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Pourquoi faut-il garder le franc CFA ?

La rédaction a donné la parole, mardi à deux économistes qui expliquaient pourquoi il fallait abolir le franc CFA. Cette fois-ci, nous vous proposons le point de vue des partisans du maintien de cette monnaie commune.

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Le débat sur  le maintien ou non du franc CFA continue de susciter débat et polémique en Afrique.

En dépit des critiques formulées par les  anti- franc CFA, nos interlocuteurs croient dur comme fer que cette monnaie a de nombreux avantages. Parmi eux, le chef de file de l’opposition malienne Soumaïla  Cissé qui fut entre 2004 et 2011 président de l’UEMOA, la Commission de l’Union économique et monétaire ouest-africaine.

“Nous avons une monnaie nationale en 1962. En 1967, le Mali a été  obligée de revenir à la zone Franc, avec á la clé une dévaluation et en 1984, le Mali est revenu au FCFA après une deuxième dévaluation” , explique-t-il.

Et d’ajouter : “Je pense que l’expérience que nous avons n’a pas été particulièrement heureuse. La monnaie n’est pas quelque chose qu’on gère  avec de l’humeur. La monnaie à des avantages ne serait-ce qu’aujourd’hui, nous sommes quand même une zone  ou l’inflation tourne autour de 2,3%. Les pays qui ont leur monnaie ont des inflations de 14, 15%”. 

Soumaïla Cissé a été plusieurs fois ministres des Finances du Mali et président de la commission de l’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine entre 2004 et 2011.

Divers statistiques confirment que l’économie de certains pays membres de la CEDEAO qui disposent de leur propre monnaie ne s’en porterait pas mieux.

Le Nigeria, qui pèse à lui tout seul 40% du poids économique de la sous-région, est entré en récession en 2016, en raison de la chute du cours du baril de pétrole.

Et le  taux d’inflation a grimpé jusqu’à 18% entre 2016 et 2017. Situation moins reluisante au Ghana, l’un des autres poids lourds économiques. En raison de la chute du prix de la fève, Accra a enregistré en 2016 une inflation d’un peu plus de 15%.

La France à la manœuvre ?

A en croire les avocats de l’abolition du franc CFA, c’est Paris qui dicte la politique monétaire des pays qui utilisent cette monnaie. La conséquence est que ces derniers seraient  pris en otage. Des arguments que réfute l’ancien Premier ministre Gabonais, Casimir Oyé Mba.

Celui-ci a été le tout premier gouverneur noir africain à diriger la BEAC, la Banque des États de l’Afrique centrale de 1978 à 1990.

“L’idée que nous sommes dans la zone Franc parce que nous y sommes contraints par la France qui a le bâton sur nos têtes en disant, si vous quittez, la zone Franc, je vais vous taper avec mon bâton. Ça ce sont des enfantillages. Madagascar était un pays de la zone Franc, ils ont décidé de sortir, la France a rompu ses relations diplomatiques avec Madagascar ? Bien sur que non. Les Entreprises Françaises sont toujours présentes à Madagascar ” , soutient-t-il.

Le président du Sénégal, Macky Sall est l’un des fervents défenseurs du FCFA.

Selon le journal en ligne Mondafrique, la CEDEAO,  les 15 pays membres de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest, avait prévu la création en 2015, puis reporté à 2020 d’une monnaie unique à cet espace. Projet qui ne pourrait voir le jour qu’en 2030 au mieux, selon le confrère.

La raison est que la sous-région est éclatée en deux zones monétaires : les  8 pays qui utilisent le franc CFA  réunis au sein de l’UEMOA, l’Union économique et monétaire ouest-africaine et 7 autres qui disposent de leur propre monnaie : le Nigeria, le Ghana, le Liberia, la Sierra Leone ou la Gambie.

Pour parvenir à la création de cette monnaie unique, la CEDEAO, la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest a fixé des critères qui peinent à être mis à exécution.

Une économie est convergente lorsqu’il y a une politique budgétaire coordonnée à la fois avec une politique monétaire et une politique d’endettement. Ce qui n’est pas encore le cas actuellement pour nos Etats, avait déclaré récemment Marcel de Souza, président de la Commission de la CEDEAO, au sortir d’une rencontre à Niamey avec le président nigérien Mahamadou Issoufou, coordonnateur de la coopération monétaire sous régionale, cité par Mondafrique.

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