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Moussa Ag Acharatoumane: «Il ne doit pas y avoir de perdant dans ces négociations»

Reporters : Aujourd’hui, au démarrage de la 4e phase des pourparlers intermaliens à Alger, les médiateurs ainsi que les représentants des organisations internationales vous invitent, vous groupes de l’Azawad, à faire preuve d’esprit de compromis et à consentir des sacrifices qui passent par davantage de concessions. Quelles sont ces concessions qu’ils vous demandent de faire ?

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Moussa Ag Acharatoumane : Tout d’abord, nous tenons à préciser que nous ne sommes pas des groupes, mais des mouvements politico-militaires qui luttent pour le bien-être des populations de l’Azawad sans distinction de couleur, de race ou de toutes les composantes de l’Azawad. Nous pensons avoir fait assez de concessions et même beaucoup plus que ce qu’on devait faire et nous n’avons pas attendu les négociations pour les faire. Parmi celles-ci, nous avons répondu favorablement à l’appel de la communauté internationale qui nous a demandé de surseoir  à  l’indépendance, ce que nous avons fait et avons consolidé dans les accords de Ouagadougou bien que nos populations et nos militants ne soient pas préparés à cela. Nous avons reconnu l’intégrité territoriale du Mali, sa forme républicaine et laïque. Nous pensons que ce sont là des concessions importantes et cela a été la demande aussi du gouvernement malien ainsi que de tous les membres de l’équipe de médiation internationale. Nous ne nous sommes jamais opposés à des compromis et la preuve en est notre présence à Alger à la recherche d’une solution malgré les agissements de nature à compromettre la paix du gouvernement malien contre nos populations et nos bases sur le terrain.

Reporters : Etes-vous prêts à répondre à leur demande et à faire plus de compromis ?
Moussa Ag Acharatoumane : Il n’existe pas d’accord sans compromis entre les deux parties. Ce compromis doit être demandé aux deux parties,  pas aux Azawadiens seulement. Nous pensons avoir fait de notre mieux et que la partie malienne doit faire de même pour que nous allions de l’avant.

Reporters : Le gouvernement malien, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, a rappelé l’unicité du Mali et son intégrité territoriale. Etes-vous, vous aussi, d’accord sur la préservation de l’unicité du Mali et de son intégrité territoriale ?

 

Moussa Ag Acharatoumane : Cette phrase a assez été dite dans les différents accords et documents, il reste maintenant à la matérialiser sur le terrain, c’est là toute la difficulté. Nous reconnaissons l’unicité et l’intégrité du Mali, il faut aussi  que le Mali fasse des efforts dans le cadre de la reconnaissance de l’entité Azawad pour donner une chance au peuple malien de sortir grandi de cette crise et épargner au Mali une autre crise. La reconnaissance de l’Azawad et l’acceptation de cette spécificité dans l’ensemble malien sont la seule issue viable pour une paix consensuelle et durable pour tous.

 

Reporters : Vous avez apporté des amendements et des demandes d’éclaircissement au document des pourparlers. Peut-on savoir quelles ont été vos réserves ?

 

Moussa Ag Acharatoumane : Nous avons déjà fait savoir avant de quitter Alger que le document de synthèse était loin des attentes et des aspirations des populations de l’Azawad. Nous avons demandé un temps pour travailler dessus et nous avons apporté beaucoup de modifications afin de mieux l’harmoniser avec notre vision d’un nouvel Etat dans lequel l’Azawad aura tous les droits élémentaires et fondamentaux pour ses populations dans le cadre de la gestion de nos territoires.

Reporters : Pensez-vous que le calendrier établi par la feuille de route sera respecté ?
 

Moussa Ag Acharatoumane : Nous pensons qu’il faut prendre le temps nécessaire pour ces négociations et réadapter le calendrier au seul bien-être des populations malienne et azawadienne pour négocier tout le temps nécessaire pour un accord satisfaisant pour tous. Il ne doit pas y avoir de perdant dans ces négociations ; sinon une partie ne participera pas à sa mise en œuvre et tout le contenu sera remis en cause par les populations d’un côté comme de l’autre. Il faut rendre le calendrier flexible en fonction des besoins et de la nécessité de la consolidation de cette paix si chère à nous tous.

Reporters : Un mot pour conclure…

 

Moussa Ag Acharatoumane : Nous témoignons toute notre reconnaissance à la communauté internationale et aux pays de la sous-région, notamment l’Algérie pour les efforts déployés pour la résolution de cette crise. Nous en profitons pour exhorter les uns et les autres à faire en sorte que toutes les préoccupations qui sont à l’origine de la crise, notamment celles des Azawadiens, soient prises en compte et les traiter comme il se doit pour éviter une autre révolte. Nous  plaçons nos espoirs en ce processus  et espérons qu’une solution consensuelle en sortira dans laquelle chacun se retrouvera.

 

Par Racim Sbaa

Source: Reporters.dz

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