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Pacification durable du front social: vers une Politique nationale du Dialogue Social

En vue d’une pacification durable du front social toujours en ébullition, dans notre pays, malgré les efforts du gouvernement, le ministère en charge du Dialogue social ambitionne de construire et de mettre en œuvre, à court, moyen et long termes une stratégie. À long terme, il s’agit pour le département du ministre Oumar Hamadoun DICKO d’élaborer un document de Politique nationale du Dialogue Social.

Les 3 axes de cette stratégie de pacification durable du front social au Mali étaient au cœur d’une rencontre de prise de contact et d’échanges entre le ministre de Dialogue social, du travail et de la fonction publique, Oumar Hamadoun DICKO, et la délégation d’une vingtaine de syndicats non affiliés ce jeudi 24 octobre 2019 dans les locaux de son département.
L’objectif de cette rencontre est de partager ladite stratégie avec les partenaires sociaux, afin de contribuer à apaiser le climat social dans les divers secteurs et favoriser la relance socio-économique voulue par le Gouvernement.
Il s’agissait pour le ministre DICKO, à travers cette rencontre, de recueillir les avis et suggestions de ses interlocuteurs sur cette nouvelle vision de son département. Aussi, il a profité de l’occasion pour rappel de l’objectif global qui est de parvenir à une pacification durable du front social au Mali.
De ces échanges, il ressort qu’en dépit des acquis, en termes d’amélioration des conditions générales de travail, le front social demeure toujours en ébullition, menaçant du coup la paix et la quiétude sociales. On a assisté depuis à une montée des revendications catégorielles, avec son corollaire de grèves souvent illimitées dans des secteurs essentiels.
Il demeure plus que jamais impérieux de construire et de mettre en œuvre, à court, moyen et long terme une stratégie de pacification durable du front social. Ladite stratégie, qui sera partagée avec les partenaires sociaux, contribuerait à apaiser le climat social dans les divers secteurs et favoriser la relance socio-économique voulue par le Gouvernement.
En termes de statistiques, le département en charge du dialogue social a reçu, de septembre 2013 à décembre 2018, plus de 262 préavis de grève, dont 139 dans le secteur public, et 123 dans le secteur privé. Pendant la même période, il a été enregistré 11 cahiers de doléances. De janvier à juin 2019, il a été enregistré 25 préavis de grève.
Des données qui prouvent à suffisance que le front social demeure toujours en ébullition.
Face à cette situation, le constat qui se dégage est que les revendications syndicales sont devenues de plus en plus maximalistes et les accords issus des négociations ont de la peine à être appliqués, d’où une crise de confiance entre le Gouvernement et les organisations de travailleurs.
Pour changer la donne, il demeure plus que jamais impérieux, selon le ministre DICKO, de construire et de mettre en œuvre, à court, moyen et long terme une stratégie de pacification durable du front social basée 3 axes.
À court terme, il s’agit pour le département de faire l’inventaire des syndicats au Mali ; faire une compilation des procès-verbaux. Il s’agit aussi de procéder à la mise en place d’une commission tripartite ; et d’engager des échanges avec tous les syndicats qui ont signé un PV avec l’État et qui n’est pas encore éteint. Enfin, il s’agit également de la création des conditions d’une trêve sociale.
À moyen terme, il est prévu la tenue d’une Conférence sociale ; l’organisation des élections professionnelles ; ainsi que la mise en place d’un Conseil national du Dialogue social. Par ailleurs, le département préconise le renforcement du cadre juridique et institutionnel du dialogue social.
Enfin, à long terme, le ministère ambitionne l’élaboration d’un document de politique nationale du dialogue social. Il s’agit aussi de renforcement de capacité des acteurs et des structures du dialogue social.
Aux termes des échanges, les participants ont salué cette initiative du département avant de souligner que préoccupations.
C’est le cas du Dr Siaka KEITA du syndicat des médecins du Mali, qui a apprécié la démarche du département avant de déplorer le timing. Il a invité le département à édifier ses partenaires sociaux sur les raisons de l’échec de la conférence sociale qui était prévue en janvier 2019.
De son côté, Mamadou SOUMARE, du syndicat des enseignants des collectivités, a invité le département à anticiper davantage sur les conflits dans le monde du travail.
En conclusion, le ministre a indiqué que pendant longtemps, le gouvernement a accepté des choses qui, en réalité, n’étaient pas réalisables.
« On ne peut pas continuer dans cette fuite en avant surtout en ces temps de crise. Il faut se dire la vérité, faire des efforts pour apaiser le climat social. C’est pourquoi il faut nécessairement le dialogue », a-t-il dit.

Par Abdoulaye OUATTARA

Source: info-matin.

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