Le monument de la musique malienne Salif Kéïta était devant la presse nationale samedi dernier pour sa traditionnelle conférence de presse de fin d’année. Comme les années précédentes, la rencontre s’est déroulée dans l’enceinte de son espace culturel le Moffou à Kalabancoro.

Les journalistes, comme à l’accoutumée sont venus très nombreux. Ce sont des questions d’actualité qui ont surtout dominé cette rencontre. D’abord sur le plan musical. L’artiste a révélé qu’il a décidé de ne pas faire de fête à l’occasion de la Saint Sylvestre en raison de l’insécurité. « Je ne veux pas exposer la vie de mes fans à des barbares », a-t-il expliqué. Mais que ses fans se rassurent. Le traditionnel concert du 31 décembre sera remplacé par une fête qui aura lieu le 14 février 2016 pour célébrer la Saint Valentin.
Salif Kéïta a par ailleurs annoncé qu’il revient de deux tournées à l’extérieur qui ont duré un peu plus de trois mois. Il s’est ainsi rendu en Amérique Latine, Europe et au Moyen Orient. Pour la première tournée, accompagné par son propre groupe, il s’est produit au Mexique, au Chili, en Argentine, au Brésil. Il s’agissait de sa première véritable tournée dans cette partie du monde. Mais le chanteur assuré qu’il n’y était pas du tout dépaysé. Il dit avoir apprécié la chaleur humaine et le travail professionnels des organisateurs dans ces différents pays.
Quant à la deuxième tournée, Salif Kéïta l’a faites avec les anciens de l’orchestre « les ambassadeurs du Motel ». Pour lui, c’était très important de réunir les gens avec lesquels il a passé de bons moments dans sa jeunesse. Sur le plan musical, cette tournée a aussi été un grand succès. En effet de nombreux fans de l’orchestre à travers le monde ont tenu à venir aux différentes prestations données. L’expérience doit être renouvelée à d’autres dates en Afrique et Europe.
Pour en revenir à la situation qui prévaut dans notre pays, l’artiste a condamné avec la dernière rigueur la prise d’otage de l’hôtel Radisson Blu. Il n’était certes pas à Bamako au moment des faits, mais il dit avoir suivi de près les évènements. « Ce sont des barbares qui ont commis cet acte. » Des gens qui n’aiment pas notre pays, car ils savent très bien qu’en agissant ainsi, ils font fuir les touristes et tous ceux qui viennent nous aider. Dieu n’aime pas les barbares », a-t-il insisté.
Pour lui, il faut continuer à vivre comme nous le faisions avant. Les Maliens doivent tenir à leur culture, aux valeurs qui font leur réputation, leur fierté et leur bravoure. « Il ne faut pas céder au chantage et autres menaces de ces barbares. Chaque Malien doit se comporter comme un policier. Il faut dénoncer aux autorités tout individu au comportement suspect » demande Salif Kéïta.
Il n’a pas manqué d’interpeller les autorités sur la question du Nord. De son point de vue, les autorités sont en train d’oublier le reste du pays à cause de Kidal. « Cela n’est pas normal. Kidal n’est pas la seule région du Mali ». Enfin le chanteur qui s’était présenté aux élections législatives assure qu’il n’a pas abandonné la politique. « Je reviendrai bientôt en politique. Mais ce sera avec un parti politique qui défend l’environnement», a-t-il déclaré.
Pour l’année 2016 qui s’annonce, Salif Kéïta fait un vœux et un seul : que notre retrouve sa quiétude et sa prospérité pour que les Maliens soient plus heureux qu’en 2015.

Y. DOUMBIA

Source : Essor