À l’entame, il dira que le Mali a besoin de se reconstruire et cela ne passe pas forcément par un montage juridique pour installer une Assemblée nationale bricolée de toute pièce surtout dans un pays plongé dans une guerre pour le moment sans issue.
Et de poursuivre que la pratique politique au Mali brise l’espoir du peuple. En effet, dit-il, malgré l’insécurité grandissante ayant occasionné plus 300 000 personnes déplacées dont 108 000 personnes réfugiées, les attaques presque quotidiennes faisant des morts parmi la population civile et militaires, le gouvernement s’entête à organiser les élections législatives et les partis politiques qui y participent pour ne pas perdre le financement public. Ce, malgré la violation de la Constitution et la caducité de la loi portant élection des députés.
À le croire, nonobstant plusieurs irrégularités relevées dans le fichier électoral et l’impossibilité d’organiser la révision des listes électorales en tenant compte des spécificités géographiques des nouvelles régions ainsi que la nécessité de la modification de la loi organique pour l’élection des députés en introduisant les réformes électorales majeures, le gouvernement compte tenir des échéances à la date indiquée.
De sa lecture, l’enjeu principal de ces élections législatives devrait être l’alternance politique au niveau de l’institution parlementaire. Et d’ajouter que les conditions actuelles ne permettront pas cette alternance politique, car les Maliens vont assister malheureusement au maintien de la prédation politique. « L’organisation de ces élections législatives ne permettra pas à notre pays d’avoir une Assemblée nationale représentative et légitime. Celle-ci prouve à suffisance que la question d’idéologie politique au Mali n’est pas une réalité et que notre pays a encore du chemin à faire », a-t-il martelé.
En lieu et place de l’organisation d’élections législatives, il a proposé la dissolution pure et simple de l’Assemblée nationale afin mettre fin à la prorogation du mandat des députés et permettre au gouvernement de légiférer par ordonnance qui est constitutionnellement avantageux.
Evoquant les avantages liés au fait de légiférer par ordonnance, il a laissé entendre qu’il n’y aura pas de réformes institutionnelles lorsque le gouvernement légifère par ordonnance. Aussi, cela permettra entre autres de mobiliser ailleurs les ressources allouées à l’Assemblée nationale, de faciliter la lutte contre la corruption parce que des députés cités dans les différents dossiers pendants devant les tribunaux ne seront plus protégés par l’immunité parlementaire…
Mama PAGA
Source: Journal le Pays- Mali