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Pierre Diakité de l’Ortm : L’inoubliable passionné de la boxe

Le décès de la légende Muhammad Ali, le 3 juin 2016, nous a rappelé les bons souvenirs d’un doyen de la presse sportive, un passionné du Noble art dans sa pratique anglaise : Pierre Diakité. Animé de la passion de servir le sport et le public sportif, le Doyen est mort à la tâche le 4 novembre 2006 à Saint Domingue où il participait au Congrès de la l’Association internationale de boxe amateur (AIBA). Nous proposons ici un article (légèrement actualisé) que nous avions consacré à ce grand journaliste dévoué à la boxe et à sa patrie, au lendemain de sa disparition.

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«L’Olympisme vient de perdre l’un de ses grands serviteurs. C’est une grande perte pour la famille olympique malienne, pour le sport malien» ! C’est ainsi que réagissait le président du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm), Habib Sissoko, à l’annonce du décès de Pierre Diakité. L’un des fidèles du cercle de soutiens du président Sissoko, le Doyen a tiré sa révérence, nous laissant orphelins, nous, ses «jeunes camarades». Il a été fauché par l’ange de la mort alors qu’il était en mission à St. Domingue. Il y participait au Congrès de l’Association internationale de boxe amateur (AIBA). Il est décédé au service de sa passion : la boxe.

D’ailleurs, notre dernière rencontre date du jour même où il devait s’envoler pour ce congrès de l’AIBA. Une rencontre fortuite au cours de laquelle il se plaignait de la distance et du décalage horaire. Une crainte légitime pour son âge, mais qui n’entamait en rien sa passion et son enthousiasme à servir la boxe, le sport tout simplement. C’est un homme affable, généreux et courtois qui a marqué la vie sportive du Mali, voire africaine. D’abord, en tant que journaliste sportif.

Le Doyen était une légende de la presse sportive. Très critique, fin analyste, il s’est avéré sur les ondes et à l’écran de l’Ortm comme un fidèle et dévoué serviteur du sport, notamment du Noble art. Cet enseignant de profession, encore affectueusement appelé «Monsieur» ou «Pierrot» par ses intimes, était un passionné du Noble art. Une passion qui ne l’a jamais empêché de contribuer à la vulgarisation des autres disciplines sportives. La presse sportive malienne et africaine vient donc de perdre l’une de ses légendes.

Une référence pour ses cadets

Passionné de chasse et adopté par la confrérie des chasseurs, «Pierrot» a également marqué la vie sportive du Mali et continentale en tant que responsable sportif. Membre de la Fédération malienne de boxe (FMB), il était aussi l’inamovible président de la Commission médias et communication du Cnosm. À ce niveau, il était parvenu à rassembler autour de lui un noyau de jeunes journalistes pour améliorer l’image de l’Olympisme au Mali, à travers notamment la création et l’animation d’un bulletin, Le Flambeau.

C’est d’ailleurs à ce poste que nous l’avons beaucoup côtoyé, étant nous-mêmes membres de cette Commission. Et malgré nos divergences de vue par rapport à l’animation de celle-ci, notre collaboration a toujours été marquée par l’amabilité, la franchise, le dévouement et la courtoisie. Septuagénaire, Pierre est toujours resté jeune dans sa tête. Il s’adaptait à toutes les générations. Entre le Doyen et ses «Dôgôw» (cadets), le courant a toujours été intense parce qu’il était un homme ouvert, serviable, qui n’hésitait jamais à demander conseil aux jeunes que nous sommes, surtout s’il s’agissait de presse écrite ou de nouvelles technologies.

Fougueux journaliste à l’Ortm, le Doyen a entretenu des talents dont Tidiane Sidibé, Moussa Sangaré, Tiékoro Traoré ou autre Mary Konaté. Pourtant, il fut un bon pratiquant du football, de l’athlétisme, de l’Aïkido. Mais il avait choisi de s’investir pour le rayonnement de la boxe au Mali. Sa personnalité était presque confondue à une discipline qui n’est pas adulée du grand public.

C’est grâce à lui que notre génération a connu les stars mondiales du noble art, comme Muhammad Ali et les grands combats du siècle. Difficile d’échapper à la boxe, quand le notable de Lafiabougou était sur le plateau de «Score» ou «Performance». Sans pour autant négliger les autres disciplines sportives qui n’ont jamais perdu leur intérêt à ses yeux. «Il sera extrêmement difficile de remplacer ce grand intellectuel, amoureux et passionné du travail bien fait», avait témoigné un confrère pour saluer sa mémoire.

Pour Pierre Diakité, «tout ce qui doit être fait, mérite d’être bien fait…». La retraite, il n’y pensait même pas. «Si tu veux me tuer, tu me demandes d’arrêter de travailler», nous disait-il fréquemment quand nous lui demandions souvent de se reposer.

Né le 10 mars 1937, Pierre Diakité n’a jamais voulu profiter de sa retraite professionnelle. Vrai «Soudanais», il portait avec une élégance rare et une forme olympique ses 69 ans. Le «Grand chauve» avait le sens du devoir et accomplissait ses tâches avec amour et passion. L’enseignant retraité a beaucoup marqué les esprits, notamment ses anciens élèves, ses collègues et collaborateurs qui ne tarissent pas d’éloges à son égard, chaque fois que nous abordions son souvenir.

Ardent défenseur des valeurs olympiques, le regretté Doyen a brillamment tenu, de 1993 à 2006, la présidence de la Commission Médias/Communication du Comité national olympique et sportif du Mali (Cnosm). Une responsabilité qui lui a permis d’être présent aux Jeux olympiques «Atlanta 1996» (USA), «Sydney 2000» (Australie) et «Athènes 2004» (Grèce).

En lui souhaitant bon voyage le 31 octobre 2006, nous étions loin d’imaginer que c’était un adieu. Nous avions tendance à oublier qu’il était un mortel, parce que ce musulman pratiquant ayant effectué le Hadj, portait avec élégance et prestance son âge. Avec sa voix nasillarde et le crâne toujours dégarni, le doyen a marqué son passage terrestre comme modèle aussi bien en tant qu’enseignant, mais aussi journaliste et responsable sportif. Ce qui fait de lui un repère pour les jeunes générations.

Pierre Diakité est loin d’être une bibliothèque qui a brûlé, parce que les valeurs qu’il a défendues, restent encore des références dans le monde de la presse et du sport. Mais c’est d’une grande source d’inspiration que la presse sportive malienne a été sevrée !

Moussa BOLLY

Source: Le Reporter

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