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Objectifs de développement durable au Mali : Plus de 6 millions de Maliens n’ont toujours pas accès à l’eau potable

Parmi les Objectifs de développement durable à l’initiative des Nations unies à l’horizon 2030, figurent en bonne place l’accès à l’eau potable. Pour l’atteinte de cet objectif, l’organisation internationale a demandé aux pays membres d’y consacrer des ressources suffisantes. Selon les organisations de la société civile, le Mali est loin de relever ces défis car, à ce jour, plus de 6 millions de Maliens n’ont pas accès à l’eau potable et 34% des sources d’eau sont en panne sur l’ensemble du territoire.

En effet, le Mali est un pays continental qui n’a aucun accès à la mer. Cependant, deux grands fleuves, à savoir le fleuve Niger et le fleuve Sénégal, traversent le pays. Si le fleuve Sénégal dessert la région de Kayes, la quasi-totalité du reste du territoire national est arrosée par le fleuve Niger. Ces fleuves jouent un rôle déterminant dans l’alimentation des populations en eau potable. Car les eaux provenant de ces fleuves sont traitées puis mises à la disposition de la population par la Société malienne de gestion de l’eau potable (Somagep).

Pour combler le déficit d’approvisionnement en eau potable des populations, la Somagep réalise aussi des forages et des puits à grand diamètre. Ces efforts suffisent-ils pour donner de l’eau potable aux populations de Bamako à Kidal en passant par Kayes ? Que font les associations de consommateurs pour atténuer la souffrance des populations ?

Approvisionner les populations maliennes en eau potable, un exercice qui est loin d’être un long fleuve tranquille. C’est donc une tâche délicate à laquelle s’attèle quotidiennement la Société malienne de gestion de l’eau potable.

Selon Abdoul Karim Koné, chargé de communication à la Somagep, sa société fait le traitement et la distribution de l’eau potable au Mali. Et M. Koné de dire que la Somagep ne se contente pas que de ça, elle fait également le suivi de ses réalisations sur le terrain jusque dans les familles des abonnés pour voir si l’eau produite par l’usine arrive saine chez les clients.

Pour Abdoul Karim Koné, le véritable problème de la Somagep dans l’atteinte de ses objectifs est l’insuffisance des moyens mis à sa disposition par les plus hautes autorités. Malgré le fait que l’Etat fournit beaucoup d’efforts, selon lui, le défi à relever est énorme pour que tous les Maliens aient de l’eau potable chez eux.

Selon Djoro Bocum, directeur national adjoint de l’hydraulique, dans un souci de permettre au plus grand nombre de Maliens d’avoir accès à l’eau potable, plusieurs projets ont été réalisés sur l’ensemble du territoire national par l’Etat et ses partenaires techniques et financiers. Il s’agit entre autres de la réalisation des forages dans les localités de l’intérieur du pays et dans les zones frontalières, le grand projet d’eau potable de Kabala qui permettra à plusieurs millions de Maliens en général et de Bamakois en particulier d’avoir accès à l’eau potable. D’après Abdoul Karim Koné, ces réalisations sont suivies par la Société malienne de gestion de l’eau potable qui est présente dans toutes les grandes villes du pays.

Malgré cette couverture intégrale du territoire national par la Somagep, avoir de l’eau potable constitue un parcours du combattant pour nombre de citoyens. Du moins, de l’avis de Dounatié Daou, président du CN-CIEPA. Pour lui, l’Etat fait des efforts mais les zones non couvertes par la Somagep sont énormes et plus de 6 millions de Maliens n’ont toujours pas accès à l’eau potable au Mali. Et l’effort financier de l’Etat est insignifiant, selon M. Dao, car le budget national n’accorde que moins de 1%. Mieux, plus de 34% des sources d’eau sont en panne sur l’ensemble du territoire national. Un problème d’accès à l’eau que déplore la Somagep. Aux dires d’Abdoul Karim Koné, la Somagep, compte tenu de ses capacités limitées, ne peut pas satisfaire la demande de tous les consommateurs.

L’accès à l’eau potable. Un sujet qui préoccupe les femmes de ménage de la capitale malienne qui racontent leur calvaire. Selon elles, non seulement les bornes fontaines ne sont pas suffisantes dans les quartiers, l’eau s’y fait rare surtout en période de forte chaleur. Tout comme ces femmes au foyer, les revendeuses d’eau de fontaine dans les quartiers éprouvent également quelques difficultés dans l’approvisionnement des populations en eau potable. Elles déplorent la qualité de l’eau de robinet qui change même de couleur souvent.

Malgré les gros efforts que consentent les autorités pour donner de l’eau potable à tous les Maliens, le chantier demeure vaste et les défis immenses. Jusqu’à présent, plus de 6 millions de Maliens n’ont pas accès à l’eau potable et plus de 34% des sources d’eau potable sont en panne sur l’ensemble du territoire national. En outre, le Mali ne mobilise que 1% de son budget national pour l’accès des populations à l’eau potable.

André Traoré

 Soleil Hebdo

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