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Processus de négociations d’Alger: Vers un accord de cryptorchidie !

Le Mali serait-il en panne d’intelligence diplomatique ? Ce n’est pas du tout violent de s’interroger ainsi. Car, les mots ont même des puissances pour créer l’être. Le verbe c’est fait chair !

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Le processus de négociations d’Alger ressemble à un grand flou diplomatique qui va dans tous les sens depuis son démarrage et depuis l’indépendance du Mali. Cela ressemble aussi à la faible prise en compte des contextes géostratégiques et de la globalisation qui brassent le monde à travers la puissance des multinationales. Ces dernières, pour avoir accès aux matières premières, sont capables de faire tout en influençant les gouvernements, les organismes internationaux des droits de l’homme, les banques et les structures de création de richesse nationales des pays affaiblis.

Nous avons vu dès le début du processus une approche sans orientation vers une diplomatie proactive capable de réunir les forces diplomatiques du pays. Tout le monde est là : le Maroc et l’Algérie, la Russie et l’Union européenne, les USA et la France, l’Allemagne et l’Angleterre, la CEDEAO et l’ONU, les alignés et les non-alignés, le Venezuela et les USA. On a flirté avec celui qui est et celui qui n’est pas. On a flirté avec le Dieu des arabes et le Dieu des occidentaux. On a pu tracer peut être des lignes rouges dans la négociation, mais pas de ligne rouges pour les négociateurs.

Ça s’appelle tout simplement de la panne diplomatique ou une diplomatie dépassée et sans vision. Les compétences isolées des diplomates ne suffisent plus mais une approche diplomatique systémique bien dosée avec le fonctionnement des institutions nationales et l’implication du peuple dans la démarche globale.

La globalisation n’est pas encore bien cernée par nos gouvernants. La diplomatie n’est plus le bien parler français, elle n’est plus connaître comment l’on présente une lettre de créance, ce n’est plus, encore moins, être d’un seul module de formation en relations internationales, ce n’est pas aussi bien s’habiller à la cravate Cardin ; les conseillers mal formés en géostratégie et en globalisation économique ne suffisent plus dans le Ministère en charge ou dans nos représentations diplomatiques. Nos ambassadeurs sont choisis comme aussi dans l’armée, aucun d’entre eux n’a un cahier de charges  selon le contexte de la zone diplomatique qu’il couvre. Ces derniers attendent l’ouverture des crédits et souvent attendent Bamako pour acheter un seul stylo. A quel niveau vous avez une analyse diplomatique quand on doit se prononcer sur une position stratégique comme les accords en négociations  d’Alger ? Nulle part au niveau du gouvernement ! De  simples concertations entre ministres, Premier ministre et Président pour des décisions cruciales. On se laisse guider par des sentiments propres et non la sauvegarde des intérêts capitaux du pays.

On cherche à occuper des postes diplomatiques pour des privilèges en disant aux peuples que la diplomatie est très compliquée.  Vous parlez  de quoi mon frère ?  Vous posez la question à nos diplomates pourquoi les accords de partenariat économique avec l’union européenne ? Ils vous diront sans même savoir de quoi ils parlent, qu’ils sont très bénéfiques pour le Mali sans savoir qu’on diminue les recettes intérieures et dévalorise nos produits sur le marché international. Ce n’est pas leur faute,  car ils ne savent pas ce qu’ils disent !

Maintenant parlons de l’accord à signer le 15 Mai.

Ce n’est pas trop de dire que c’est une démarche atypique de signer un accord avec ou sans l’ensemble des protagonistes. Il me semble que ce n’est pas assez fréquent, mais c’est une innovation si ça peut nous amener vers la paix que tout le monde cherche depuis la nuit des temps. C’est une autre façon de mettre la pression sur les rebelles ? Ce n’est pas trop de dire que c’est un processus qui  ressemble à la déclaration unilatérale d’un cessez-le-feu dont le dernier a été  mis en forme par l’aide de la république islamique de la Mauritanie. Dans la bagarre des  enfants,  on appelle ça  une démission ou un accord  atteint de cryptorchidie.

Car, on  n’a pas assez de  « couilles » pour aller plus loin. C’est aussi peut être la paix des braves. Peut-être dire ainsi va faire tomber  sur nous la foudre promise en mars 1991 par un « grand républicain ». Mais pourvu que le poular  ou le touareg de Ménaka ait la paix après cette date. Un accord signé de cette manière peut-il donner  des résultats à hauteur de souhait ? De même, ne   permet-il d’éviter de recommencer à zéro ? Un an, deux, trois, dix… ce n’est pas trop pour s’essouffler dans la construction d’une paix durable selon l’approche de la gestion non violente des conflits. Alors devons nous faire  confiance à nos gouvernants, en considérant qu’ils ont le bout cette fois-ci ?  Car,  l’intelligence diplomatique serait  en marche en remontant les manches et en repliant nos organes de producteurs de bravoure.

De toute  façon Soundiata  n’a-t-il pas combattu sans ses organes biologiques au complet ? Nous allons certainement croiser les doigts mais jamais les bras comme nos ancêtres face aux occupants de toute sorte. Je suis prêt à parier que cet accord sera signé sans ou avec les protagonistes et que d’autres groupes bourgeonneront et nous les ferons face avec un peuple debout et bien engagé.

Plutôt la mort diplomatique que la honte, nous vaincrons !

 

SDF

Source: Le Canard de la Venise

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