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Multiplication des attaques jihadistes: L’accord d’Alger loin d’accoucher de la paix

La signature finale de l’accord d’Alger II devrait rimer avec un début à la paix et la fin des violences sur toute l’étendue du territoire malien. Mais, une semaine après ce qui est appelé accord pour la paix et la réconciliation, les jihadistes reprennent leurs sales besognes.

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Après huit mois de pourparlers en terre algérienne, gouvernement malien et mouvements armés du Nord, ont signé un accord en mai et en juin 2015 à Bamako. Si à cet accord, tous les mouvements armés du Nord ayant renoncé à l’indépendance et au terrorisme, ont été associés, tout laisse croire qu’il existe encore d’autres composantes armées qui n’ont pas dit leur dernier mot. Ce qui, une semaine après la signature définitive de l’accord à Bamako, serait à l’origine des dernières attaques perpétrées samedi et dimanche derniers dans les régions de Koulikoro et Sikasso.

En effet, samedi dernier, alors que le Comité de suivi de l’accord, peinait à voir le jour pour veiller à l’application de l’accord, des hommes en armes, habillés en boubous et évoquant «Allah Akhabar», surprennent des soldats maliens à Nara. Venus vers six heures sur plusieurs motos, les assaillants ont pris d’assaut le camp militaire situé à l’Ouest de Nara. Au bout de violents combats, des sources gouvernementales ont fait état de trois soldats maliens tués dans les combats. En revanche, neuf des assaillants ont péri et enterrés le même jour par des habitants de Nara.

Au lendemain, ce fut le tour de la commune de Fakola dans la région de Sikasso d’être attaquée par des hommes qui s’identifient comme étant des jihadistes, dans le but d’installer la charia sur place.

Qu’il s’agisse de ceux de Nara ou de Fakola, tous ces deux commandos ont opéré de manière violente. L’objectif étant, selon eux, d’installer la charia.

Ce n’est un secret pour personne qu’au lendemain de l’Opération Serval, les plus importantes Katiba jihadistes proches d’Aqmi ont été déstabilisées. Et si leur dessein était réellement d’instaurer la charia au  Mali, longtemps, ils ont vu leur plan échouer. Et ce n’est non plus maintenant où la force Barkhane est dans la zone qu’ils rêveraient y instaurer cette charia.

Si à Alger ce sont des groupes autrefois terroristes, repentis en laïcs qui ont pu être partie prenante au processus de paix pour bénéficier des retombées de l’accord, des sources indiquent l’existence d’autres groupes proches d’Aqmi qui souhaiteraient, eux aussi, être appelés à la table de Koulouba.

Le fameux Iyad Ag Ghali, étant toujours dans la nature, les mauvaises langues iront jusqu’à faire croire que ce sont ses lieutenants qui sont à l’œuvre afin de se faire entendre. Et si possible, faire échouer l’accord signé.

Paradoxalement, pendant qu’on croyait seul le Nord vulnérable, c’est au Sud du Mali que des attaques meurtrières se perpètrent. De ce fait, on se demande si seuls les mouvements armés signataires de l’accord d’Alger sont les véritables parties prenantes avec lesquels il faut composer pour ramener la paix au Mali. Faut-il, comme l’avait proposé l’opposant Tiébilé Dramé, dialoguer avec les jihadistes ? Ou faudra-t-il, comme l’a suggéré Soumeylou Boubèye Maïga, ne pas discuter avec les terroristes, mais créer  militairement un rapport de force qui leur serait défavorable?

En tout cas, l’accord d’Alger est loin d’accoucher de la paix sur le terrain.

Serge Bamba

Source: L’Oeil du Mali

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