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Prétendue violation des droits de l’homme au Nord: l’incohérence de la CMA

Après avoir dénoncé des violations des droits de l’Homme, sous diverses formes, avec force conviction, la Coordination des mouvements de l’Azawad(CMA), à l’heure de la vérification brille étonnamment par son absence. Quelles en sont les motivations ? Décryptage.

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Le faux bond de la Coordination est lié à la visite de trois jours du ministre des Droits de l’Homme et de la réforme de l’Etat, Me Kassoum TAPO, dans les localités de Douentza, Sévaré, Bandiagara et la ville de Mopti. Objectif : constater de visu les violations des droits de l’homme alléguées autant par la Plateforme des mouvements du 14 juin que par la Coordination des mouvements de l’Azawad. Concrètement, les deux mouvements armés reprochent aux Forces armées et de sécurité ainsi qu’à la Justice des arrestations arbitraires, des actes de torture, des exécutions sommaires, des détentions prolongées sans jugement. Un cocktail explosif d’accusations qui ferait passer le Mali pour un pays de non-droit.
Pour avoir bonne conscience, l’ancien Bâtonnier a décidé de jouer la carte de la transparence. En effet, en plus des membres de son Cabinet, il s’est fait accompagner, lors de cette mission de vérification, du Gouverneur de la région de Mopti, de représentants de la Commission nationale des droits de l’homme qui est une organisation impartiale. Naturellement, les accusateurs ont été conviés pour faire partie de la délégation.
Selon le ministre TAPO, lors d’une récente conférence de presse, ce sont les mouvements armés qui ont eux-mêmes fixés à trois personnes leur niveau de représentation chacun, au sein de la mission ministérielle.
Mais problème ! Alors que la Plateforme a accepté l’offre de véhicule faite par le ministre des Droits de l’Homme et de la réforme de l’Etat, la CMA décide tout simplement de jouer la politique de la chaise vide, arguant du fait que la MINUSMA qui devait transporter par avion ses représentants lui a signifié qu’il n’y avait pas suffisamment de places pour les embarquer tous. Ainsi puisqu’il n’y a pas de places libres dans l’avion de la Mission Onusienne, pour ses délégués, la CMA fait l’impasse sur la mission. Parce que, pour elle, il n’est certainement pas question d’emprunter des routes harassantes.
Cette absence de la CMA de la mission de vérification qui est loin d’être anodine amène à s’interroger sur le bien-fondé de ses accusations portées urbi et orbi. Et pour cause, l’occasion lui était gratuitement offerte d’argumenter ses accusations sur la base de témoignages recueillis sur place.
Mais, elle a choisi de ne pas la saisir, parce qu’elle savait pertinemment que ses accusations étaient infondées. La preuve, a rapporté le ministre, les autorités traditionnelles et religieuses affirment qu’au lieu d’exactions présumées, la présence des Forces de défense et de sécurité est plutôt rassurante pour les populations.
Selon le chef de village de Douentza, c’est grâce à leur présence que les citoyens peuvent dormir tranquillement.
Un préfet témoigne que ce sont au contraire, les populations et l’administration qui sont victimes de terroriste, lui-même ne pouvant pas passer deux nuits de suite au même endroit parce que craignant pour sa vie.
Du côté des militaires, le commandant du Camp de Sévaré a fait savoir que pour parer à tous dérapage, il s’est attelé à former 610 éléments en Droit humanitaire international.
Aussi toutes les arrestations opérées par ses hommes sont référées à la gendarmerie qui transfère dans les 48 heures les prévenus à Bamako. C’est dire qu’il n’y a aucune violation de droit à ce niveau, la procédure étant scrupuleusement respectée.
La mission ministérielle, a, en outre, pu découvrir des prisons avec des cellules ventilées pour hommes, femmes, mineurs, personnes âgées ; des détenus qui ne sont pas enfermés dans la journée disposant d’un poste de téléviseur et s’adonnent à des activités génératrices de revenus dans la perspective de leur réinsertion sociale. Là, il est impossible de soutenir qu’il y a des conditions inhumaines de détention, comme le prétendent les inquisiteurs du régime.
Pour ce qui est des accusations de détentions prolongées, le ministre objecte que de nombreux présumés terroristes ont été libérés par la justice, faute de preuve contre eux. Ce, au grand dam des militaires, tenus au silence, qui risquent leur vie au quotidien sur les théâtres d’opérations.
En clair, les accusations portées contre le Gouvernement ne sont qu’un pétard mouillé, parce que pas crédibles.
Au-delà des faits qui ne sont pas avérés, il y a une volonté manifeste de faire passer le Mali pour un Etat de non-droit, de le mettre aux encans. Ce qui aurait une conséquence désastreuse pour l’image d’un Mali qui reste sous le poids de préjugés défavorables du genre si l’armée pénètre à Kidal, elle va se livrer à un génocide. C’était quand les hommes de l’Opération Serval ont fait faux bond aux FAMA, à Gao, pour rallier seuls Kidal et ouvrir la voie royale au MNLA qui en avait été déboutés par Iyad Ag Ghaly et ses combattants de Ansar Eddine.
Le même préjugé empeste le récent rapport de Human right Watch qui épingle le Mali, à propos du non-respect des droits de l’Homme et dont on dit n’avoir vu aucun de ses enquêteurs dans les localités visitées par le ministre TAPO. Une organisation qui n’a pas non plus daigné présenter au Gouvernement son projet de rapport pour prendre en compte ses observations. Tout cela entamant sérieusement son sérieux, tout comme celui de la CMA dont c’est le label.

Par Bertin DAKOUO

 

 

Source:info-matin

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