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Moussa Keïta, secrétaire général du Syndicat libre des travailleurs du rail (SYLTRAIL) : « L’Etat doit payer 1 milliard 800 millions de FCFA ou laisser 496 familles mourir »

A l’issue de l’assemblée générale des cheminots qui s’est tenue à la gare ferroviaire de Bamako, le dimanche 15 septembre 2019, pour exiger la relance du trafic ferroviaire entre Bamako et Dakar, le secrétaire général du Syndicat libre des travailleurs du rail (SYLTRAIL) affilié à la CSTM (Confédération syndicale des travailleurs du Mali), Moussa Keïta dit Yao a bien voulu nous accorder une interview. Dans cet entretien, Moussa Keïta a fait savoir que le salaire des travailleurs du chemin de fer malien sera payé « par des voies d’interventions ou à défaut par des voies juridiques». « Les huit mois d’arriérés de salaire ne font que 1 milliard 800 millions de FCFA. Dans un Etat comme le Mali, 1 milliard 800 millions de FCFA ou bien, il faut laisser 496 familles mourir », a souligné le secrétaire général du SYLTRAIL. Selon lui, pour que la reprise du trafic ferroviaire soit effective, il faut traiter la voie ferrée et chercher les locomotives. Lisez !

Dans la déclaration dite de Bamako des Cheminots, il est dit que le schéma institutionnel est un sérieux frein à la relance de l’activité ferroviaire sur le corridor Dakar-Bamako. Alors, expliquer-nous le schéma institutionnel, c’est quoi le schéma institutionnel ?

Non, je pense que vous n’avez pas bien compris la déclaration, le schéma institutionnel ne constitue pas un frein pour la relance au contraire, le schéma institutionnel, c’est l’option politique qui a été confiée à l’administrateur général pour la relance des activités ferroviaires. Mais nous avons constaté que dans ces quelques temps après la dernière rencontre le 03 juillet, le comité inter-état qui a instruit à l’administrateur général une application correcte et accélérer de ce schéma institutionnel est en train de prendre des coups.

Des coups comment ?

La création d’une société de transport ferroviaire qui doit être confié provisoirement à SOPAFER une Société de Patrimoine qui n’a pas pour option de faire l’exploitation ferroviaire, c’est ça le coup que le schéma institutionnel est en train de prendre. Vous savez, le schéma institutionnel, comme je te l’ai dit, c’est l’option politique d’évoluer à la relance du chemin de fer entre Dakar – Bamako. Le schéma institutionnel, c’est une vision qui a été déclarée depuis en 2010 par les Etats, qui, dans son cheminement devrait arriver à la résiliation du contrat de construction, chose qui a été faite en décembre 2017 et le schéma institutionnel a, elle-même, c’est la mise en œuvre de trois organes : les sociétés de patrimoine, une au Mali et une au Sénégal, une société de régulation qui va servir de régulation entre les patrimoines et l’exploitation parce que les patrimoines incarnent les rails, les ouvrages d’art, le foncier et les bâtiments, l’exploitation, c’est celui qui doit exploiter, qui doit faire circuler les trains, assurer le trafic entre Dakar et Bamako sur le corridor et les rails appartenant à la société de patrimoine doivent bénéficier de cette exploitation des redevables; ce sont les redevables qui sont les sources de revenu de cette société de patrimoine et l’organe de régulation qui vient en troisième position surveiller le mode de travail de la société patrimoine et le mode de travail de l’exploitation parce qu’un exploitant ne peut pas venir investir dans un chemin de fer à une vitesse de 20 km à l’heure et avec des multiples déraillement. Et la société de patrimoine a pour mission de faire des très bons rails, d’entretenir sa voie ferrée afin de permettre à l’exploitation de faire des bénéfices parce qu’en matière de business, on ne met pas l’argent pour ne rien avoir.

Malgré la tenue des différentes rencontres et des différentes initiatives prises de part et d’autre, il n’y a pas une date précise pour la reprise du trafic ferroviaire Bamako-Dakar. A quand la reprise du trafic ?

Je ne saurai vous le dire parce que le train n’est pas comme un camion, non ! Le train surtout un chemin de fer arrêté comme le nôtre bientôt deux ans ; pour relancer ça, il faut soit des nouvelles locomotives soit il faut réparer les locomotives et soit il faut traiter la voie ferroviaire, vous savez, la vie d’un chemin de fer c’est la voie ferroviaire. Aujourd’hui un chemin de fer, des ouvrages d’art comme la voie qui ont mis deux ans sans être entretenu méritent beaucoup d’attention de la part des opérateurs.

Qu’est ce qu’il faut pour que cette reprise soit effective ?

Il faut donner la latitude à l’administrateur aujourd’hui qui a été chargé par le comité inter-état de créer une société binationale d’exploitation de traiter la voie, de chercher les locomotives, des wagons qui sont presqu’à nos portes à travers ces propres partenariats. Je ne sais pas si vous aviez suivi depuis 2017, les Etats se sont engagés de donner chacun 10 milliards de FCFA pour un plan d’urgence de relance avant l’arrivée de la Banque Mondiale parce que quand la Banque Mondiale doit financer, il faut s’attendre à 5 ou 6 ans avant de rentrer en possession des fonds de la Banque Mondiale et les Etats du Mali et du Sénégal se sont engagés à hauteur de 10 milliards de FCFA chacun pour  booster, pour faire une relance rapide avant la fin de la campagne de Monsieur Ibrahim Boubacar Keïta et avant la fin du mandat de Monsieur Maky Sall au Sénégal, donc les 10 milliards de part et d’autre ont tardé et l’administrateur a fait une déclaration lors de notre rencontre (Ndlr, samedi 14 septembre 2019) qu’il ne compte plus sur les 10 Milliards des Etats, qu’ils peuvent garder les 10 milliards de part et d’autre et que la relance sera effective à travers ses démarches et ses  partenaires qui sont déjà à sa porte.

Peut-on connaitre les partenaires de l’administrateur général ?

Bon vous connaitrez ces partenaires mais aujourd’hui je préfère que, lui-même, il énumère ses partenaires.

Les travailleurs du chemin de fer sont à huit mois sans salaire, vous avez fait des grèves de la faim, malgré tout, il n’y a pas eu de solution, quelle sera alors votre dernière action pour avoir vos salaires ?

Bon nous nos salaires seront payés par des voies interventions ou à défaut par des voies juridiques. Vous savez les Etats du Mali et du Sénégal se sont engagés à travers beaucoup de signature, multiple signature des hommes d’Etats. Un ministre des finances du Mali et du Sénégal, les ministres des transports du Mali et du Sénégal, le ministre des domaines du Mali et du Sénégal, si eux, ils sont tombés d’accords sur un document et qu’ils paraphent ce document, ça fait force de loi et le jour où les cheminots vont comprendre qu’ils peuvent chercher leurs salaire ailleurs qui n’est pas avec les Etats, les gouvernants, ce jour là,  les Etats vont s’exécuter.

Le montant des huit mois d’arriérés de salaire des travailleurs du chemin de fer s’élève à combien de FCFA ?

Les huit mois d’arriérés de salaire ne font que 1 milliard 800 millions de FCFA. Dans un Etat comme le Mali, 1 milliard 800 millions de FCFA ou bien, il faut laisser 496 familles mourir. C’est l’Etat et le politique qui doivent décider cela.

La masse salariale d’un mois fait combien ?

La masse salariale d’un mois avoisine les 100 millions de FCFA.

Vous avez un message à lancer ?

Le message que j ai à lancer à l’Etat, c’est de permettre aux cheminots de travailler dans leur propre vision qui est le schéma institutionnel et le schéma institutionnel n’est contre aucune activité ferroviaire nationale au contraire c’est des activités qui peuvent être des opérateurs mais pas des exploitants c’est pourquoi nous avons dit qu’il faut rapprocher les experts ferroviaires pour qu’ils guident les pas des politiques dans la relance. Quand ils verront les experts ferroviaires, ils seront obligés de reprendre à zéro parce que le chemin de fer, c’est des formules propres aux ferroviaires.

Propos recueillis par Aguibou Sogodogo

Source: Le Républicain

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