Ils étaient partis à l’assaut du groupe à l’Assemblée nationale, sans succès. Les voilà aujourd’hui décidés à tenter leur chance pour la présidence du parti Les Républicains (LR). Au sein de la formation de droite, il ne semble plus y avoir de limites aux ambitions de la jeune garde, qui estime son temps venu.

Lundi 12 septembre, Aurélien Pradié, député (LR) du Lot, âgé de 36 ans, a annoncé officiellement sa candidature pour la tête du parti. C’est dans les colonnes du Figaro que le secrétaire général du mouvement a décidé de s’adresser aux quelque 50 000 adhérents, appelés à voter lors du scrutin interne, organisé en décembre. Il devient la troisième figure nationale de LR à se lancer dans la course après le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti et le sénateur de Vendée Bruno Retailleau, qui sont parvenus à installer un duel entre eux.

Loin d’apparaître comme favori, le trublion de la droite, connu pour ses positions tranchées et ses sorties sans concessions, semble tout de même croire en ses chances. « Je veux porter une nouvelle espérance, explique-t-il. Rebâtir la droite populaire que nous avons perdue. » Plutôt que de se cantonner à certains sujets, Aurélien Pradié souhaite « que la droite parle de tout, de chaque préoccupation des Français ».

Tête de gondole d’un groupe de députés LR – parmi lesquels Pierre-Henri Dumont (Pas-de-Calais), Julien Dive (Aisne) ou encore Raphaël Schellenberger (Haut-Rhin) –, M. Pradié et ses soutiens ont tous le même credo : le changement.

« Il nous faut une révolution »

Elus pour la plupart en 2017, ces députés trentenaires n’ont rien connu d’autre que les défaites, au niveau national, dans un parti où ils ont adhéré plus jeunes. Eux qui ont conquis leur circonscription dans un contexte difficile, après la défaite de François Fillon à la présidentielle, avant de s’y faire réélire cinq ans plus tard, estiment qu’il faut « tout renverser » pour reconstruire la droite. « Il nous faut une révolution, positive certes, mais une révolution », explique Julien Dive.

A commencer par les sujets auxquels le parti doit s’intéresser. Les questions de sécurité et d’immigration – dont Eric Ciotti a fait sa spécialité – doivent certes demeurer dans l’ADN de LR, selon eux, mais « elles ne suffisent pas », tranche Julien Dive. Pour lui, comme pour ses camarades, la droite ne peut plus être « uniquement vue à travers ce prisme ».

Soucieux d’élargir le discours du parti, Aurélien Pradié et ses soutiens comptent mettre sur le tapis des propositions sur l’environnement, le travail, la consommation ou encore l’alimentation. Plus portés sur les questions sociales que leurs aînés, ces élus, souvent issus de circonscriptions rurales, estiment que la droite doit désormais avoir comme fil conducteur « l’émancipation »« la dignité » et la « promesse républicaine », selon les mots de M. Pradié.

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