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Pourparlers inter maliens : des avancées notables

Va-t-on vers une décrispation de l’atmosphère sociopolitique au Mali ? Telle est la question que l’on est tenté de se poser au regard de l’évolution de la situation sur le terrain. En effet, à l’issue des ateliers préparatoires tenus à Bamako, entre le gouvernement malien et les groupes armés, de nombreuses avancées significatives ont été enregistrées.

MNLA NEGOCIATION AZAWAD ACCORD CADRE kidal

 

Les groupes armés disent reconnaître l’intégrité du territoire malien

En prélude au processus de DDR (Désarmement, démobilisation, réinsertion), une douzaine de sites de cantonnement ont été identifiés dans les trois régions du Mali, à savoir Kidal, Gao et Tombouctou. Des critères d’éligibilité au cantonnement ont même été définis et acceptés par toutes les parties prenantes.

Et cerise sur le gâteau, les groupes armés disent reconnaître l’intégrité du territoire malien et acceptent désormais que les négociations se tiennent à Bamako sous l’égide des facilitateurs. Le moins que l’on puisse dire, c’est que ces avancées considérables, qui méritent d’être saluées à leur juste valeur, constituent, pour ainsi dire, une victoire d’étape pour le président malien Ibrahim Boubacar Kéïta (IBK) pour qui, il n’est plus question de dialoguer avec les groupes armés en dehors du territoire malien.

Reste maintenant à savoir si ces négociations qui débuteront bientôt, permettront véritablement une sortie de crise définitive au Nord-Mali, aujourd’hui considéré comme une zone de non-droit où narcotrafiquants et autres contrebandiers font la pluie et le beau temps.

De fait, on imagine mal que Bamako, pour qui l’intégrité du territoire malien n’est pas monnayable, concède une autonomie aux groupes armés par la faute de qui le Mali a été frappé de plein fouet par la menace djihadiste. Car octroyer une autonomie à quelqu’un qui revendique l’indépendance, n’est-ce pas là une manière de le galvaniser, dans la mesure où l’on sait que l’autonomie constitue un pas vers l’indépendance ?

L’exemple le plus parlant est celui de la Nouvelle Calédonie qui fait feu de tout bois pour accéder maintenant à l’autodétermination et cela après avoir obtenu d’abord l’autonomie.

Il faut tirer suffisamment leçon des erreurs du passé

En tout cas, si Bamako et les groupes armés ont pu aplanir toutes les difficultés pour aller vers un dialogue inclusif, on est en droit d’attendre d’eux un accord de paix durable qui règlera une fois pour toutes le problème du Nord-Mali. Et cela requiert un minimum de confiance et de sincérité de la part de toutes les parties prenantes.

Car ce qui importe le plus, ce n’est pas un accord mais surtout son application. Du reste, on se rappelle qu’ils sont nombreux les accords qui ont été signés entre Bamako et les groupes armés du Nord-Mali depuis Modibo Kéïta à Amadou Toumani Touré en passant par Alpha Omar Konaré, mais qui n’ont jamais été respectés, et cela à cause du caractère insaisissable de ces hommes enturbannés qui excellent dans les frasques et les volte-face. Il faut donc en finir avec ce jeu de cirque si l’on ne veut pas que les mêmes causes produisant les mêmes effets, le Mali se retrouve un jour encore dans la tourmente. Il faut tirer suffisamment leçon des erreurs du passé.

Cela dit, il faudra que Bamako qui a aujourd’hui le vent en poupe, accepte de faire beaucoup de concessions comme l’a fait le Mouvement national de libération de l’Azawad (MNLA) qui a finalement accepté de dialoguer sous l’égide de l’Algérie et du Maroc ; Ouagadougou étant mise à la touche. C’est tout à son honneur. Car il aurait pu rester droit dans ses bottes en récusant la médiation algérienne.

On peut donc voir dans cette démarche une volonté réelle d’aller vers la paix. De toute évidence, l’accord de Ouagadougou n’aura pas été inutile. Puisque c’est cet accord qui aura permis de jeter les bases des pourparlers intermaliens en permettant non seulement la fin des hostilités mais aussi en favorisant la tenue sereine de la présidentielle. Donc, même récompensé aujourd’hui en monnaie de singe, Blaise Compaoré, le médiateur mandaté de la CEDEAO (Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest), a de quoi être fier.

 

Boundi OUOBA

Source: Le Pays.bf

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