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Primature : Pourquoi IBK a-t-il choisi Mara ?

Le processus de dialogue avec les groupes armés du nord en panne, une économie qui n’en finit pas de stationner sur la piste de décollage, un peuple meurtri par une crise sans précédent, un président funambule, sans programme cohérent,-et qui parle sans agir, sous les yeux d’une communauté internationale qui promet des milliards et presse de tous les côtés pour être rassurée. C’est dans ce climat qu’intervient la démission surprenante d’un premier ministre bien apprécié de son Président. Et, son remplacement par un autre, hier adversaire politique du Président, aujourd’hui, choisi non pas par affection ou confiance de longue date, mais pour ses compétences prouvées, à travers son parcours.

 

moussa mara chef gouvernement premier ministre

C’était « inimaginable » pour certains. Mais « judicieux » pour d’autres. Le Président, lui, sans se laisser perturber par sa famille politique, a porté le choix sur l’homme. Moussa Mara qui, de par les résultats de ses responsabilités exercées, a aux yeux de plus d’un malien, toujours bénéficié du respect et d’un crédit d’admiration. Avec son parti « Yèlèma », il est aperçu comme l’incarnation du changement. Mais avec un résultat aussi infime lors des dernières présidentielles (1,5%), ses affidés disent avoir bien compris, et redoubleront d’efforts jusqu’au bout.  Pour un professeur d’université militant dans son parti « les Maliens aspirent pour le changement, ils pensent également à notre candidat, mais ils ont, lors de élections mis trop l’accent sur sa jeunesse et son expérience, tant la crise est importante pour affronter les défis. »

Trentenaire, Moussa Mara, de la Mairie au ministère de l’urbanisme et de la politique de la ville, a su mettre la transparence et la rigueur au devant.

En effet, si le Président Ibrahim Boubacar Keïta n’a pas hésité à le choisir, c’est qu’il s’est rendu compte qu’à l’intérieur aussi, même s’il ne l’a jamais concédé, il y a des hommes de valeurs. Donc, son premier geste d’aller jusqu’à l’hexagone se chercher un premier ministre n’a été qu’une erreur de calcul.

Ses atouts : Loin de l’affection ou d’une confiance de longue date, le choix du Président porté sur sa personne ne se justifie que par le fait qu’à ce jour, au sein du gouvernement actuel, Moussa Mara est le seul homme neuf, neutre d’esprit et plus valable à mieux agir.

Pas seulement qu’il demeure le seul candidat malheureux aux dernières présidentielles à figurer dans le premier gouvernement IBK. Mais aussi et surtout qu’il reste encore, le seul candidat qui a pu, à travers le pays détailler et expliquer son programme de gouvernance en plusieurs langues. Un programme de gouvernance basé sur les valeurs républicaines, axé sur cinq piliers,-et à type d’urgence.

La nuance existant entre son programme de gouvernance et ceux des autres candidats était que le sien relatait des ambitions mesurées. Aucun point d’exagération, tendant seulement à acquérir le pouvoir pour se planter comme c’est le cas de l’actuel Président. Qui n’agit que textuellement suite aux recommandations des rapports onusiens sur la situation qui sévit dans le pays.

Il faut dire que le président IBK, bien que perturbé par ses proches, ne s’est pas trompé de choix. Avec Mara, il pourrait, si diable s’en démêle, profiter du programme économique et social présenté par « Yèlèma » afin de juguler la crise. On assisterait à la formule autrefois évoquée par le feu Président Félix Houphouët Boigny de la Côte d’Ivoire: «  A Moi la politique et à Alassane l’économie.»

L’un de ses paris, est celui de la bonne gouvernance, exigeant la transparence, et l’établissement d’une guerre contre la corruption, nécessitant les interpellations à base du train de vie.

En plus de sa volonté de faire de son pays un Etat fort et respecté, de faire du malien acteur de son destin, le premier ministre s’en est aussi  forgé un plan de création de richesses dans la durée assez pertinent et convaincant de par la simplicité de sa mise en œuvre.

Autrement dit, une politique économique servant à faire décoller l’économie malienne en triant les domaines d’activités à financer de manière urgente, régie par un plan de relance durable. Sur deux ans, et à coût de 70 milliards de nos francs. Comme politique budgétaire, le programme qui sera mis en place dans un ministère chargé de la planification ira donc à l’endroit de plusieurs dimensions triées et jugées indispensables afin de redémarrer vite l’économie. Et, très vite le renforcement des services sociaux de base.

Géopolitiquement, ce que Mara n’aime pas, c’est le fait que l’Etat accepte de négocier tête à tête avec des groupes armés.

Contrairement aux pratiques qui sévissent jusque là, les ambitions de Mara visaient à réduire le train de vie de l’Etat. « Pour que l’Etat puisse avoir une économie stable, il lui faudra dépenser moins qu’il gagne », disait-il. Plus réfléchi, il proposait même la mise en place d’un système de fonctionnement prépayé des frais de consommations en ressources indispensables de l’Etat. « Ceci empêchera l’usage abusif du bien public prôné par certains agents, ajoutait-il, et faire en sorte que le luxe ne soit pas une priorité de l’Etat qui, est toujours le premier client de voitures dernier cru, inadaptés même à servir son peuple.» Là, le tout nouveau premier ministre diverge avec son chef. Car non seulement qu’il voyage beaucoup, le président IBK est réputé être un pacha, homme de luxe. Qui, depuis les années 2000 à la primature, roulait en Mercedes tandis que son Président Alpha roulait en Peugeot. Aujourd’hui, dans le dessein de s’acheter un avion à coûts de vingt milliards. Au grand dam de l’avion [Boeing 727]  présidentiel, acheté à six milliards de nos francs par le Président ATT, vers la fin de son mandat, utilisé de manière intensive par le président de la transition, Dioncounda Traoré et ses premiers ministres, Cheick Diarra et Diango Cissoko,-et toujours en parfait état de conservation et d’entretien.

L’une des qualités d’IBK est le fait qu’ « il ne perturbe jamais les hommes et les femmes auxquels il confie des responsabilités, affirme un de ses ministres, et il aime voir ses subalternes s’assumer. »  Mara est donc à la croisée des chemins.  En face, il a les familiers d’IBK qui, eux pensent que ce pouvoir est le leur au  point de n’accepter les étranger en profiter. Si Mara réussit à s’extirper de leurs intrigues et caprices, il réussira à ramener le pays sur les rails,-et en garantira l’avenir de ses ambitions présidentielles.

Issiaka M Tamboura

SOURCE: La Révélation

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