Police de proximité ou encore la Gendarmerie communautaire, telle est la nouvelle approche du directeur national de la gendarmerie, le Colonel Major Satigui Moro SIDIBE, pour renforcer la sécurité des personnes et de leurs biens. Ladite stratégie était au cœur d’une rencontre d’échanges entre le directeur national de la gendarmerie, les forces de sécurité et les représentants de toutes les couches socio-professionnelles de Ouélessébougou, le samedi 1er avril.

La rencontre a enregistré la présence de la hiérarchie des différents corps de sécurité présents à Ouéléssébougou ; de 25 chefs de villages du Djitoumou ; des représentants de la municipalité, des jeunes, des femmes, des éleveurs, des commerçants, des agents de la sécurité à la retraite…
La rencontre a été l’occasion pour le directeur national de la gendarmerie et ses collaborateurs de passer aux peignes fins la nouvelle stratégie de sécurité incluant les populations pour mettre hors d’état de nuire toutes les menaces pour la quiétude des populations. Pour galvaniser davantage ses agents sur toute l’étendue du territoire national, le colonel major Satigui Moro SIDIBE a informé que les meilleurs gendarmes en matière d’enquêtes et de performances seront primés cette année. Aussi, a-t-il informé sur les projets en cours au niveau de la gendarmerie pour renforcer la présence de ces derniers sur le terrain et pour les doter en matériels adéquats.

Adhésion du Djitoumou :
Le représentant du chef de village de Ouélessébougou, Daba SAMAKE, et le maire, Yaya SAMAKE, ont exprimé leur satisfaction face à cette initiative de la direction nationale de la gendarmerie. Le chef du village a rassuré de l’adhésion de tous les autres chefs de village du Djitoumou à cette nouvelle approche de la gendarmerie qui constitue une première dans leur localité.
Les autorités coutumières et administratives de Ouélessébougou sont convaincues que seule la solidarité entre populations et forces de sécurité permet de faire des merveilles en matière de sécurité.
Pour le maire de Ouéléssébougou, Yaya SAMAKE, les premiers acteurs de la sécurité sont les populations civiles. Selon lui, cette démarche du directeur national de la gendarmerie prouve à suffisance que la sécurité des populations est une préoccupation majeure de la gendarmerie. Le maire a appelé la population à collaborer avec les porteurs d’uniformes dans le cadre du renseignement.
Pourquoi la gendarmerie communautaire ?
Selon le directeur national, la stratégie de la Police de proximité ou la Gendarmerie communautaire place les populations au cœur de leur propre sécurité, à travers une gestion commune des questions sécuritaires en tandem avec les forces de sécurité. Il a fait savoir que c’est la zone de Ouélessébougou qui a aura le privilège de bénéficier de cette nouvelle stratégie après Sangarebougou.
Le Colonel major SIDIBE a expliqué que la direction de la gendarmerie a initié cette rencontre de communication et d’information à Ouélessébougou avec les populations, l’administration locale, les chefferies traditionnelles et toutes les couches sociales du terroir pour voir en quoi ils sont utiles et le rôle qui leur revient pour apporter un appui nécessaire aux forces de sécurité.
Selon lui, la Gendarmerie communautaire est un cadre d’échanges et de concertations créé pour faire l’état des lieux et pour voir quelles sont les difficultés majeures par rapport à la politique sécuritaire. Par conséquent, ajoute-t-il, ledit cadre permet aux acteurs civils et militaires de réfléchir et de mettre en application les dispositions pour soulager la population. L’objectif recherché étant d’assurer la meilleure couverture sécuritaire au profit des populations et de leurs biens.
« Cette démarche fait partie des nouvelles stratégies de la direction générale de la gendarmerie pour l’amélioration de la couverture sécuritaire. Il s’agit de développer une ceinture de sécurité autour de Bamako. Aussi, on ne peut pas sécuriser Bamako et laisser les périphéries et les banlieues et surtout les communes rurales les plus proches. C’est pourquoi il s’est avéré nécessaire de développer cette opération de communication et de sécurisation sur l’étendue du territoire national », a expliqué le directeur national.
Pour le colonel major Satigui Moro SIDIBE, l’ambition de la direction de la gendarmerie est de développer un réseau de surveillance et d’alerte au profit des forces de sécurité en vue d’une promptitude et d’une réactivité appropriée par rapport au phénomène d’insécurité.
Par ailleurs, le directeur national de la gendarmerie a informé que beaucoup d’autres projets sont en cours pour renforcer la sécurité des personnes et de leur bien et qu’une compagnie de la gendarmerie sera bientôt opérationnelle à Ouélessébougou.

Donner plus de satisfaction à la population :
Le commandant du groupement d’intervention de la gendarmerie rive gauche, Daouda FOFANA, a expliqué que la nouvelle politique du directeur national de la gendarmerie à travers le développement de la gendarmerie communautaire.
Selon lui, cette stratégie consiste à améliorer le travail des gendarmes pour donner plus de satisfaction à la population. Le commandant FOFANA a expliqué aux populations que le rôle de la gendarmerie n’était pas seulement de sanctionner, mais aussi de savoir être au service des citoyens pour leur sécurité.
Le commandant FOFANA a mis l’accent sur l’approche de la Gendarmerie communautaire qui consiste avant tout à diagnostiquer un problème donné avant de procéder à la recherche d’une solution commune, conformément aux réalités du milieu. Pour ce faire, il estime que la stratégie de la gestion par objectif qui consiste à résoudre définitivement chaque problème décelé est la mieux indiquée.
Le Commandant FOFANA a expliqué qu’un comité local de sécurité était mis en place avec l’implication de toutes les couches sociales. Aussi, dit-il, des forums de villages seront mis en place où tous les citoyens peuvent venir exposer leurs impressions. De même, des groupes d’alertes composés de jeunes pour remonter l’information seront installés.
Le représentant du directeur général de la douane, Soriba SIDIBE, a mis l’accent sur les efforts de la douane de Ouélessébougou en termes de saisi de drogues, de marchandises contrefaites, de fusils, de contribution au budget national… Selon lui, ces résultats ont été atteints grâce à l’accompagnement de la population. S’agissant de la dernière attaque de la douane de Ouélessébougou, Soriba SIDIBE a appelé les populations à plus de vigilances en aidant les forces de sécurité à déjouer les projets des individus malintentionnés.
Le commandant de brigade de Ouélessébougou, Joël SAMAKE, et le sous-préfet Modibo DIARRA, ont appelé les populations à ne pas avoir peur des porteurs d’uniformes qui sont en mission pour leur sécurité. Pour eux, les populations constituent les phares et les freins des porteurs d’uniformes.
Le Commandant de brigade a salué cette initiative du directeur national de la gendarmerie qui, selon lui, facilitera l’accomplissement de leur mission. Il a enfin mis l’accent sur l’interaction qui existe déjà entre les forces de l’ordre présentes à Ouélessébougou.
Les porte-paroles des femmes, des jeunes, de la mairie, des chefs de villages, des chasseurs, des éleveurs, des commerçants ont tour à tour exprimé leur adhésion à l’initiative tout en rassurant que leur collaboration avec le forces de sécurité ne fera pas défaut pour la réussite de ce noble combat. Ils ont apprécié l’engagement pris par les forces de sécurité à protéger l’identifier de ceux qui dénonceront les malfaiteurs. De leur côté, ils ont rassuré que toute personne qui a une moralité douteuse ne sera pas acceptée au sein des comités qui seront mis en place.

PAR MODIBO KONE

Source: info-matin