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Niafunké : ENIEME ATTAQUE DE FOIRE

L’on ne sait pas s’il y a une relation de cause à effet, mais depuis les récents affrontements entre les groupes armés de Plateforme et de la CMA, qui se sont soldés par la prise d’Anéfis par la Plateforme, les attaques contre les populations civiles se multiplient dans les cercles de Niafunké et de Goundam.
La semaine dernière, des bandits attaquaient et pillaient la foire d’Echell, un village situé dans le bassin du lac Horo dans le cercle de Goundam (réf l’Essor du 29 août). La localité est située à équidistance de Tonka et Niafunké (40 kilomètres). Il y a quelques jours, des éleveurs de Takadji, une autre localité se trouvant à moins de 35 km de Niafunké, ont assisté impuissants au vol de plus de 200 petits ruminants.

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Mardi dernier, jour de la foire hebdomadaire du village de Dari, des hommes en armes ont encore semé la terreur. Dari, situé à moins de 25 kilomètres de Niafunké sur la route de Léré, abrite une grande foire hebdomadaire. Celle-ci attire les forains de plus de 10 localités. Elle est même courue par des commerçants venant de Mopti et Youwarou.
C’est cette foire qui a été attaquée mardi par plusieurs hommes armés. Arrivés vers 15 heures au marché, les assaillants ont dispersé les forains par des coups de feu, et emporté 5 motos et une masse de marchandises appartenant à des commerçants de Niafunké, Kassoum, Soumpi, Attara, Léré et d’autres villages. Un homme a été blessé par balle.
Selon plusieurs sources, leur présence avait été signalée aux FAMA stationnées à Niafunké vers 13 h. Mais les militaires sont arrivés trop tard. Ils ont ratissé la zone sans retrouver trace des bandits.
Les assaillants, qui semblent bien informés des mouvements des FAMA, ont attendu que les militaires repartent pour tenter de revenir afin de fouiller les magasins du marché qu’ils n’avaient pas eu le temps de piller.
Un commerçant très courageux, pour ne pas dire téméraire car ne possédant qu’un fusil de chasse, a pris son courage à deux mains et est allé tendre une embuscade vers le crépuscule aux assaillants hors du village à côté du cimetière. Et il leur a tenu tête. Croyant avoir affaire aux Famas, les assaillants ont pris la fuite, abandonnant 2 motos dont l’une appartient… au commerçant en question.
Fort de sa prouesse, celui a continué, seul, à monter la garde dans le marché jusqu’au matin. Il a alors alerté les autorités militaires qui ont dépêché la troupe pour le relever et récupérer les motos. Les deux engins ont été par la suite confiés à la gendarmerie pour les besoins de l’enquête.
Depuis des mois, les voyageurs n’osent plus se risquer entre Tonka, Goundam et Tombouctou. En en tout cas, pas par la route nationale. Du coup, le ravitaillement des populations en denrées de première nécessité, est devenu très compliqué.
Après avoir presque tout perdu, les commerçants de Niafunké ont interpelé le président de l’Association des commerçants détaillants en lui signifiant leur intention de ne plus participer aux différentes foires de la zone. Si cette décision est maintenue, beaucoup de villages des secteurs du Takadji, du Kabara, du Tanda et du Horo vont être asphyxiés.
Le président des commerçants détaillants de Niafunké, Sadou Barry, a fait ce qu’il pouvait faire : il a lancé un appel aux autorités à sécuriser les marchés.
S. MAIGA
AMAP-Niafunké

source : L’ Essor

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