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Procès Amadou Aya et compagnie : Le droit sera dit

Après deux suspensions, les travaux de la session supplémentaire de la Cour d’Assises en transport à Sikasso, reprennent en principe aujourd’hui dans la salle de spectacle Lamissa Bengaly réquisitionnée à cet effet. Si la première suspension a été ordonnée dès l’ouverture du procès à la demande des avocats de la partie défense, la seconde est intervenue vendredi  suite à l’absence constatée des avocats des deux parties. Interdits d’accéder à la salle avec  leur téléphone, les avocats de la partie civile comme ceux de la défense ont préféré adopté la politique de la chaise vide.

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Des signes indiquaient cette suspension. Prévue pour 09heures, la reprise de l’audience n’a pu avoir lieu qu’aux environs de 10heures 07 minutes. Après l’installation des membres du jury, suivra la vérification de l’identité des accusés et des témoins. Ayant constaté l’absence des avocats des deux parties, l’Avocat général, Mohamed  Maouloud Najim, n’a pas eu d’autres choix que de proposer la suspension du procès afin que des concessions soient faites de part et d’autre.  A l’entendre : «  les avocats de la partie civile et de la défense s’inquiètent de la sérénité  et du  bon déroulement du procès en raison des mesures  de sécurité qui leur ont été proposées. Et cela malgré tous les efforts du president de la Cour. A l’impossible nul n’est tenu.  Nous ne pouvons que proposer la suspension de l’audience jusqu’au lundi afin de faire des concessions assez difficiles avec les avocats. Les Maliens attendent depuis longtemps ce procès. La communauté internationale aussi nous regarde».

Interrogés par le président de la Cour, les accusés abonderont dans la  démarche suivante. L’accusé Issa Tangara dira : « nous n’avons rien à dire sans nos avocats ».

 Quant  à l’inculpé Amadou Konaré, numéro deux  de l’ex CNRDRE, il a laissé entendre :« Mr le président, nous laissons à votre sagesse et à votre appréciation ».  Et le présumé Ibrahima Dahirou Dembélé d’affirmer que : « nous sommes des  militaires. Nous ne sommes pas des spécialistes de ces questions. Ces avocats sont nos conseillers. Sans eux, il sera difficile pour nous de  nous exprimer. Nous nous soumettons  à toutes les procédures du droit commun ».

L’ex chef de la junte Amadou Aya Sanogo d’ajouter : « Merci  monsieur le président de l’opportunité que vous nous offrez.  Autant que les avocats  de la défense et de la  partie civile ont des droits,  nous sommes aussi pressés et unanimes  de dire la vérité. On ne peut rien faire sans ces avocats ».  C’est sur ce, que le president de la Cour  Mamadou Berthé  annonça la  suspension  de l’audience. Cueilli à froid dès l’annonce de cette deuxième suspension, le public venu nombreux pour assouvir sa curiosité, fut plongé dans la confusion totale. Des murmures envahissent la salle.

Au sortir de la suspension de l’audience, le procureur général près de la Cour d’Appel de Bamako, Mamadou Lamine Coulibaly, d’indiquer : « ce n’est pas des meilleures conditions de travail qu’ils exigent. Au  fait, avant même le début du procès, nous avions adopté un règlement intérieur. Pour des mesures de sécurité, nous avons prescrit à tout le monde de se soumettre à la fouille au corps et  puis d’éviter l’usage des téléphones à l’intérieur de la salle. C’est pour des questions  de sécurité pour qui connait maintenant ce que servent les téléphones portables.  Cette mesure est générale. Elle s’applique à tous, aux magistrats, aux avocats, à tout le monde. C’est à cause de cette mesure que les avocats ont dit qu’ils ne rentrent pas dans la salle d’audience sans leur téléphone. On a tout fait. On a fait des négociations. Moi-même, j’ai fait des va et vient. J’ai tenté de les convaincre à accepter de rentrer. Mais en vain, ils n’ont pas voulu rentrer. On va continuer à  négocier, à faire des concessions, à faire des rapprochements pour que l’audience puisse continuer. Mais notamment, ils nous ont dit de leur faire  une salle où ils pourront éventuellement mettre des affaires, leurs téléphones, leurs sacs. On va trouver les moyens  pour mettre tout ça à leur disposition. ».

 

Tiémoko Traoré et Jean Goïta, envoyé spéciaux à Sikasso

Source : Le Pouce

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