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PRÉSIDENTIELLE EN RDC SANS LE PRÉSIDENT JOSEPH KABILA: UNE AUBAINE POUR LA STABILITÉ POLITIQUE

La République démocratique du Congo (RDC), pendant ces deux dernières décennies, est devenue le théâtre d’une instabilité socio-politique et même économique.  La violence et les affrontements armés à répétition ont causé d’immenses souffrances humaines, ralentis le développement actuel et future de ce riche pays. Le conflit violent a exposé des millions personnes à des violations de droit humanitaire international-exactions, meurtres, violences sexuelles…

 

La RDC, dans cette logique, enregistre le plus grand nombre de personnes déplacées dans le monde selon un article du CICR. Reporté à plusieurs reprises depuis 2016, le scrutin présidentiel Congolais doit avoir lieu le 23 décembre 2018, couplé avec les législatives. Les Congolais devront choisir le successeur de son S.E Joseph Kabila, qui occupe le poste de président depuis 2001 après l’assassinat de son père Laurent Désiré Kabila.

Le mode de scrutin en vigueur est le scrutin uninominal majoritaire à un tour, comme l’indique l’article 71 de la constitution Congolaise de janvier 2011; c’est à dire l’élection se joue à un seul tour, le candidat qui recueille le plus de voix (majorité relative) remporte l’élection. Ce système de vote est utilisé pour l’élection du président dans d’autres pays Africains comme le Kenya, le Malawi et le Togo.

La nouvelle tant attendue par les 80 millions de Congolais et des pays voisins à savoir le Rwanda, le Burundi et l’Angola est finalement tombée : pas de 3ème mandat pour le Président Kabila. Emmanuel Ramazani Shadary, Secrétaire permanent du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie (PPRD) est désigné successeur de Joseph Kabila, le Président sortant de la RDC.

L’annonce a été donnée, le mercredi 8 aout 2018, par le premier ministre Lambert Mende, porte-parole du gouvernent congolais, lors d’un point de presse dans le domicile du président sortant Kabila. Il sera le candidat pour l’élection présidentielle du 23 décembre 2018 du Front Commun pour le Congo (FCC), une plateforme électorale dont le président sortant est l’initiateur.

Une annonce saluée par la communauté internationale : Union Africaine (UA), et Union Européenne (UE). Une première dans la sous-région qui jusqu’à présent n’avait pas connu de transfert pacifique. Emmanuel Razamani Shadary, est ex-ministre de l’intérieur originaire, comme Kabila, de l’Est du pays swahilophone. Agé de 57 ans, M Shadary figure parmi la douzaine de personnalités congolaises sanctionnées par l’UE depuis 2017 pour violation de Droits de l’homme et entraves au processus électorale.

Même si ce choix ne fait pas l’unanimité, c’est après une consultation avec la quinzaine de partis membres de sa plateforme qui ont tous fourni sous plis fermés le nom de potentielles personnes pouvant succéder au Président sortant. Bien que Shadary ne soit pas aussi populaire dans le camp de la majorité, il s’est fait distinguer par sa fidélité au Président sortant. Ces sorties vrillantes médiatiques lors du referendum manqué en faveur d’un troisième mandat pour M Kabila qui lui ont valu le nom de « Monsieur Coup sur Coup ». L’un des aspects le plus saillant dans le choix de M. Coup sur Coup est qu’il ne se laisse pas  manipuler ou intimider par l’occident.

Connaissant la scène politique congolaise et la personnalité timide et discrète du président sortant, cette décision tardive n’est pas fortuite. S’il avait dévoilé le nom de son dauphin plutôt, il allait être victime de ce qu’on appelle aux États-Unis le ‘‘lame duck’’. Il perdrait tout son pouvoir au profit du nouveau candidat et pire, le parti au pouvoir pouvait être divisé après ce choix peu rassembleur. Il a pu sauver le parti au pouvoir de la fracture que vit l’UDPS après la mort de l’opposant historique Etienne Tshisekedi. La presse locale Congolaise parle désormais de UDPS/ Limete et de l’UDPS/Tshibala.

Renonçant à un 3ème mandat, le Président Kabila lance un signal fort pour une sortie de crise politique qui secoue la RDC depuis de 2007. Il exprime sa volonté d’organiser des élections crédibles et paisibles, bien que le fichier électoral et la machine à voter « machine à voler selon l’opposition » fassent l’objet de contestation par l’opposition congolaise.

Dans la même foulée, le Président sortant doit accorder l’amnistie aux prisonniers politiques et d’opinions (les leaders et membres des organisations de la société civile) emprisonnés durant son exercice au poste de président. Il doit aussi accepter le retour de Moïse Katumbi pour participer au reste du processus électoral. Ceux-ci sont des éléments importants dans la stabilité nationale du Congo et le Centre de l’Afrique en général.

Cependant, l’initiation d’une plateforme et le choix de l’ex Ministre de l’intérieur indiquent que le président sortant restera toujours influent sur la scène politique Congolaise. Le nouveau statut pour anciens présidents exprime la volonté du Président Kabila de peser lourd dans la gestion de la RDC. Ce statut pourrait le mettre à l’abri d’un mandat d’arrêt d’international de CPI au cas où cette institution voudrait engager une procédure judiciaire contre lui.

Ce respect de la constitution par le Président Kabila marque le début d’un tournant vers une alternance politique si l’opposition présentait une candidature unique. Cela parait un peu compliqué vu que le principal parti de l’opposition est fracturé à cause du manque de charisme et d’expérience politique de Felix Tshisekedi, le fils du regretté Etienne Tshisekedi. Le président Kabila a donné le ton pour l’alternance et la stabilité politique, la balle est maintenant dans le camp de l’opposition et la population Congolaise de finir ce chantier du président sortant en votant pour l’alternance ce 23 décembre 2018.

 Soumaila Traoré

Le confident

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