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PRESIDENTIELLE DE 2018 : Les partants et les indécis

Si au sein du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti d’Ibrahim Boubacar Keita, l’on est sur la défensive, c’est que ce n’est pas la sérénité dans la mouvance présidentielle en général.  

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Par contre, dans les formations de l’opposition politique règne une quiétude apparente caractérisée par un empressement à en découdre avec IBK et à exploiter, judicieusement les erreurs du régime en place.

Le landerneau politique national est en ébullition. Les réunions se multiplient au sein des états-majors politiques et les appels à la mobilisation des militants à la base battent leur plein. Presque tous les partis politiques veulent marquer leur territoire en ces temps-ci.

Cette effervescence inhabituelle trouve son origine dans les débats sur le bien-fondé de la très controversée reforme constitutionnelle. Chacun des deux camps opposés dans cette bataille constitutionnelle veut sortir ses muscles, en prouvant que le peuple est avec lui. Cependant, à côté du referendum qui devrait décider de sort du projet de révision de la constitution, se trouve une autre échéance non moins importante: les élections présidentielles de 2018. A un pas de la fin du premier quinquennat du chef de l’Etat, les hostilités sont plus que jamais lancées en vue de la conquête du palais de Koulouba. Si au sein du Rassemblement pour le Mali (RPM), le parti d’Ibrahim Boubacar Keita, l’on est sur la défensive, ce n’est pas la sérénité dans la mouvance présidentielle en général.  Par contre, dans les formations de l’opposition politique règne une quiétude apparente caractérisée par un empressement à en découdre avec IBK et à exploiter, judicieusement, les erreurs du régime en place.

Le parti présidentiel semble déjà sur le qui-vive dans l’optique des élections présidentielles de l’an prochain. Conscients que le bilan de leur champion de président, après quatre ans de gestion, n’est pas des plus flatteurs, les lieutenants d’IBK tentent de défendre tant bien que mal la gouvernance actuelle. Une façon de contrecarrer toutes les velléités offensives des pourfendeurs du chef de l’Etat. Avant même qu’IBK ne déclare qu’il briguera un second mandat à la tête du Mali, ses poulains se sont attelés à préparer l’opinion à une candidature certaine de leur mentor. « IBK sera candidat »« le Mali doit continuer sa marche en avant »…sont entre autres les messages lancés par ses partisans. L’on a notamment vu à l’œuvre le Dr. Bokary Tréta, le président du RPM et son secrétaire général, Me Baber Gano.

Chocs en perspective!

A l’image de leurs camarades politiques, ces deux personnalités se sont efforcées de convaincre les Maliens que la nation est « sur le bon chemin »et qu’IBK « mérite amplement » la confiance de ses compatriotes. Une confiance au premier responsable du pays que les Maliens doivent, pour eux, renouveler en 2018. C’est pourquoi, l’actuel ministre des Transports ne veut donner aucune chance aux opposants et à leurs « propagandes ». Sachant bien que le referendum constitutionnel pourrait offrir un boulevard vers Koulouba aux challengers d’IBK, Me Gano n’a jamais manqué d’arguments pour soutenir cette initiative présidentielle. « Comme l’avènement de toute loi, le projet initié par le président de la république a une source, une origine, une motivation. La constitution doit être révisée pour respecter les engagements internationaux du Mali à travers notamment la création de la Cour des comptes et l’institution d’un Senat. S’y ajoutent plusieurs autres motivations avec la fin du nomadisme politique, la possibilité pour les Maliens de la diaspora de siéger à l’hémicycle… », a expliqué Me Gano à  des militants du RPM en commune III de Bamako.

Le débat sur la révision constitutionnelle a aussi secoué d’autres partis de la majorité présidentielle, particulièrement l’Alliance pour la démocratie au Mali (Adema). Toutefois, pour l’heure, la « Ruche » semble plus préoccupée par le positionnement du parti en vue des élections générales de 2018, notamment la possibilité de présenter un candidat contre IBK en 2018. Une commission dirigée par l’ex-ministre Moustapha Dicko avait été mise en place à cet effet. A l’issue de sa retraite du week-end dernier, le comité exécutif de l’Adema n’a pas vraiment clarifié les intentions du parti par rapport à 2018. « Dans les meilleurs délais, le comité exécutif élaborera un projet de plateforme politique assortie d’un programme. Cette plateforme servira de base de négociation autour des conditions de soutien au candidat rassembleur et consensuel issu des rangs du parti, le cas échéant, du candidat issu de la coalition d’un ensemble de partis politiques », a-t-on pu lire dans le communiqué qui a sanctionné la retraite du CE de l’Adema. En attendant que les « abeilles » se décident réellement à faire cavalier seul ou à soutenir le candidat d’une coalition, un flou artistique continuera de régner à l’Adema.

Par contre, dans l’opposition politique, le chemin semble s’éclaircir peu à peu dans l’optique des élections présidentielles de 2018. La gestion chaotique du pays semble avoir convaincu les opposants à s’unir pour barrer la route de Koulouba à IBK l’an prochain. Le chef de file de l’opposition, Soumaïla Cissé vient d’ailleurs de confirmer sur les antennes de nos confrères de RFI que les challengers d’IBK ne s’aligneront pas en rang dispersé contre le président sortant: « Nous sommes dans des groupes. Nous sommes dans des ensembles. Et c’est ensemble que nous allons décider de ceux ou de celles ou de celui qui pourrait porter un bon drapeau ».  Quelques heures plus tard, le président du Parti pour la renaissance nationale (Parena), Tiébilé Dramé, a confié à un journaliste sénégalais que l’opposition s’unirait très probablement contre IBK lors de la présidentielle de 2018. « Nous sommes tous ensemble dans le feu de l’action. Le moment venu, nous aviserons pour ce qui concerne celui d’entre nous qui est le mieux placé pour réussir l’alternance démocratique », a promis le « bélier blanc en chef ».

Ogopémo Ouologuem

(correspondant aux USA)

 

Source: lesechos

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