Après la présentation du document, vendredi dernier, par le Premier ministre Moctar Ouane, les membres du Conseil national de la Transition, ont donné leur approbation par 100 voix pour, 4 contre et 3 abstentions
Au premier passage, 59 membres du CNT ont posé des questions au Premier ministre contre 23 au second passage. Tous ont qualifié ce document d’ambitieux, clair, cohérent et concis. Même si certains ont émis des réserves quant à la possibilité de sa mise en œuvre dans les délais de la Transition. Ainsi, certains voulaient-ils savoir, entre autres, les moyens financiers et humains dont dispose le gouvernement en dehors des promesses des partenaires pour la mise en œuvre des actions prévues dans ce plan. Ils voulaient aussi savoir si les priorités qui y sont envisagées pourront être exécutées dans le temps, les priorités urgentes parmi les six axes du document.
Les membres du CNT ont également demandé au chef du gouvernement de donner des assurances concernant l’application correcte de ce plan d’action et lui ont posé d’autres questions liées à l’école, à l’accès à la carte Nina, à la zone aéroportuaire, à la place de la culture, de la presse, sur le redécoupage territorial, des chiffres, le chronogramme pour la mise en œuvre dudit plan d’action, etc.
En réponse, le Premier ministre a d’abord condamné fermement le saccage du Consulat du Mali à Paris. Il a promis de diligenter des enquêtes à cet effet. Sur la question des cartes Nina, il a assuré la disponibilité d’un stock d’environ 500.000 cartes personnalisées. Avant d’ajouter qu’il est prévu une production de 2,5 millions d’autres et la possibilité de recourir à la carte biométrique de la Cedeao. Aussi, il est prévu l’enrôlement des Maliens établis à l’étranger dans les zones de forte concentration de nos compatriotes.
Sur la durée de la Transition, Moctar Ouane a précisé que celle-ci a été établie à 18 mois et que le président Bah N’Daw a promis de respecter ce délai. Parlant du Plan d’action, le chef du gouvernement a souligné que c’est un document assorti d’un chronogramme d’exécution couvrant la période 2020-2022. « Nous allons mettre les bouchées doubles pour que cela se passe dans les règles de l’art», a-t-il promis.
Répondant à plusieurs questions concernant le coût financier de ce plan, le Premier ministre a fait savoir que cela représente en quelque sorte la majeure partie du budget national au regard de son extension à l’ensemble des domaines. Mais, il a déclaré qu’il sera complété par l’apport des Partenaires techniques et financiers comme cela se fait habituellement. Moctar Ouane a indiqué que les 275 actions programmées ont été reparties entre les trois semestres des délais de la Transition. Et ces axes feront l’objet d’évaluation et les résultats seront connus par axe, par objectif, par département ministériel pour impulser la dynamique de performance.
Parlant du redécoupage territorial et de l’opérationnalisation de nouvelles circonscriptions, le Premier ministre a souligné que cela a toujours été une prérogative de l’administration territoriale. Il a annoncé plusieurs mesures concernant la culture, l’éducation, l’autonomisation des femmes, la transcription en braille des documents administratifs et pour la garantie d’une éducation inclusive pour les enfants malvoyants en réalisant les infrastructures nécessaires.
25 MILLIARDS DE FCFA- Pour le chef du gouvernement, le Plan d’action n’est pas plus ambitieux que l’est la feuille de route à partir de laquelle il a été élaboré. Concernant le genre, il a annoncé le financement de plus de 500 groupements de femmes en milieux urbain et rural pour leur autonomisation. Pour ce qui concerne le barrage de Taoussa, il a précisé que le projet est financé conjointement par le gouvernement du Mali et un consortium de banques arabes. Et les travaux avaient été attribués à des entreprises chinoises qui ont fini par abandonner pour raison d’insécurité. Il a annoncé une table ronde des partenaires pour la relance du projet.
Répondant à une question sur le retard dans le traitement des salaires des enseignants des collectivités, il dira que cela est dû à la longueur du circuit. Mais des actions sont en cours pour que le payement de leurs salaires se fasse au plus tard le 25 du mois en cours.
Le chef du gouvernement a aussi répondu à une question sur les démolitions en cours dans la zone aéroportuaire, précisant que ledit domaine est classé parcelle de terrain à usage d’emprise aéroportuaire, sur une superficie d’environ 7.194 hectares.
Le Premier ministre a répondu également à des questions sur la cherté de la vie. Selon lui, face à la flambée des prix, le gouvernement n’est pas resté les bras croisés. Mieux, des actions sont en cours pour faire face à la cherté de la vie, par un mécanisme de maintien du prix des denrées de première nécessité telle que l’huile. Il a aussi annoncé des mesures visant la réduction du train de vie de l’État. Lesquelles portent sur la rationalisation des dépenses liées au carburant, aux produits alimentaires, aux frais de mission, etc. D’après lui, le budget de fonctionnement hors salaires pour 2021 a diminué de 25 milliards de Fcfa. Et en ce qui concerne le financement du Plan d’action du gouvernement, la Loi de finances 2021 va prendre en compte la feuille de route de la Transition dont a découlé le Plan 2020-2022.
Pour l’apaisement du climat social, Moctar Ouane a annoncé l’organisation d’une conférence sociale dans les prochaines semaines. Après l’approbation du Plan d’action, le chef du gouvernement a tenu à remercier les membres du CNT pour la qualité des débats. Il a promis que les questions n’ayant pas eu de réponses au cours de la séance d’hier pourraient faire l’objet de questions orales à l’adresse des ministres concernés. Avant de procéder à la clôture de la séance, le président du CNT, le colonel Malick Diaw, a assuré que l’institution législative ne ménagera aucun effort pour accompagner le gouvernement dans la mise en œuvre du Plan d’action.
Dieudonné DIAMA
Source : L’ESSOR