2014 peut être qualifiée d’année des incendies au Mali. Après la série noire enregistrée dans les marchés et même des domiciles privés dans le district de Bamako imputables à l’électricité, c’est un incendie d’origine mystérieuse qui dévaste en ce moment Kokoun. C’est un village situé à moins de 80Km de Yanfolila, Commune rurale de Gouanan dans la région de Sikasso.
Le village est peuplé en majorité d’agriculteurs et d’orpailleurs. L’habitat habituel ici, ce sont les cases rondes au toit de paille. Le lundi 17 mars dernier, après la prière de 14 heures, un incendie s’est déclaré subitement à l’une des cases. Alors que les uns cherchaient à l’éteindre, les autres se demandaient sur ses causes. Pendant ce temps, un second incendie s’est déclaré à l’une des cases de l’imam du village. Nul ne connait leur origine.
Le lendemain, à la même heure deux autres cases rondes ont pris feu, de la même manière. Qui allume ces feux ? Ici, il n’y a pas d’énergie électrique. Au troisième jour, c’est-à-dire le mercredi 19 mars, les incendies ont atteint leur pic. Aux dires du maire, M. Saïbou Diakité, ce sont les incendies qui ont réveillé les villageois. Au crépuscule, on dénombrait pas moins de cent quatre vingt cases parties en fumée et ce malgré le renfort conséquent des agents de la Protection civile de Bougouni, de l’Association des pompiers volontaires de Bougouni, des sinistrés et de leurs voisins.
Qui sont les pyromanes ? Pendant que l’on s’attaque à l’un, l’autre se déclare. On ne voit personne mais au su et au vu de tous, l’incendie se déclare subitement. La nouvelle du ravage fait le tour de la région. Une délégation conduite par le chef de cabinet du gouverneur de Sikasso et comprenant entre autres le secrétaire général du Haut conseil des Collectivités territoriales, du président du Conseil régional, du président du Conseil de cercle de Yanfolila, du préfet, du sous préfet, du maire, des gendarmes de Bougouni et de Yanfolila a fait le déplacement pour témoigner de la solidarité du Gouvernement.
La délégation a fait un don symbolique aux sinistrés. Le jeudi 20 mars, après des consultations occultes et une assemblée générale, voyant que les incendies résistaient même aux agents du feu, les villageois ont tenté une solution occulte. Ainsi, un bélier blanc a été immolé à l’ouest du village et un taureau rouge à l’est. Il est ressorti des consultations que les villageois de Kokoun, convertis en majorité sinon à l’unanimité à l’islam font fi de certaines pratiques ancestrales, ce qui fait penser à l’origine mystérieuse des feux.
Le lendemain vendredi a été calme et le samedi 22 mars, certains sinistrés envisageaient de reprendre leur toiture quand le feu a repris de plus belle, consumant vingt et trois autres cases soit plus de deux cents cases brûlées au total. Plus d’une centaine de villageois dorment à la belle étoile. Le feu se déclare par intermittence. Les dégâts matériels sont importants, mais on déplore aucune perte en vie sinon un chat tué par le feu.
