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Prendre encore notre mal en patience

L’ÉTAU DES SANCTIONS MAINTENU

Prendre encore notre mal en patience

Espoirs déçus. Le sommet d’Accra du 04 juin, qui devait nous conduire au bout du tunnel, s’est finalement transformé en un rendez-vous du désappointement cynique. De quoi écorner davantage l’image de la très décriée CÉDÉAO aux yeux de l’opinion nationale. Mais une désillusion encaissée qui doit aussi nous inciter, entre nous Maliens, à nous fédérer pour parler d’une voix unie et plus forte lors du prochain raout de l’instance sous-régionale prévu en juillet.

C’est une loi implacable de la vie. Et elle vient encore de se confirmer. Plus l’espoir allumé est fort, plus la désillusion est terrible quand les faisceaux lumineux entr’aperçus au bout du tunnel disparaissent subitement.

Le double sommet de la CÉDÉAO et de l’UÉMOA, tenu dans la capitale ghanéenne, le samedi 4 juin 2022, avait fait naître dans nos cœurs maliens, l’optimiste vision de l’horizon dégagé et dépourvu de sombres nouvelles. Jamais Sommet de la CÉDÉAO n’aura suscité autant d’intérêt pour les populations maliennes. Car, vivant sous embargo depuis le 9 janvier 2022, tout le monde s’attendait à un allègrement voire une levée des sanctions. Nous étions presque convaincus d’être à seulement une enjambée de la porte menant hors du labyrinthe de la crise qui nous oppose à nos voisins, avec son lot de désagréments et d’opportunités manquées. Mais, le scénario que nous avions tracé avec la plume de la quasi-certitude, ne s’est guère produit. Au contraire, c’est un autre triste écho qui a résonné d’entre les murs de la belle Accra pour nous annoncer un report de la levée des sanctions.

Certains chefs d’Etat de l’instance sous-régionale ont certainement jugé insuffisant le progrès réalisé par notre pays dans la cadence des réformes devant accélérer le train en partance pour la fin de la Transition.

A regarder de près, la CÉDÉAO souhaite une meilleure implication de l’ensemble des Maliens dans l’organisation du processus devant aboutir à des élections générales.

En effet, depuis le dernier sommet, le seul acquis majeur, de notre côté, est, en toute objectivité, « la montée en puissance des Forces armées et de sécurité du Mali sur le théâtre de l’insécurité… »

Sur le plan politique, par contre, tout semble se faire sans la participation des acteurs majeurs de la Nation : partis politiques, société civile, syndicats… Pour preuve, le projet de loi électorale présenté par le gouvernement devant le Conseil National de Transition, a fait l’objet d’un chapelet allongé de   propositions d’amendement. Mais encore, ledit projet tarde à être validé.

Pire que la posture et la logique de l’absolutisme électoral que l’on peut prêter à certains chefs d’Etat de la CÉDÉAO, le principal obstacle à la levée des sanctions n’est-il pas la non-inclusivité des Maliens au sort de la Transition ? La question mérite qu’on y accorde la plus grande attention.

D’ailleurs, les autorités de Transition doivent mettre à profit ces quelques jours pour rassembler le maximum d’acteurs nationaux afin de peaufiner leurs propositions. Les pourfendeurs de la Communauté internationale et autres adeptes du ” vivre en vases clos” auraient dû nous proposer, depuis longtemps, s’ils le pouvaient, une voie autre à la fraternité communautaire. Mais, nous avons fait le choix de faire l’unité africaine, et nous y sommes tenus.

Hamidou Konaté 

 Source: journal les Échos Mali

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