Le nouveau chef coutumier de la région de Kidal, bastion touareg de l’extrême nord-est du Mali, a rejeté mercredi toute idée d’indépendance ou d’autonomie du nord du pays, plaidant pour l’intérêt de la paix avec Bamako, dans une déclaration à l’AFP.
« Kidal est malien, je suis contre l’indépendance et même l’autonomie de Kidal », aux mains des rebelles touareg depuis mai 2014 après avoir vaincu l’armée malienne, a assuré Mohamed Ag Intalla, qui a succédé en décembre à son père comme Amenokal (chef élu par les sages) de l’Adrar des Ifoghas, après le décès de celui-ci.
« Ce qu’il faut même, c’est décider que Kidal devienne la capitale du Mali », a-t-il ajouté dans une première déclaration depuis sa désignation, prenant délibérément le contrepied de certains groupes rebelles touareg actuellement en négociation avec le gouvernement à Alger revendiquant l’autonomie du nord du Mali qu’ils appellent « Azawad ».
Joint par l’AFP à partir de Bamako, Mohamed Ag Intalla, député du parti au pouvoir, a par ailleurs affirmé que dans le cadre de la réconciliation nationale, il s’apprêtait à sillonner le nord du Mali avec d’autres chefs de communauté pour « prôner la paix ».
« Il faut faire la paix. Il faut parler entre Maliens pour savoir comment on va tous profiter du développement. Il faut qu’on implique les populations », a-t-il estimé.
« Il y aura une mission à l’intérieur de la région de Kidal. La même mission dans la région de Gao pour sensibiliser la société civile. Pour prôner la paix », a insisté le nouvel Amenokal.
Les revirements d’alliances au sein des mouvements armés du Nord, traditionnellement fluctuants, se sont multipliés à l’approche de la reprise des pourparlers d’Alger le 16 février.
La semaine dernière, un des chefs militaires de la branche du Mouvement arabe de l’Azawad (MAA) favorable à la rébellion, Ali Idriss Hamaha, a annoncé son ralliement au camp progouvernemental.
En décembre, un chef militaire de la rébellion touareg, le colonel Hassane Ag Mehdi, avait également fait défection.
source : L Essor