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Opération – fluidité de la circulation : Quand des policiers, gendarmes et gardes se comportent comme des voleurs

L’attitude de certains éléments des forces de l’ordre est très déconcertante. Elle n’avait rien à envier, vendredi dernier au quartier Niaréla, à celle des cambrioleurs professionnels. La preuve !

 

Un motocycliste arrive chez lui en famille et gare son engin devant la porte de la concession. Le temps de sortir, la moto avait disparu. Un autre accède à une pharmacie. Le temps de payer des produits, plus d’engin !  On signale plusieurs cas similaires sur la rue Titi Niaré aussi dans la matinée que dans l’après-midi du vendredi 07 mars.

police mali

 

Mais nos «voleurs» n’étaient autres que des agents de la mairie centrale accompagnés de gendarmes, gardes et policiers embarqués dans 3 pick-up, munis de matraques, de gaz et de cuirasse de  protection, le tout,  beaucoup plus destiné à intimider les populations. Quant à leurs casques, les visières étaient baissées comme pour masquer leurs visages. Quant aux agents de la mairie communément appelés « BABA », ils portaient, pour la plupart des lunettes noires comme des gangsters doublés de narcotrafiquants.  Certains puaient l’alcool.

 

 

Sous le prétexte de l’opération de fluidité en cours, ils enlevaient et embarquaient tous les engins garés à même devant les concessions, boutiques, bureaux, pharmacies, etc. Un prétexte ? Assurément puisqu’ils ignoraient superbement les véhicules mal garés au même endroit ou ceux-là interdits de circulation en certaines heures et sur des axes, et à l’origine d’accidents et d’embouteillages.

 

 

Bien entendu, le stationnement d’engins à deux roues ou de véhicule n’est aucunement, interdit excepté sur les autoroutes (et la rue Titi Niaré n’en pas un) ou en des endroits spécifiques où l’interdiction est clairement signalée par des panneaux de signalisation. La loi autorise bien le stationnement là, à condition d’avoir les deux roues latérales du véhicule hors de la chaussée. Elle ne fait aucune interdiction aux engins à deux roues ; l’essentiel étant de ne pas encombrer ou empêcher le passage des usagers.

 

 

En clair, aucune des conditions fixées par la loi ne justifiait l’enlèvement des engins.  Quant à la méthode, elle était tout simplement digne des larrons. D’abord la victime ignorait totalement qui lui avait enlevé son bien (le voleur évite de se faire repérer). Elle ne savait, par conséquent où chercher son bien (le voleur cherche toujours à faire disparaître ses traces).  Enfin, si par bonheur, elle connaissait ses bourreaux, ceux-ci s’appliqueront à la dissuader de poursuites (des Gendarmes, gardes et policiers étaient là pour ce faire). Et enfin, ils n’avaient aucun mandat émanant d’une autorité légitime. Et guère de sommation. Bref, aucune procédure de saisie légale n’était, par eux respectée. Et ils se moquaient éperdument du sentiment des populations. Du mépris et de l’arrogance à l’état pur !

 

 

En somme, tous les ingrédients contribuant à la définition du vol étaient réunis. En pénal, le vol se définit comme la soustraction frauduleuse du bien d’autrui par la ruse ou par la force.

 

 

Preuve de l’illégalité de l’opération : quand notre reporter a tenté de réaliser des photos de la scène, un des gardes ordonna : «arrachez-lui son appareil photo !». Et ils se ruèrent alors sur le malheureux pour ce faire. Un d’entre eux tentât même de lui tordre la main… Le journaliste obtempéra à condition que son appareil soit remis au seul chef de la mission. C’est seulement en ce moment qu’un policier   sorti du véhicule et se présenta comme étant le fameux chef. Le journaliste lui remis l’appareil sachant désormais à qui s’adresser pour d’éventuelles réclamations (sur le pick-up, était bien écrit : «commissariat de police du 1er Arrondissement »). Le policier, très attentif aux explications du confrère, lui remis finalement l’appareil.

 

 

C’est bien parce qu’ils avaient des choses à cacher que nos bonshommes étaient soucieux de ne pas paraître sur les images du confrère. La loi, dit-on pourtant, agit en plein jour et à visage découvert. Pas le voleur !

 

 

Il faut dire que les habitants de ce quartier populaire commençaient à s’agiter et à se regrouper. La colère et l’incompréhension se lisaient sur les visages.  Ils vont d’ailleurs défier nos «justiciers» le lendemain, samedi. Personne ne se précipita à mettre son engin à l’abri à leur passage. Ils attendaient de voir. Mais ils n’entreprirent rien.

En tout état de cause, tout se passe désormais au Mali comme si des agents et autres fonctionnaires de l’Etat cherchaient l’affrontement ou le chaos. A qui donc profiterait le crime ?

 

 

B. Diarrassouba

SOURCE: Maliba Info

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