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Pour le NPP : «Le cadrage de la CEN profilé par l’Accord… ne lui confère ni l’inclusivité, ni le pouvoir d’inventer un nouveau fonctionnement institutionnel…»

Voici la déclaration du nouveau pôle politique de la gauche républicaine et démocratique (NPP) sur la «conférence d’entente nationale» : FARE, FUAC, PIDS, PRDDM, PSR, UPD.
Les partis politiques du NPP déclarent ce qui suit :

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Le Nouveau pôle politique de la Gauche républicaine et Démocratique (NPP) ne se reconnaît nullement ni dans la participation, ni dans certains propos de la déclaration faite par le chef de file de l’opposition devant la Conférence d’entente nationale ce 1er avril 2017.
Le NPP n’a à aucun moment envisagé sa participation à cette Conférence de quelque façon que ce soit pour les raisons qui suivent.
Devant la crise profonde que traverse notre pays, les partis politiques qui composent aujourd’hui le Nouveau pôle politique de Gauche Républicaine et Démocratique, ont invité le président de la République, à prendre l’initiative de l’organisation d’un dialogue national de refondation du Mali. En effet, inventer un nouveau fonctionnement institutionnel, une nouvelle alliance entre les citoyens et leurs gouvernants est une exigence de la reconstruction du Mali.
Pour le NPP, un tel dialogue devait précéder la résolution du problème du Nord du Mali et présider aux réformes politiques majeures, seul porteur «d’une vision partagée de ce que nous avons été, de ce que nous sommes et de ce que nous voulons devenir».
Nos différentes contributions à l’entame du processus d’Alger, préconisaient ce dialogue et réaffirmaient le respect scrupuleux de la Constitution du 25 février 1992 et la République comme l’anse la plus solide, la plus sûre de notre processus de sortie de crise parce qu’elle est le ciment de toutes nos communautés. C’est la République qui fait de nous et avant tout, des «citoyens maliens de culture sonrhaï, bamanan, peulh, touareg, soninké, arabe, bozo…Des citoyens égaux et respectés au Nord, comme au centre, au Sud… et qui dans la fraternité républicaine devront contribuer à l’ordre public républicain dans la diversité, la cohésion sociale et trouver là, les ressorts d’un avenir à inventer et construire ensemble.
Malgré cela, l’Accord signé, a violé la Constitution, contrarié nombre de principes et valeurs républicains, et continue de miner la cohésion sociale, de fragiliser davantage l’Etat au moment où le «besoin d’Etat» est si fortement ressenti par tous et partout. Cet accord ne traite véritablement ni de l’économie criminelle, ni du terrorisme.
Dans un tel contexte la Conférence d’entente nationale préconisée par cet Accord ne peut pas être un espace de dialogue inter-malien refondateur. En effet, le cadrage de la CEN profilé par l’Accord, donc de son objet («Azawad», causes profondes, dimensions mémorielles…), de sa composition (représentation équitable des parties signataires) et du résultat attendu, ne lui confère ni l’inclusivité, ni le pouvoir d’inventer un nouveau fonctionnement institutionnel, une nouvelle alliance entre les citoyens et leurs gouvernants et qui modifieraient ou nuanceraient par exemple le dispositif institutionnel retenu par l’Accord. Sauf si les parties que sont le gouvernement et les mouvements confèrent à la CEN un tel objet, une représentation large et libre des composantes de la nation et le pouvoir de refondation, qui ne veut nullement dire «conférence nationale souveraine». Or, cela ne paraît pas du tout dans les TDR établis par le Comité préparatoire qui restent dans le cadrage, dans la logique de l’Accord.
Dans la conduite de l’Accord, le gouvernement ne fait pas preuve de leadership et n’a pris aucune mesure vigoureuse pour stopper la propagation de l’insécurité à l’ensemble du pays et sous différentes formes y compris les affrontements communautaires, sur fond de mutations socio-culturelles, écologiques…
Les zones grises et les «poches» livrées aux menaces, aux fréquentes attaques des groupes armés, aux assassinats basculent dans l’instabilité et deviennent dangereuses, pendant que le front social est en ébullition. Voilà que le gouvernement s’engage dans un agenda frénétique et illisible où une révision constitutionnelle prendrait en compte les dispositions de l’Accord «qui ont valeur constitutionnelle» sans jamais dire lesquelles, une CEN préparée en quelques semaines pour remplir une obligation dudit accord et faire croire à l’opinion nationale qu’il répond à l’exigence de dialogue national, des élections communales partielles, locales, régionales et référendaires…
Le NPP n’entend pas aux yeux de notre peuple, être la caution politique, ni servir de faire-valoir à un gouvernement sans vision stratégique, qui veut changer notre paysage institutionnel sans débat national, sans recréer la confiance en l’Etat, sans répondre à ce besoin d’Etat ressenti par tous.
Depuis décembre 2015, les partis politiques du NPP s’évertuent à faire comprendre à tous que la CEN, contrairement à ce que certains disent, n’est pas le dialogue national refondateur.
Aller vers un dialogue national refondateur, ouvrir de vraies perspectives pour notre peuple et notre pays, voilà ce qui nous semble être la tâche indispensable, qu’il nous faut entreprendre par une initiative lucide et robuste en termes sécuritaire et politique.
Au total, bien de nos partis politiques, associations, personnalités, collectivement ou individuellement, ont affirmé la nécessité de rassembler les Maliens sous des vocables différents, afin qu’ensemble, ils discutent des enjeux, des défis et des perspectives de notre avenir commun. Etant entendu que le problème du nord n’est qu’un des aspects de la nécessaire refondation du Mali. Ceci demeure encore une exigence et le NPP poursuivra sa lutte, ni les menaces, ni les anathèmes ne l’en détourneront.

Bamako, le 1er avril 2017

Pour le Nouveau Pôle politique de la Gauche Républicaine et Démocratique
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Source: Le Reporter

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