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Paix et réconciliation: les recommandations des jeunes

Les jeunes des Partis politiques, de la Majorité comme de l’Opposition ; des Associations et Organisations de jeunesse ont pris part, samedi dernier, à la Maison des Aînés, à un atelier initié par la Fondation Balanzan autour du thème : « Elaboration d’un document d’analyse stratégique de l’accord et mise en place d’un dispositif d’information sur le processus de paix ».

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A l’issue de la rencontre les participants ont rédigé un Manifeste sur la paix et la réconciliation nationale au Mali, dont nous vous livrons la substance.
Faisant écho à l’appel contenu dans l’article 51 de l’Accord de paix et de réconciliation qui stipule : « les parties demandent à la classe politique ainsi qu’à la société civile, notamment les organisations de femmes et de jeunes, les médias, les communicateurs traditionnels, les autorités traditionnelles et religieuses d’apporter leur plein concours à la réalisation des objectifs de l’accord ».
Conscients du rôle historique dévolu à chaque génération d’apporter sa pierre à l’édification d’une Nation unie, forte et prospère ;
Profondément préoccupés par l’état de la Nation, en particulier la dégradation de la situation sécuritaire et les défis multiples qui restent à relever ;
Soucieux de faire avancer le processus de paix par une mise en œuvre diligente de l’Accord de paix ;
Nous signataires du présent Manifeste,
Guidés par notre engagement commun de contribuer à l’atteinte des objectifs de l’Accord ;
Résolus à sauvegarder les principes universels des droits de l’homme et les principes fondamentaux de notre Nation et de la République ;
Prenons l’engagement de nous investir pleinement pour servir de relais de diffusion et d’appropriation de l’esprit et la lettre de l’accord.
Convaincus que les défis qui restent à relever ne sont pas au-dessus des moyens du peuple malien ;
Demandons aux parties signataires d’entreprendre des actions pour faire face aux défis ci-après :
• S’agissant du défi sécuritaire qui est déterminant et qui constitue un préalable à tous les autres :
– faire agir les accords et les mécanismes de coopération en matière de défense et de sécurité pour soutenir les Forces Armées et de Sécurité maliennes en construction,
– adopter une doctrine nationale à l’endroit des djihadistes Maliens et assumer son choix.
– Créer les conditions du retour de la confiance entre les parties, d’une part, entre les groupes armés d’autre part,
– Accélérer le processus de cantonnement qui détermine les autres aspects (intégration, désarmement, DDR, redéploiement progressif des FDS, retour de l’Administration et des réfugiés) en diversifiant les sources de financement du cantonnement.
• En ce qui concerne le défi du respect des engagements et de la restauration de la souveraineté effective sur l’ensemble du territoire national, définir et appliquer des sanctions pour permettre :
– l’arrêt des conflits en cours en apportant des solutions républicaines aux conflits communautaires, et intercommunautaires,
– l’exercice effectif de la souveraineté de l’Etat du Mali sur l’ensemble du territoire national.

• s’agissant du dialogue politique et de l’inclusivité du processus de mise en œuvre de l’Accord :
– faire de la question du Nord, une question nationale qui transcende effectivement les clivages politiques,
– instaurer un Dialogue politique inclusif pour mieux assurer le nationalisme» de l’accord et faciliter sa mise en œuvre,
– avoir une vision claire des problèmes du Nord (connexions entre la rébellion, le terrorisme et l’économie criminelle, sans compter les convoitises extérieures), aux fins d’identifier les mobiles des différents acteurs.
• Enfin pour le défi de l’information appropriée sur le processus de la mise en œuvre de l’accord :
– élaborer un Livre Blanc sur le processus de paix et sur la mise en œuvre de l’accord.
– Mettre en place un mécanisme de diffusion de son contenu .
Nous, signataires du présent Manifeste, demandons spécifiquement

Au gouvernement du Mali
– De parachever l’adoption des mesures constitutionnelles, législatives et réglementaires prévues à l’article 3 de l’accord ;
– D’accélérer le processus d’organisation de la Conférence d’Entente Nationale ;
– De réorganiser les forces armées et de sécurité et assurer leur redéploiement sur toute l’étendue du territoire national du Mali ; sous la conduite du Mécanisme Opérationnel de Coordination (MOC) avec l’appui de la MINUSMA.
– D’intégrer les jeunes dans les institutions, organisations et commissions chargées de la mise en œuvre de l’accord ;
– De prendre les jeunes en priorité dans les opérations d’intégration, d’insertion et de réinsertion militaires ou civiles ;

A la Plateforme et à la CMA :
Instaurer un cadre de dialogue inter-communautaire
Inviter les parties signataire a montrer leur bonne foi
– De mettre fin aux affrontements ;
– De déposer les armes ;
– De démobiliser et de cantonner les combattants ;
– D’éviter toute association avec les groupes terroristes ;
– De libérer Kidal afin de permettre le déploiement de l’Administration et des Forces de défense et de sécurité nationale.
A la communauté Internationale, garante de la mise en œuvre de l’accord :
– D’être à équidistance de tous les acteurs et faire preuve d’avantage de neutralité entre les parties en vue de contribuer à la restauration et au renforcement de la confiance entre les parties ;
– D’offrir ses bons offices aux Parties dans la résolution de la crise et la libération de Kidal.
– De sanctionner les violations de l’accord ;
– D’apporter son soutien logistique et financier indispensable à la mise en œuvre de l’accord.
A la jeunesse malienne :
– De prendre conscience de son rôle et de ses responsabilités dans le processus de mise en œuvre des engagements en général, dans la gouvernance/réforme du secteur de la sécurité en particulier.
– D’avoir une parfaite maîtrise de la lettre et de l’esprit de l’accord dans tous ses compartiments,
– De s’imposer une unité d’action de toutes les composantes de la jeunesse, au-delà des considérations politiques, régionales, ethniques et linguistiques ;
– De s’informer des initiatives en cours dans le Sahel en matière de gouvernance, de sécurité Processus de Nouakchott, G5 Sahel ; Stratégies Sahel pour la sécurité et le développement.
– De mettre en place des Cellules de veille citoyenne dans le cadre d’un suivi régulier du respect des engagements par les parties à travers l’organisation d’espaces de dialogue et de concertation, tel le présent forum ; la constitution de comités consultatifs locaux de sécurité afin de restaurer la confiance entre les populations et les Forces de Défense et de Sécurité ; de fournir des renseignements.
– Instaurer des échanges périodiques avec la jeunesse de toutes les régions du Mali et celles des pays voisins dans le cadre d’une surveillance collective des atteintes à la sécurité nationale.
Nous, signataires du présent Manifeste, prenons l’engagement :
• De procéder à la remise du présent Manifeste au Gouvernement, à la Plateforme, à la CMA au Comité de suivi de l’accord en particulier à l’Ambassade d’Algérie, à la MINUSMA, à l’Union Africaine et à la CEDEAO, avec l’accompagnement de la Fondation Balanzan.
• De mettre en place une Cellule de Veille et d’Alerte pour assurer le suivi de la mise en œuvre des dispositions du présent Manifeste.

Fait à Bamako le 08 Octobre 2016
Les Signataires.

 

Source: info-matin

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