du Mali. Et cela malgré les intimidations et les tentatives de récupération, notamment de la France et d’AQMI. Il est l’un des rares intégrés de sa génération (avec le Colonel-major Takini Ag Intikane) à ne s’être pas retourné contre sa patrie.

HCUA, le Cheval de Troie à la solde d’Iyad et Bilal Ag Chérif

Après près de trois ans de déni, la France reconnaissait enfin en juin dernier le «double jeu» du HCUA avec les jihadistes d’Ançar Dine. Et des sources proches du ministre français de la Défense soulignaient que si cela devait être «toléré trop longtemps, la recherche de solutions sera compliquée».

Et, curieusement, la même France s’oppose à un groupe dont le seul tort est de vouloir  s’opposer à ce double-jeu. Les jeudi et vendredi derniers (21 et 22 juillet 2016), GATIA était surtout face aux combattants de HCUA qui, en réalité, sont les mêmes que ceux d’Ançar Dine. Et les forces françaises sont intervenues en leur faveur.

Le HCUA a récusé l’accusation de la France qui était presque la seule à n’avoir pas  compris que ce groupe n’est qu’un visage trompeur, un Cheval de Troie, d’Ançar Dine. La majorité des combattants du HCUA sont issus de la supposée dissidence d’Ançar dine.

Le Haut conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA) est un mouvement politique et militaire créé le 2 mai 2013 par Mohamed Ag Intalla sous le nom de Haut conseil de l’Azawad (HCA) avant d’être rebaptisé le 19 mai. Ce dernier va rapidement bénéficier du soutien de son père, l’Amenokal Intalla Ag Attaher, chef coutumier des touareg Ifoghas qui quitte le MNLA pour rejoindre le HCUA.

Son frère, Alghabass Ag Intalla annonce le 19 mai 2013 la dissolution du Mouvement islamique de l’Azawad (MIA) au profit du HCUA.

C’était le jour où le Haut Conseil de l’Azawad s’était réuni à Kidal pour désigner l’Amenokal Intalla Ag Attaher à sa présidence. Son fils, Mohamed Ag Intalla, en est élu secrétaire-général. Le même jour, le HCA a changé de nom pour devenir le Haut Conseil pour l’unité de l’Azawad (HCUA).

Le 2 juin 2013, ce mouvement et le MNLA ont signé un accord pour adopter une position commune lors des négociations qui ont abouti à l’Accord de Ouagadougou (Burkina) ayant permis l’organisation des élections présidentielles et législatives au Mali.

Cela parce que la France avait besoin de légitimer sa présence dans le nord de notre pays. Il fallait sortir de la transition pour doter l’Etat un pouvoir légitime.

Le 2 juin 2013, ce mouvement et le MNLA ont signé un accord pour adopter une position commune lors des négociations qui ont abouti à l’Accord de Ouagadougou (Burkina) ayant permis l’organisation des élections présidentielles et législatives.

Et c’est par la suite qu’Alghabass Ag Intalla devient secrétaire-général du HCUA et prend la tête d’une délégation de 30 personnes du MNLA, MAA et HCUA lors des négociations d’Alger ayant abouti à l’Accord pour la paix et la réconciliation signé par les protagonistes le 20 mai et le 15 juin 2015 à Bamako. L’essentiel des forces du HCUA est constitué de «transfuges» d’Ançar Dine. C’est pourquoi il représente l’essentiel de la composante militaire de la CMA.

Supposée combattre le terrorisme, donc Iyad Ag Ghali et acolytes, la France préfère curieusement neutraliser le groupe qui doit être son allié le plus sûr pour atteindre ce but. Il apparaît donc clairement que l’éradication de la menace terroriste n’est pas la vraie motivation de la présence française dans le nord du Mali.

Carton Jaune à IBK, boycott économique de la France

Et là où le bât blesse davantage, c’est quand le régime d’Ibrahim Boubacar Kéita suit son « ami » Hollande dans son dessein d’éliminer le Général Gamou pour faire plaisir à ses adversaires Ifoghas.

Les révélations à la presse et sur les réseaux sociaux de Fahad Ag Almamoud, secrétaire général du GATIA (suite à la reprise des hostilités le 21 juillet 2016 entre son groupe et le HCUA), n’étaient qu’un secret de polichinelle depuis la visite de Bilal Ag Achérif (secrétaire général du MNLA)  à Bamako. C’était à l’occasion du premier anniversaire de l’Accord pour la paix et la réconciliation nationale.

Pour la circonstance, Koulouba lui a étalé le tapis rouge et le président de la Commission Défense de l’Assemblée nationale (aussi le vrai ministre de la Défense) était fier de se montrer à ses côtés.

GATIA est devenu subitement trop gênant à Kidal depuis cette visite de Bilal Ag Achérif. «IBK a donné plusieurs garanties à Bilal quand il est venu à Bamako.

Premièrement, la nomination de Mohamed Ag Erlaf comme Premier ministre en janvier 2017», explique les responsables politiques de GATIA.

C’est ainsi que la tête d’El hadj Ag Gamou est mise à prix. Et Ladji Bourama aurait promis à Bilal de confier la gestion de toute la zone de Kidal à la CMA et d’offrir des passeports diplomatiques à ses responsables.

En échange de quoi ? C’est la question que nous sommes tentés de nous poser. En tout cas, on se rappelle que lors des élections législatives maliennes de 2013, deux membres influents du HCUA ont été élus députés sous la bannière du Rassemblement pour le Mali (RPM) d’IBK. Il s’agit de Mohamed Ag Intalla (élu à Tin-Essako avec 100 % des voix) et Hamada Ag Bibi (élu à Abeïbara avec 96,69 % des voix), ancien porte-parole d’Ançar Dine ensuite rallié au MIA pour sauver sa tête. Ceci peut justifier cela !

Mais, dans tous les cas de figure, IBK et ses nouveaux alliés doivent comprendre que leur marge de manœuvre est très limitée car ce valeureux Officier n’est pas friand des honneurs et des faveurs.

C’est un homme de devoir prêt à se sacrifier pour sa communauté. Il est de ceux qui sont déterminés à sauver ce Mali blessé et meurtri, même au risque de leur vie.

Ne serait-ce que pour se réconforter de l’ingratitude des dirigeants actuels du pays. La nation doit se mobiliser pour soutenir le Général Gamou qui est sur la voie de la légalité, de la légitimité, du patriotisme, de la fidélité et de la loyauté à la République laïque du Mali.

Nous pensons qu’il est temps que le peuple malien exhibe un carton jaune au pouvoir et envoie à la France et à tous ses alliés pour la déstabilisation du Mali un message patriotique fort leur faisant comprendre qu’ils peuvent posséder ceux qui les dirigent, mais jamais les Maliens. Et aujourd’hui, pensons-nous, l’arme la plus efficace est celle du boycott économique

Dan Fodio

Source: Le Matin

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