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Organes de la transition : Pluie de boycotts contre le CNT

A peine officialisés et les décrets relatifs au nombre des membres et à la clé de répartition des postes du Conseil National de Transition a aussitôt suscité colère et défiance au sein de nombreux partis politiques ainsi que dans la société civile. Appelé a joué l’organe législative devant conduire les grandes réformes, le CNT sera formé, en vertu dudit décret par 121 sièges, repartis comme suites : 22 sièges aux militaires et 8 au M5-RFP, tandis que 11 représentants reviennent à l’ensemble de la classe politique, 9 aux organisations de la société civile, 5 aux mouvements signataires de l’accord de paix, 4 aux mouvements l’inclusivité, 8 aux ordres professionnelles, 7 aux syndicats libre et autonomes, 4 aux centrales syndicales, 6 aux maliens établis à l’extérieur, 5 aux chambres consulaires, 4 aux faitières de la presse et les autres partagés entre les autres forces vives du pays, notamment les femmes, les jeunes, les handicapées, les religieux et autorités traditionnelles.

 

Et c’est le vice-président de la transition, le colonel Assimi Goïta, qui «arrêtera la liste des membres du Conseil», laquelle fera ensuite l’objet d’un décret présidentiel à faire avaliser par Bah N’Daw.

De quoi révolter l’ancienne majorité présidentielle qui, en rangs dispersés et par différentes voies, a vigoureusement dénoncé ce qu’elle qualifie de mascarade. Si le M5 a préféré pour sa part s’exprimer dans le cadre d’une conférence de presse, l’EPM et autres se sont contentés d’un communiqué de presse qu’ils ont fait circuler sur les réseaux.

Le comité stratégique du M5-RFP, qui revendiquait un quart des postes en plus de la présidence du Conseil, à la faveur d’une conférence de presse, le 13 novembre, au siège de la Confédération Syndicale des Travailleurs du Mali(CSTM), a décidé de renoncer aux sièges attribués dans le format proposé, tout en appelant ses militants à la mobilisation. «Le M5-RFP lance un appel à toutes les forces patriotiques, politiques et sociales pour se concerter, rentrer en résistance et faire face pour sauver la Démocratie et la République». Le M5 dit avoir appris par les réseaux sociaux, avant d’en avoir confirmation dans le journal officiel du mardi 10 novembre 2020, l’adoption des deux (2) décrets», ont déploré Choguel et compagnons, dont le refus de siéger au CNT repose entre autres sur des irrégularités tant dans la forme que dans le fond des deux textes. En effet, selon le M5, le délai de 48 heures imparti aux candidats pour déposer leurs dossiers de candidature favorise la fraude et le favoritisme. Et ce n’est pas tout. Le mouvement juge inadmissible que «le Vice-président de la Transition, encore président du CNSP non encore dissout, dispose d’un pouvoir de censeur pour choisir les bons et mauvais candidats en lieu et place des entités concernées. De quelle connaissance des candidats, de quel droit ou encore de quelle légitimité disposerait-il pour s’octroyer une telle prérogative dont le but inavoué est d’amener les seuls amis, parents et affidés au CNT, s’interroge-t-on. Et, tout en rejetant par avance l’exercice d’un éventuel mandat en son nom, le Mouvement du 5 Juin met en garde les autorités de la Transition contre « toute manipulation visant à l’associer à ce qu’il assimile à une mascarade.

Comme le M5 RFP les présidents de l’Alliance Ensemble Pour le Mali (EPM) réunies en conférence extraordinaire sous l’égide de Dr Bokary Treta, le 11 novembre 2020, après avoir dénoncé le manque de transparence dans la fixation des quotas, les critères de choix ainsi que la faible représentation des partis politiques au sein dudit organe, ont décidé à leur tour de ne point désigner de représentants au sein du Conseil National de la Transition. L’ancienne majorité présidentielle exhorte par ailleurs l’ensemble de la classe politique à observer un devoir de non-participation des représentants des partis politiques au Conseil National de la Transition appelle le peuple malien à la vigilance.

La Convergence pour le développement du Mali de Housseini Amion Guindo a également décliné l’offre des autorités de la transition qui, à ses yeux, est une œuvre d’anéantissement des partis politiques en de «remise en cause des efforts de la lutte héroïque du peuple malien depuis mars 1991». Et d’inviter les partis politiques et les autres forces vives de la nation à faire bloc pour la défense de la démocratie afin de conduire avec succès la transition dans un esprit de consensus absolu et de quête d’un avenir radieux pour le peuple malien.

 

Amidou Keita

Source : Le Témoin

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