Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne

Pourparlers d’Alger et Accord définitif de paix : Quand les propos d’IBK sèment la zizanie !

Optimiste quant à la signature imminente d’un accord de paix avec les groupes rebelles du Nord du Mali, qui sortira définitivement notre pays de la crise, le président IBK l’est. Mais, ses propos tenus du jour au lendemain ne semblent pas toujours cohérents et jettent des doutes dans les esprits des Maliens et de la Communauté internationale.

president republique chef etat ibrahim boubacar keita ibk parti rpm

Pourquoi le président IBK se mélange-t-il les pédales quand il prend toujours la parole ? Pour preuve, les propos qu’il a tenus, le dimanche 21 septembre 2014 et dans son adresse à la Nation malienne, ne vont pas le même sens. À la limite, ils sont contradictoires au point que l’on se demande sur quel pied il danse finalement.

En effet, Invité de l’émission «Internationales» sur Rfi ce dimanche 21 septembre 2014, IBK a évoqué les négociations de paix en cours. «À Alger, là où sont réunis mouvements du Nord et membres du gouvernement du Mali, certaines déclarations ont suscité des réactions d’incompréhension des groupes armés», nous apprend-on. Abordant la rupture du cessez-le-feu, IBK a dit que ce sont les groupes armés qui l’ont interrompu le 17 mai 2014.

La réaction ne s’est pas alors fait attendre du côté de ces groupes armés par le biais du chargé de communication du Mnla, Moussa Ag Acharatoumane.  «Avant même l’arrivée du Premier ministre Moussa Mara à Kidal, l’armée malienne avait déjà ouvert le feu sur les femmes et les jeunes qui manifestaient pacifiquement sur l’aéroport de Kidal. Et après avoir pris le gouvernorat et toute la zone administrative de Kidal, on pouvait prendre la caserne malienne, on pouvait prendre toutes les positions de l’armée malienne. Mais on ne l’a pas fait. Et on a décidé de faire un cessez-le-feu», affirme-t-il.

Mais, à notre avis, ce n’est pas le moment de chercher à savoir qui a rompu le cessez-le-feu ou pas. L’essentiel, c’est l’unicité et la laïcité de la République du Mali. Car, comme il est écrit noir sur blanc dans notre Constitution, «le Mali est Un et Indivisible». Et c’est ce que le Mnla doit comprendre. Inutile donc de se jeter dans une guerre de communication IBK/Mnla.

Par ailleurs, le président de la République a expliqué dans cette émission «Internationales» de Rfi que «la proposition des autorités pour la paix serait une décentralisation poussée, une régionalisation, voire un nouveau Pacte national». Et là, il semblerait que cette déclaration d’IBK ne serait pas similaire aux projets présentés par nos ministres sur place à Alger dans le cadre de ces pourparlers inclusifs inter-maliens.

«Nous négocions ce qui est mis sur la table ici, devant les Nations unies, les médiateurs. Ils doivent assumer ce qui est mis sur la table. Ce qui diverge entre le ministre et le président ne nous regarde pas», ironise Mohabidin Ould Mohamed, le Secrétaire général adjoint du Maa.

Même si l’on admet que sur cet autre point, IBK a commis une autre bourde, le Maa doit comprendre qu’il ne s’agit pas de négocier une partition du pays, car un centimètre carré de la République du Mali ne doit pas être cédé à qui que ce soit. C’est un héritage de nos aïeux à tous. Et par conséquent, il faut se comprendre sur l’essentiel qui doit unir les Maliennes et les Maliens, de tous les bords, au lieu de se déchirer et de s’entre-déchirer sur l’inutile et le superflu.

De toutes les façons, ce qui est marrant dans cette histoire, c’est que le président IBK parle «d’une décentralisation poussée, d’une régionalisation, voire d’un nouveau Pacte national». Alors que les membres d’une plate-forme composée d’au moins 41 organisations de la société civile ont battu le pavé jeudi dernier pour dire «non à l’autonomie et au fédéralisme».

Auparavant, dans son adresse à la Nation à la veille du 22 septembre 2014, 54èmeanniversaire de l’indépendance du Mali, le président s’évertuait à démontrer que «la conclusion d’un accord de paix inclusif, global et définitif semble maintenant à portée de main». Un accord qui va intervenir dans ce cafouillage et dans cette cacophonie ? Et pour que nous retombions dans les mêmes erreurs du passé ? Attention donc à la dérive, le peuple malien veille au grain !

 

Bruno E. LOMA

Source: Le Reporter

Suivez-nous sur Facebook pour ne rien rater de l'actualité malienne
Ecoutez les radios du Mali sur vos mobiles et tablettes
ORTM en direct Finance