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Nouveaux bus à Bamako: Quand le pouvoir prête le flanc !

Certes, on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs mais quand il s’agit de la survie humaine, des mesures doivent être prises pour atténuer les dégâts éventuels.


Le développement et la modernisation nécessitent des efforts et des sacrifices surtout dans un monde en pleine mutation où toutes les capitales du monde sont et en pleine expansion. Seulement, dit-on, l’habitude est une seconde nature. Et le Mali est l’un des nombreux pays en Afrique ou le droit du citoyen compte moins et ou les gouvernants font ce qu’ils veulent sans être inquiétés : une fois aux affaires, les dirigeants ont la plénitude du pouvoir et la primauté sur les ‘’lois de la constitution’’. Sans statistiques justes ou des données viables, le Mali est l’un des pays en Afrique ou le nombre de chômeurs est incomptable en plus de nombreux jeunes que les universités et les instituts éjectent chaque année sur le marché de l’emploi. Ce qui fait que le travail devient ainsi une denrée très rare et même accidentelle : il vaut mieux chercher de l’or au fond de la mer que de chercher du travail à Bamako. Cela est une réalité incontestable. Dans chaque service, les responsables ont déjà préparé leurs enfants pour les succéder. Ce qui réduit la chance et les places pour les fils des pauvres qui ont fréquenté les écoles publiques sans programmes de formation adéquat ni enseignants qualifiés et compétents. Des écoles ou les grèves sont monnaies courantes et dont les plus hautes autorités en font leurs derniers soucis. Que dire d’un pays ou certains responsables de l’école passent le clair de leur temps dans un Bar (maquis) en train de siroter des liqueurs de la nuit jusqu’à l’aube alors que les classes sont fermées depuis des semaines à cause de la grève? Que dire d’un pays ou plus de neuf cent vingt-six (926) écoles restent fermées à la fin du mois de juillet 2019 à cause de l’insécurité? Que peut-on penser d’un pays dont les ministres, hier, pauvres et incapables de payer leurs factures d’eau et d’électricité et même les frais de locations des loyers qu’ils occupent, mais aujourd’hui millionnaires et milliardaires pour certains? Que vaut un pays dirigé par l’oligarchie? Que reste encore d’un pays ou les deux tiers sont incontrôlables par les autorités?


Comme en philosophe, les questions sont plus importantes que les réponses. Et malheureusement, il ne peut jamais y avoir des réponses satisfaisantes à ces questions dans la mesure où ce n’est pas le peuple qui compte mais les comptes en banques et les multiples villas qui poussent dans les périphéries de Bamako comme des champignons.
Pendant que les problèmes persistent : insécurité nationale, banditisme à grande échelle, crise économique, routes dégradées ou inexistantes, le gouvernement, ou plutôt le ministre des transports et de la mobilité urbaine par l’entremise de la Mairie du District de Bamako a annoncé la venue très prochaine de nouveaux bus qui seront désormais en circulation à Bamako en remplacement des sotrama. Du coup, ce sont des milliers de chauffeurs et apprentis sotrama qui iront immédiatement en chômage. La question qui se pose est de savoir quelle mouche a piqué nos autorités à prendre une telle décision. Ont-elles mesuré les conséquences qui en découleront ? Assurément non !


Bientôt des nouveaux chômeurs viendront gonfler les rangs
Il vaut mieux attendre avoir les moyens de sa politique que de se jeter dans des problèmes sans solutions comme les mesures amateurs prises en des occasions, conseillait un sage. Dans les pays en voie de développement comme le Rwanda dont le Mali veut s’inspirer, les mesures d’atténuation et d’accompagnement sont appliquées avant la mise en œuvre d’une nouvelle politique de développement ou de modernisation. Au Mali, c’est tout à fait le contraire, les menaces viennent avant l’application d’une décision. Le pire est que souvent les autorités mettent en œuvre une politique ou une décision sans aviser ou communiquer largement là-dessus. Mais cette fois, le gouvernement risque d’avoir de gros soucis. Avec la mise en circulation des nouveaux bus de transport en commun cela ne fera qu’augmenter le nombre de chômeurs. Où iront ces milliers de chauffeurs, apprentis, chauffeurs ambulants appelés «américains» et autres personnes invisibles ? Comme quoi, il faut s’attendre à des soulèvements populaires dans les jours, semaines et mois qui viennent. A moins que l’initiative en question soit accompagnée par des mesures compensatoires. Ce qui n’est pas évident.
Le ministre du transport et de la mobilité urbaine, Ibrahima Abdoul LY, doit nécessairement se justifier et donner des explications sur cette innovation qui, à nos yeux, fait plus de mal que de bien.
Boncane Maiga

Source: Le Point du Mali

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