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PROCES D’AMADOU HAYA SANOGO ET AUTRES : Une impréparation aux conséquences dramatiques!

Il y a eu négligence dans l’organisation du procès du général Amadou Haya Sanogo et ses présumés complices. Une manque de rigueur qui risque de coûter cher.

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Ouvert le 30 novembre 2016 à Sikasso, le procès du général Amadou Haya Sanogo et 15 autres co-accusés pour « enlèvement, assassinat et complicité d’assassinat » dans l’affaire des bérets rouges a été renvoyé à la première session de la Cour d’assises de 2017.

Il aura fallu huit jours pour que les avocats de la défense convainquent le président de la Cour, Mahamadou Berthe, de reporter l’audience à l’année prochaine. Celui qui est le 1er président de la Cour d’appel de Bamako a estimé qu’il fallait une nouvelle expertise médicale des ossements découverts en décembre 2013 dans un charnier à Diago, près de Kati, le fief de l’ex-junte militaire. Une demi victoire pour les avocats de la défense qui avait fait plusieurs requêtes visant le report du procès. Ils vont certainement profiter de cet ajournement pour mieux peaufiner leurs stratégies.

Dans ce dossier sensible, beaucoup de choses se passeront avant la reprise du procès. Il est à craindre que le Parquet général ne se fasse prendre au piège des avocats de la défense. Les multiples « imperfections » dans l’organisation du procès, imputables aux pouvoirs publics auront certainement aidé les conseils de la défense à tirer leur épingle du jeu.

La délocalisation à Sikasso du procès demeure une décision impertinente. L’opinion nationale et internationale n’arrive toujours pas à comprendre les motivations de ce transport de l’audience à Sikasso. Les pouvoirs publics ont peu d’arguments à ce sujet. Les choses se sont passées de façon incongrue que les observateurs ont eu l’impression que les pouvoirs publics voulaient organiser un simulacre de procès.

Sur le plan sécuritaire, il y avait un grand risque d’affrontements entre les partisans des deux camps, qui voulaient influer sur le déroulement de l’audience. Sont venues s’ajouter à l’insécurité, les conditions de travail dénoncées aussi bien par les avocats de la partie civile que ceux de la défense.

Rebelote?

Tout ce « show » avait pour cadre une salle de spectacle passablement aménagée pour la circonstance. Il ne fallait pas attendre des pouvoirs compétents, qui n’ont pas pu assurer les conditions minimales sur place, de faciliter la comparution de certains témoins-clés cités dans le dossier ?

De nombreuses interrogations entourent aussi le renouvellement de l’expertise médicale des ossements des bérets rouges assassinés. Cette expertise a été faite à coût de millions de nos francs par le FBI. Ce service d’investigation américain a une notoriété inégalée dans les enquêtes et autres missions qu’il conduit. C’est certainement pour cette raison que les autorités maliennes ont sollicité le FBI pour l’expertise des restes des bérets rouges disparus. Le gouvernement voulait aussi s’assurer que les résultats de ce travail seraient reconnus et acceptés par tous. Ce fut cependant une peine perdue dans la mesure où des sources concordantes soutiennent que le FBI aurait sous-traité ce travail avec une agence portugaise. Toutes choses qui ont motivé le rejet de l’expertise par les avocats des accusés.

Ruse ou rejet légitime? Rien n’est certain. Mais, pour l’heure, la conséquence est fâcheuse: le renvoi de l’audience à 2017 par le président de la Cour.

Un autre échec qui tranche avec le satisfecit qu’on affiche. Cette expertise est d’autant plus sensible et importante pour la bonne tenue de ce procès que l’on se demande si les pouvoirs publics sont bien conscients des risques du renvoi. Tout bien considéré, le Mali joue gros dans le dossier Sanogo.

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)

 

Source: lesechos

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