Le projet de loi, présenté par le représentant de l’Illinois Bobby Rush et nommé d’après Till, “arrive cent vingt ans après que le Congrès a envisagé pour la première fois une législation contre le lynchage”, ajoute le magazine américain. Les parlementaires américains ont échoué à adopter ce type de loi “près de deux cents fois” depuis qu’un premier texte avait été présenté en 1900 par le représentant de la Caroline du Nord George Henry White, “seul membre noir du Congrès à l’époque”.

La mesure, dont une version avait été adoptée à l’unanimité en 2019 par le Sénat, “a été approuvée à 410 voix contre 4 le mercredi 26 février par la Chambre des représentants”. Elle fait du lynchage un crime de haine fédéral, “passible d’une peine de prison à vie, d’une amende, ou des deux”, selon Time.

4 742 personnes lynchées entre 1882 et 1968

Une fois les deux projets de loi réunis, “la législation pourra être envoyée au Bureau ovale, où le président Donald Trump doit la signer”, indique le New York Times.

Le Washington Post souligne que, selon le texte voté par le Congrès, “au moins 4 742 personnes, pour la plupart des Africains-Américains, auraient été lynchées aux États-Unis de 1882 à 1968”. Et l’immense majorité de ces crimes sont restés impunis : “99 % des auteurs ont échappé à la sanction de l’État ou de la localité” où ces lynchages ont eu lieu.

“Emmett Till, qui était noir, a été brutalement torturé et tué en 1955 après qu’une femme blanche l’a accusé de l’avoir sifflée dans une épicerie du Mississippi. Ce meurtre a choqué le pays et a alimenté le mouvement des droits civiques”, rappelle Time.

Pour le représentant Bobby Rush, membre du Black Caucus, “on ne peut pas surestimer l’importance de ce projet de loi” : De Charlottesville à El Paso, nous sommes toujours confrontés au racisme violent et à la haine qui ont coûté la vie à Emmett et à tant d’autres. L’adoption de ce projet de loi enverra un message fort et clair à la nation. À savoir que nous ne tolérerons pas ce sectarisme.

Source : Courrier international