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Paix et réconciliation: l’ASGI dénonce un déséquilibre du pouvoir

Créée le 10 janvier, l’Association Songhaï Ganda Borey International (ASGI) a animée hier, au Palais de la culture, sa première conférence de presse sur le thème : ‘’contribution de l’ASGI dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali, issu du processus d’Alger’’.

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Occasion pour son président, Aboubacrine Abdoulaye MAIGA, de présenter cette jeune organisation qui a deux objectifs.
Elle vise d’abord à mener et soutenir des actions de développement dans les domaines socioculturels, éducatifs, sanitaires et agricoles des régions du Nord du Mali, en réalisant des activités génératrices de revenus afin de lutter contre la pauvreté, l’analphabétisme et le chômage.
Ensuite, il s’agit de promouvoir la solidarité entre ses membres et de défendre leurs intérêts matériels et moraux partout où ils seront menacés.
Le président MAIGA a ensuite présenté la feuille de route de l’Association qui s’articule autour de : relater au monde entier le droit à l’existence du peuple Songhaï ganda borey ; dénoncer et lutter contre la confiscation de ses terroirs au mépris de toutes les réalités socioculturelles de ce peuple et de l’histoire glorieuse et millénaire des populations sédentaires du Nord du Mali ; dénoncer la marginalisation systématique des communautés sédentaires des régions de Gao, Tombouctou et Mopti dans le processus de mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali ; dénoncer les injustices contre les populations sédentaires qui ont subi les abus des groupes rebelles armés, narcotrafiquants et leurs alliés fanatiques ; faire le lobbying auprès des chefs d’État en Afrique, en Europe…
Si l’Association apportera sa contribution dans la mise en œuvre de l’Accord pour la paix et la réconciliation, dans la quête d’une paix durable dans notre pays, il n’en demeure pas moins qu’elle a des réserves. Aussi, dénonce-t-elle toute officialisation administrative et politique de la dénomination ‘’Azawad’’ à travers une Conférence d’entente nationale, en tronquant les réalités socioculturelles des communautés sédentaires et de leur histoire glorieuse et millénaire.
Par la voix de son président, l’ASGI s’érige également contre toute gestion des Collectivités territoriales par les seules communautés arabo-touareg. Cette « machination de la démocratie qui consiste à donner le monopole du pouvoir politique, militaire ou économique à la minorité arabo-touareg au détriment de la majorité sédentaire est une violation flagrante de la Constitution et ne contribuera nullement à la paix », a mis en garde M. MAIGA.
Enfin, l’Association pointe du doigt l’érection de Taoudénit et Ménaka en région. Ce qui, selon elle, crée un déséquilibre dans le partage du pouvoir entre les populations sédentaires et les arabo-touareg, en violation du chapitre 3, article 6 de l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali.
C’est au regard de ce qui précède que l’ASGI focalise son combat sur : exiger le caractère inclusif et impartial dans la mise en œuvre de l’Accord tel que prévu dans ses dispositions ; réclamer la création de plusieurs régions et circonscriptions administratives dans les zones à majorité sédentaire afin de pallier au déséquilibre dans le partage du pouvoir ; demander aux autorités maliennes de reconsidérer les décisions prises dans le cadre de l’inter-régionalité prévue par l’article 33 qui seront de facto défavorables aux communautés sédentaires avec la création des régions de Ménaka et Taoudénit ; demander aux autorités la prise en compte des jeunes du Nord qui ont défendu la Patrie, de l’occupation à nos jours, dans le processus du DDR et le Mécanisme opérationnel de coordination (MOC) ; demander au Gouvernement et à la communauté internationale le retour des réfugiés et des déplacés, suite à la crise sécuritaire.
En ce qui est de la Conférence d’entente nationale (CEN), si l’ASGI regrette qu’elle ait été vidée d’un de ses contenus essentiels, à savoir la Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation, elle se réjouit que la question de l’Azawad a été tranchée.
« La question de l’Azawad, pour nous, a été définitivement tranchée par la Conférence d’entente nationale : l’appellation Azawad ne peut renvoyer à aucun projet politique ou administratif et ne peut englober de fait toutes les régions du Nord », a martelé Aboubacrine Abdoulaye MAIGA.
Pour terminer, l’Association Songhaï ganda borey, tout en souhaitant vivement la Charte pour la paix, l’unité et la réconciliation, demande fortement l’inclusivité dans la construction et la mise en œuvre de cette Charte.
Invité à prendre part à la conférence, le secrétaire général de Gao Lama, Abdel Kader MAIGA, a fait savoir que son association et l’ASGI poursuivent les mêmes objectifs. Et de souligner que ce qu’on appelle problème du Nord ne l’est pas, mais qu’il s’agit plutôt d’un problème existentiel. Ou bien nous acceptons que le Mali soit divisé avec un État voyou à côté, ou bien le Mali nous nous investissons pour qu’il reste uni avec des populations du Nord qui auront un sentiment d’appartenance au Mali, a-t-il en substance posé l’équation.
Pour la présidente des femmes, les communautés sédentaires ont de tous les temps vécu en bonne intelligence avec les nomades qu’ils ont accueillis. « Nous n’avons pas de problème avec les Touareg, mais nous en avons avec les bandits qui tuent et volent », a-t-elle assuré avant d’inviter à une mobilisation générale contre le terrorisme.

Par Bertin DAKOUO

 

Source: info-matin

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