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Motion de censure contre le Gouvernement Moussa Mara : L’opposition dans la logique du MNLA !

Dans un souci d’apaisement et dans le but d’écouter les leaders politiques des deux camps (opposition et majorité) sur  la situation de Kidal et les questions brulantes de l’heure afin de les impliquer dans la recherche de solution, le président de la République Ibrahim Boubacar Keita les a reçus à Koulouba le jeudi 5 juin dernier. Un cadre d’échanges qu’il entend pérenniser. Mais, moins de deux semaines après cette rencontre, saluée par tous, les députés  de l’opposition viennent de déposer, vendredi dernier, une motion de censure dont l’objectif est de destituer le gouvernement de Moussa Mara, bien que certains des points motivant cette décision  auraient  été débattus lors de la rencontre avec le chef de l’Etat. Ce qui pousse certains à se demander si les députés de l’opposition ne sont pas en mission commandée.

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Depuis son accession à la magistrature suprême à la faveur des élections présidentielles de 2013, Ibrahim Boubacar Keita  et les leaders de l’opposition  se regardaient en chiens de faïence. Creusant un profond fossé entre majorité et opposition.

Surtout, le camp de SoumaïlaCissé, arrivé deuxième  à l’élection présidentielle qui du coup, devient, par la force des choses, le chef de file de l’opposition républicaine.

L’opposition républicaine  vue par  son chef de file ‘’Soumi Champion’’

Au lendemain du second tour de la présidentielle qui a vu l’élection d’IBK,  SoumailaCissé a forcé  l’admiration de l’opinion nationale et internationale dont toute l’attention était dirigée vers l’élection présidentielle au Mali.

D’aucuns avaient prédit une crise politique après cette élection. Mais, SoumailaCissé a fait un geste grandeur nature, qui a soulagé tous les Maliens. Par le fait que pendant que les militants de son camp et certains cadres du parti accusaient l’autre camp d’avoir triché et falsifié les résultats, en complicité avec les religieux et les militaires, SoumailaCissé, s’est déplacé en personne au domicile de son adversaire pour aller le féliciter et  reconnaitre sa défaite.

Il sera élu dès le premier tour aux élections législatives dans la circonscription électorale de Nianfunké. Une élection après laquelle, lui et les siens ont promis d’animer une opposition républicaine comme dans toute les bonnes démocraties. C’est-à-dire, une opposition qui se bat et qui va au-delà des béni-oui-oui. Mais que le gouvernement peut attendre pour lui faciliter le travail.

Une opposition qui, selon lui  se comportera comme toute opposition républicaine, qui respectera la majorité si celle-ci la respecte.

« Nous avons des idées, nous aimons notre pays, nous ferons en sorte que les choses aillent très bien. Nous critiquerons et ferons des propositions dans l’intérêt du peuple. Il faut que l’opposition ait toute sa place et qu’elle ne soit pas une opposition qui fait valoir, nous voulons une opposition républicaine, utile, responsable qui travaille dans ce sens. », avait déclaré SoumailaCissé dans la presse.

Le statut de l’opposition  évoqué dans la DPG

Afin de permettre à l’opposition de jouer pleinement son rôle, le gouvernement du Mali, par la voix du Premier ministre Moussa Mara, lors de sa Déclaration de Politique Générale  a évoqué l’examen d’un statut pour l’opposition. Une première au Mali. Une manière pour le pouvoir en place de permettre à cette opposition de se mouvoir  et d’être prise en compte  dans toutes les questions d’intérêt national. Mieux, d’être consultée sur toutes ces questions.

Ce statut accordait un rang de ministre au chef de l’opposition, une personnalité  qui pourrait aussi être envoyée en mission officielle. Bref, permettre au Mali d’avoir une opposition  forte pour conforter la démocratie.

La tête de Mara mise à prix ?

Depuis son accession à la magistrature suprême, le président IBK ne semble pas être  sur la même longueur d’ondes que les cadres de son parti, le RPM, sur le choix de ses Premiers ministres. D’abord Oumar Tatam Ly dont le choix a été accueilli avec l’effet d’une douche froide dans la grande famille des tisserands et consorts. Car ce poste était considéré comme une chasse gardée pour le RPM.

Alors que cette couleuvre avait été difficilement avalée par les tisserands, IBK, lors de la formation de son gouvernement post législatives a enfoncé le clou.

Pendant que certains cadres de son parti et des  partis  alliés se voyaient déjà à la primature, il a choisi Moussa Mara pour diriger sa nouvelle équipe gouvernementale.

Un choix qui aurait fait l’effet d’un tremblement de terre à l’Hippodrome (siège du RPM). A tel point que certains avaient promis de le « censurer » lors de sa Déclaration de Politique Générale à l’Assemblée.

Mais, le « Kankeletigi » aurait intervenu pour mettre de l’ordre car, après tout, le dernier mot lui revient.

Un cadre du parti Yelèma qui a requis l’anonymat a laissé entendre que Moussa Mara, depuis sa nomination est combattu et fait souvent l’objet de sournoiserie pour la simple raison qu’il n’est pas issu du RPM. Comme ce fut le cas avec l’affaire de l’avion présidentiel où toute la vérité sur l’ancien avion présidentiel n’avait  pas été mise à sa disposition avant qu’il ne se prononce sur la question devant les élus de la nation. Sa tête semble avoir été mise à prix.

Mais, ce sont  les derniers évènements survenus à Kidal qui ont fait monter la tension entre opposition et majorité à tel point que le départ du PM  Moussa Mara a été demandé par certains partis de l’opposition. Raison évoquée : le manque de préparation de son voyage à Kidal. Mais, on lui reproche d’avoir entrainé les soldats maliens à la boucherie à cause des affrontements meurtriers qu’il y a eu entre rebelles et FAMa. Sans tenir compte du fait que le PM lui-même et les ministres qui l’accompagnaient  auraient aussi pu se faire tuer.

Et la motion de censure contre le gouvernement semble être la suite logique de ces évènements. Car les députés de l’opposition y évoquent les points suivants :  l’insécurité, la précarité, le chômage des jeunes, l’effritement du pouvoir d’achat, le malaise à l’école, une  crise économique, sociale et sécuritaire profonde, la gestion calamiteuse  des finances publiques avec des  dépenses extrabudgétaires importantes, l’école qui va mal avec des incertitudes  de l’année universitaire 2014 et des examens de DEF et du Baccalauréat émaillés par des fraudes  graves, sans précédents, les mensonges au sommet de l’Etat  concernant  l’achat de l’avion présidentiel, la décision d’ouverture des hostilités à Kidal….

Une bonne littérature, mais un mauvais présage, compte tenu des difficultés de l’heure.

Georges Diarra 

SOURCE: Tjikan

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