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NORD DU MALI: La ruée vers l’or

Après les pourparlers, place aux négociations autour d’une table entre le gouvernement, les mouvements invités, les groupes auto-invités, les maitres chanteurs, les intrus et les indéterminés. Le round risque de prendre beaucoup plus de temps que prévu et aboutir à rien.

 islamiste almourabitoune mujao terroriste bandis jihadiste Assem Hajer

Après la fin des pourparlers à Alger entre le gouvernement malien et les groupes armés, rebelles, terroristes et d’autodéfense, le premier round des négociations, initialement prévu pour le 17 août dernier, doivent démarrer en principe aujourd’hui, toujours dans la capitale algérienne, sous l’observation et la facilitation de l’Algérie, des autres médiateurs et de la communauté internationale qui a intérêt dans la stabilisation du pays dont le nord est devenu un sanctuaire pour toutes sortes d’activistes et de contrebandiers.
Six de ces groupes étaient à Ouagadougou (Burkina Faso), la semaine dernière, pour accorder leurs violons et peaufiner leur plateforme de revendications. Selon les responsables de certains de ces mouvements armés, ils sont d’accord pour laisser au Mali son intégrité territoriale et sa laïcité républicaine mais réclament un statut particulier pour les régions du nord : une large autonomie.
Que cache une telle revendication dont la satisfaction consacrera légalement la partition du pays en nord et sud ?
Que cache cette revendication ?
Quand on sait que, depuis près de vingt ans, le Mali a entamé un processus de décentralisation générale qui consacre l’autonomie de gestion et un code des collectivités territoriales(C.T), on se demande ce que signifie large autonomie.
Parce que de manière générale, toutes les collectivités territoriales du pays sont régies par les mêmes textes : lois portant sur le statut des C.T et du district de Bamako, le code des C.T, les conditions de la libre administration des C.T, les ressources fiscales des communes, cercles et régions et du district de Bamako.
On sait aussi que depuis des années, les maires, les présidents des conseils de cercle et de région courent désespérément derrière un transfert des ressources financières comme cela a été le cas avec le transfert des compétences (décrets /P-RM n°96-119, 95-210, 96-084, 01-555, 02-313, 02-314, 02-315).
Si les autorités n’ont jamais concrétisé leur promesse de transférer aux élus locaux la gestion des ressources financières, c’est parce que dans la plupart des collectivités territoriales, la gestion matérielle et financière s’est révélée catastrophique, notamment au niveau des communes. Pour corriger cela, l’Etat s’était engagé sur plusieurs chantiers, d’importantes réformes institutionnelles et politiques.
Par ailleurs, suite et conformément aux accords passés entre le gouvernement et les rébellions antérieures, la gestion des agences, programmes et projets de développement des régions du nord a été confiée à des ressortissants du nord. Cela a été le cas notamment pour Anict, Adin, Adn, Mali nord-est, Papiv, Padl, Pacr, Mali-nord, Pdrk, Psark, Pspsdn, Prodeca, Padl-To et bien d’autres.
Parmi tous ces outils de développement, rares sont ceux qui se sont révélés efficaces pour le développement local. Au contraire, certains ont servi de fonds d’appui au développement de la rébellion, du terrorisme, du jihadisme et du narcotrafic dans les régions du nord. Outre les budgets qui sont exécutés sans aucun contrôle sérieux, ce sont les véhicules de ces structures qui ont servi de logistique première aux groupes armés.
Prolifération des mouvements
Aujourd’hui encore, ce sont des cadres de ces structures qui créent et financent tous ces groupes armés, prétendus dissidents d’autres mouvements, qui s’invitent aux négociations en cours à Alger, qui exigent « une large autonomie » leur permettant de piller l’aide extérieure et de torpiller le développement local. Leurs commanditaires sont à Bamako, sous le parapluie doré de certains tenants du pouvoir, et aident rebelles, terroristes et cadres à s’interconnecter en vastes réseaux asociaux de prédation.
En définitive, le Mnla qui n’a jamais renoncé à l’indépendance de son Azawad, le Hcua qui est devenu un refuge pour terroristes islamistes en déroute, Ansar Eddine qui continue son jihad, quoi qu’ils disent et malgré les atrocités dont ils se sont rendus coupables et qui ne sont nullement à absoudre, sont en réalité les seuls groupes armés avec lesquels une véritable paix est possible.
Tous les autres mouvements, une véritable prolifération, ont été constitués dans le seul but de faire main basse sur la manne financière promise dans le cadre de la reconstruction des régions du nord. Ou, à défaut, partager avec les autres le pactole.
Entre la sincérité des uns et la boulimie des autres, les émissaires du gouvernement auront fort à faire.
Cheick TANDINA

SourceLe Prétoire

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