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MOURA: L’ONU accuse, le Gouvernement malien récuse…

Suite à la publication d’un rapport du Bureau des Droits de l’Homme  des Nations Unies accusant les Forces Armées Maliennes (FAMa) et leur partenaire d’exactions des civils dans le village peulh de Moura dans la région de Mopti, alléguant l’exécution de 500 civils, le Gouvernement a réagi à travers un communiqué lu le Samedi soir à la télévision nationale par le Colonel Abdoulaye Maiga, Ministre Porte-parole du Gouvernement. Et sans surprise le Gouvernement du Mali a récusé ce rapport en démontant la procédure suivie pour faire ce rapport, sans manquer d’annoncer à porter plainte contre la mission d’établissement de ce rapport.

Le Gouvernement du Mali précise qu’il a consulté avec une grande attention le rapport sur les évènements de Moura du 27 au 31 Mars 2022 publié le 12 mai 2023, par le Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme.  «  Le Gouvernement de la Transition dénonce, avec véhémence, ce rapport biaisé, reposant sur un récit fictif et ne reposant pas aux normes internationales établies. C’est la raison pour laquelle le Gouvernement n’a  jamais daigné faire de commentaire au cours de sa rédaction » est exposé dans ce communiqué du Gouvernement malien. Qui rappelle qu’après l’opération aéroportée réussie de nos vaillantes armées à Moura, à sa demande, la justice militaire a décidé d’ouvrir une enquête judiciaire pour élucider les éventuels cas de violation des droits de l’homme. Une mesure  que recommande le rapport du Haut-Commissariat des Nations Unies pour les Droits de l’homme. Au regard de ce constat, précise le même communiqué, il est utile de s’interroger sur l’opportunité de cette publication qui recommande  au Gouvernement de la Transition, une decision que ce dernier a pris il y a plus d’un an, si ce n’est de perturber la tranquillité des Maliens à l’approche du scrutin référendaire d’une importance capitale pour le processus de refondation  en cours.

Aucun ressortissant de Moura n’a perdu la vie pendant l’opération militaire !

Ce communiqué rappelle aussi qu’à la suite des évènements de Moura, conformément aux procédures en vigueur au Mali, une enquête a été ouverte pour faire toute la lumière sur les allégations de violations des droits humains. Et le 09 avril 2022,  poursuit le communiqué, un transport judiciaire  de constat a été effectué par le Parquet de Mopti. Et de noter que les premiers éléments de l’enquête mettent en évidence l’hypothèse d’un affrontement ayant provoqué des morts par projectiles. Les corps recensés selon ce constat sont en grande majorité des adultes de sexe masculin, précise le communiqué. Et de continuer que sur le plan sécuritaire, il n’échappe à personne que l’intervention militaire des FAMa a été salutaire et a apporté beaucoup de quiétude à la population, signe que la défaite infligée à la Katiba Macina et à ses sponsors étatiques étrangers a permis de désorganiser durablement les GAT. «  Aucun ressortissant de Moura n’a perdu la vie pendant l’opération militaire » éclairci le communiqué le Gouvernement.

Un rapport établi avec légèreté et de manière clandestine !

Dans ce même communiqué, le Gouvernement du Mali dit avoir examiné la méthodologie ayant guidé la rédaction du rapport du Haut-Commissaire des Nations Unies pour les Droits de l’homme  et a appris avec stupeur que la mission d’établissement des faits avait utilisé des satellites au-dessus de Moura pour obtenir des images. Pour cela, le Gouvernement malien affirme qu’en : « En utilisant des satellites pour obtenir des images, sans autorisation et à l’insu des Autorités maliennes, la mission d’établissement des faits a effectué une manœuvre clandestine contre la sécurité nationale du Mali ». Par conséquent, il décide d’ouvrir immédiatement une enquête judiciaire contre la mission d’établissement des faits et ses complices pour espionnage, atteinte à la sureté extérieure de l’Etat, des crimes réprimés par le code pénal (Art 33 et 35), sans préjuger de la qualification des autorités judiciaires.

Une manœuvre d’instrumentalisation de la MINUSMA et des Droits de l’homme

Le Gouvernement du Mali dit avoir à maintes reprises mis en garde contre l’instrumentalisation de la MINUSMA et des Droits de l’homme dans le dessein de briser la dynamique de la montée en puissance des forces de défense et de sécurité du Mali et de s’opposer aux choix stratégiques du Mali. C’est pourquoi, selon lui, il est contradictoire et paradoxal  de noter la célérité avec laquelle la mission d’établissement des faits a été mise en place au moment où le Mali portait plainte devant le Conseil de Sécurité des Nations Unies, le 15 aout 2022 sur des actes d’agression contre la Souveraineté et l’intégrité territoriale  d’un Etat membre des Nations Unies par la Junte française, avec des preuves de violations flagrantes et répétées de son espace aérien et d’espionnage pour avoir collecté des renseignements au profit des groupes terroristes opérant dans le Sahel, tout en leur larguant des armes et munitions. « Suite à la plainte du Mali, aucune commission d’établissement n’a été mise en place. A ce jour, la réunion spéciale demandée par le Mali pour présenter  les preuves de duplicité de la junte française  n’a connu aucune suite », a déploré le Gouvernement malien dans son communiqué. Qui réitère tout de même son attachement au respect et à la protection des droits de l’homme sur l’ensemble du territoire national et au bénéfice de tous les citoyens.

Adama Tounkara

SourceLe Sursaut

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