A Missalabougou, dans la commune rurale de Kalaban-Coro(Kati), les personnes poursuivies pour « assassinat » de Moussa Koné, un aliéné mental qui s’était échappé, ont été condamnées à 10 ans de réclusion criminelle. Ces faits, datant de 2018, ont été jugés, ce lundi 6 septembre, par la cour d’Assises de Bamako.
Les présents faits concernent les nommés Drissa Samaké, né le 31/12/1954 à Kalaban-Coro ; Noumouké Samaké, né le 31/12/1975 à Missalabougou, dans la commune rurale de Kalaban-Coro ; Oumar Samaké dit Drissa Ka Oumar, né vers 1986 à Missalabougou ; et Oumar Samaké dit Drissa Ka Oumar, né le 31/12/1976 à Missalabougou. Qu’ils se soient trompés ou pas, le verdict longuement attendu a été finalement tombé et la cour d’Assises de Bamako a décidé de punir les incriminés à 10 ans de réclusion criminelle, ce lundi 6 septembre 2021.Comme expliqué dans l’arrêt de la cour que nous disposons, les infractions reprochées aux personnes ci-dessus mentionnées datent de 2018.Le jeudi 22 novembre 2018, le sieur Amadou Kané, un cultivateur domicilié dans le village de Missalabougou, a découvert le corps sans vie d’un jeune, dans le champ d’un de ses voisins. Méconnaissant la cause réelle de cette mort, le nommé Amadou a automatiquement informé, selon l’arrêt, le chef du village de Missalabougou. À son tour, le chef du village a porté la triste nouvelle à la connaissance des gendarmes qui se trouvaient au quartier Sénou de Bamako. Dans la foulée, une enquêté a été alors ouverte, précise-t-on dans l’arrêt de la cour, par les éléments de la brigade territoriale dudit corps(gendarmerie).La diligence des enquêtes a permis d’identifier le jeune répondant à l’identité de Moussa Koné, la victime de l’assassinat. « Moussa Koné est un aliéné mental qui s’était échappé de la surveillance de son oncle. Dans sa fuite, il s’est nuitamment introduit dans le domicile du chef de village de Missalabougou, où les membres de la famille lui ont pris pour un voleur », explique-t-on dans l’arrêt.
Après avoir nuitamment aperçu le fou mental Moussa Koné dans leur domicile, les membres de la famille du chef de village ont crié au secours et plusieurs personnes sont sorties pour lui entourer. Sans chercher à ne plus rien comprendre, les participants à la scène ont tenu à lyncher le jeune aliéné. « Pris de panique, il a grimpé sur un arbre pour se protéger. C’est ainsi que le nommé Oumar Samaké a fait un tir de sommation à l’aide d’un pistolet artisanal qu’il détenait pour obliger l’aliéné Moussa à descendre de l’arbre », apprend-on de l’arrêt. À cet effet, le jeune fou qui semble raisonner un peu a été battu à mort par les nommés Drissa Samaké, Noumoukè Samaké, Oumar Samaké dit Drissa Ka Oumar, Oumar Samaké dit Karim Ka Oumar, et Oumar Diarra, précise-t-on. C’est ainsi que les inculpés ont été poursuivis pour « assassinat », un fait prévu et puni par le code pénal malien. Dans l’enquête préliminaire, aussi bien qu’à l’information, les inculpés ont nié les faits qui leurs sont reprochés. « Ils disaient n’avoir ni de près et de loin participé à la clameur publique ayant abouti au meurtre du jeune Moussa Koné ».Après plus de 4h de plaidoirie à la cour d’Assises, ce lundi 6 septembre, les auteurs ont été condamnés à 10 ans de réclusion criminelle.
Mamadou Diarra
Source: LE PAYS