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Petites et moyennes entreprises : QUEL MODE DE FINANCEMENT APPROPRIE ?

Les solutions doivent concourir à la réduction du coût de la formalisation des garanties prises par les banques.

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Les Petites et moyennes entreprises (PME/PMI) africaines accèdent peu ou pas aux financements appropriés. Après les secousses de la crise financière et économique dont les effets néfastes plombent les statistiques au niveau du continent, la situation sécuritaire, au Mali, est désormais mise en avant par les investisseurs pour couvrir leurs incapacités à injecter des fonds dans les PME. Vecteurs réels de réduction de la pauvreté, donc de la réalisation des Objectifs du développement durable (ODD) – les PME ont besoin d’un accès accru au crédit bancaire, pour faire valoir leur potentiel. Les entreprises industrielles créent de la valeur ajoutée. Elles boostent, par ricochet, la production et la productivité des secteurs producteurs de matières premières. La croissance de notre PIB est essentiellement tirée par les très bons résultats du secteur agricole. Le développement rural emploie les ¾ des 16 millions d’habitants que compte le Mali. Il regorge aussi d’énormes potentiels et potentialités inexploités à cause peut-être de la faible industrialisation du pays. Rien que ces arguments économiques plaident pour un soutien plus intensif au profit de nos PME. Des indicateurs industriels qui, faut-il le saluer, ont progressé entre 2012 et 2015. Le nombre d’entreprises industrielles en activité est passé de 596 en 2012 à 800 en 2015, révèlent les résultats provisoires du recensement industriel en cours. Ces résultats sont imputables, selon les spécialistes, à l’augmentation de 30% du montant des investissements réalisés par les unités industrielles agréées. Ce progrès est pourtant insignifiant comparé aux 4.000 industries au Sénégal et 6.000 pour la Côte d’Ivoire. Et, en dépit de ces avancées notables, la contribution du secteur secondaire au PIB est nettement inférieure à celles des secteurs primaire et tertiaire. Car, après une hausse de 9,1% en 2014, le taux de croissance du secteur secondaire s’est établi à -0,6% en 2015 contre une prévision de 8,8%. Il urge alors d’améliorer l’accès des Petites et moyennes entreprises au financement. De cette accessibilité dépendra fortement la reprise de notre économie. Il faudrait aussi réunir des préalables pour rendre plus efficaces et efficientes les mesures prises par les acteurs pour booster les entreprises industrielles. Ces idées ont été défendues par le président de l’Association des professionnels de banques et établissements financiers (APBEF), lors de la troisième revue 2016 banques/BCEAO, tenue le 8 septembre. Moussa Alassane Diallo qui est aussi le PDG de la BNDA juge nécessaire, pour optimiser le financement des PME, la réduction du coût de la formalisation des garanties prises par les banques afin de lever les entraves liées aux financements des PME. Il a, dans la foulée, annoncé que dans les prochains jours, des dispositions seront prises avec le ministère en charge des finances et la Banque centrale en vue de mener une large consultation sur la question. Les résolutions qui sortiront de ces consultations allongeront les dispositions déjà prises ou en cours de l’être par le gouvernement et les autres acteurs pour accroître le financement au profit des PME/PMI. Le ministère en charge des investissements rappelle par exemple la création de l’Agence nationale d’appui aux PME, la souscription de notre pays à la charte communautaire sur les PME et au dispositif BCEAO (tous deux en cours d’adoption). Aussi, le Fonds de garantie pour le secteur privé du Mali (FGSP), fruit d’un partenariat Etat, secteur privé et système bancaire, pallie les insuffisances de fonds propres entravant souvent l’accès des PME aux investissements. Ce fonds entend ainsi offrir plus d’opportunités aux PME dans le financement de leur implantation, leur développement et leur modernisation en garantissant partiellement les banques pour des crédits accordés à des PME/PMI à hauteur de 50% du montant du financement qui ne devrait pas dépasser 500 millions de Fcfa. Selon son directeur général, Cheick Sidi M. Seck, le fonds a mobilisé 6 milliards de Fcfa de financement en 2015 et prévoit 30 milliards de Fcfa en 2016. Mais sur un bilan de 20,9 milliards en 2016, la part de financement accordée aux industries est de 12%, contre 62% pour l’agriculture, 14% pour le transport… Un soutien financier plus accru en faveur des entreprises industrielles, en plus des avantages accordés par les Contrats de performances, les rendrait plus compétitives dans un environnement communautaire concurrentiel. Ce coup de main du FGSP semble bien accueilli par les départements exploitation et gestion des risques au niveau des banques partenaires. Almoustapha Touré est directeur adjoint dudit département à la BMS SA. Il confirme que le FGSP propose des solutions alternatives en permettant aux banques d’accueillir le financement des PME. Autre avantage : le partage des risques avec le fonds de garantie. La principale difficulté pour les PME était, à son avis, la constitution de fonds de garantie pour pouvoir lever des fonds auprès des banques primaires. Ces facilités accordées aux PME par le Fonds de garantie pour le secteur privé du Mali et le plafond de garantie de 500 millions de Fcfa répondent-ils aux besoins réels de ces entreprises ? Difficile de répondre à cette question. Nos démarches auprès des responsables en charge du secteur privé ou des organisations industrielles n’ont rien donné. Par ailleurs, des observateurs prônent la participation de l’Etat dans le capital des Petites et moyennes entreprises comme ce serait le cas dans les pays industrialisés. D’autres plaident par contre pour une discrimination positive de la tarification électrique au profit des entreprises industrielles. La solution au financement des Petites et moyennes entreprises viendrait peut-être de l’avant projet de loi en gestation sur le partenariat public – privé. A condition, pour ses initiateurs (le ministère de la Promotion des Investissements et du Secteur privé et départements connexes), d’en définir clairement la gestion et la prise en charge des risques.

C. M. TRAORE

Relance de la microfinance : PLUS DE 36 MILLIARDS POUR 2016-2020 

Lors de sa 2è session statutaire au titre de l’exercice 2016, le Conseil national du crédit priorisait la mise en œuvre, sans délai, de mesures vigoureuses visant à corriger les dysfonctionnements qui fragilisent le secteur de la microfinance au Mali. Ces difficultés ont plombé des Systèmes financiers décentralisés (SFD) de notre pays, ces dernières années. Entre autres difficultés constatées, la mauvaise gestion, le maquillage des comptes, le financement de projets dépassant leurs compétences… Ces dysfonctionnements évitables ont baissé l’activité de crédit des SFD, dégradé la qualité de leur portefeuille de crédit, créé une crise de confiance entre le secteur de la microfinance et ses clients – (compte tenu des situations d’insolvabilité constatées) –, raréfié les financements des banques locales et partenaires internationaux, a reconnu Adama Camara, président du conseil d’administration de l’Association professionnelle des systèmes financiers décentralisés du Mali (APSFD – Mali). C’était lors de « l’atelier de dissémination du document de la politique nationale de développement de la microfinance et de son plan d’actions 2016-2020 ». Ces dégâts sèvrent de nombreux jeunes et femmes d’opportunités de financement d’activités génératrices de revenus. La mission essentielle de la microfinance dans le développement économique et social du Mali étant de permettre aux populations exclues du système bancaire (90% de la population), d’avoir accès à des services financiers de proximité et diversifiés, notamment l’épargne, le crédit, la micro assurance ou les transferts d’argent. La microfinance est, à ce titre, une réponse efficace à l’inclusion financière par la bancarisation de masse et la proposition de produits et services adaptés aux besoins des populations marginalisées (femmes et les jeunes), souligne le document de politique nationale de développement de la microfinance. Un soutien financier au secteur de la microfinance permet un accès facile de cette population privée de sources de financement. Le Conseil des ministres du mercredi 29 juin 2016 a ainsi adopté un projet de décret portant approbation de la Politique nationale de développement de la microfiance et son plan d’action 2016-2020. Elle vise à accroître l’inclusion financière et à améliorer les conditions de vie de nos concitoyens. Un décret pris en Conseil des ministres en juillet 2016 a accordé un budget global de 36 milliards de Fcfa au secteur de la microfinance afin de lui donner un nouveau souffle. Sur ce montant prévisionnel, 20 milliards de Fcfa sont déjà disponibles grâce à l’appui des partenaires techniques et financiers (PTF) et l’Etat malien. Cet appui est jugé nécessaire au regard de l’apport des SFD à notre économie. Le secteur comptait 126 systèmes financiers décentralisés (SFD) et 1000 points de services répertoriés en 2014. Le SFD a mobilisé plus de 58,3 milliards de l’épargne nationale la même année, octroyé plus de 70,444 milliards de Fcfa de crédits et créé 2.274 emplois directs. L’aide des autorités serait vaine si elles ne s’impliquaient pas dans la gestion et le suivi du système de la microfinance. Cette préoccupation semble déjà prise en compte dans la politique nationale de développement de la microfinance, à travers ses différents axes stratégiques. Il s’agit d’assainir et améliorer la surveillance du secteur, favoriser un accès large et diversifié aux services financiers et protéger les intérêts des clients. Les décideurs publics projettent aussi d’améliorer l’environnement et les capacités des systèmes financiers décentralisés. C. M. T.

Source : L’ Essor

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