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Montée en puissance du G5 Sahel: la totale confiance du Président IBK

Les travaux du 4e sommet des chefs d’État et de gouvernement du G5 Sahel ont débuté, hier mardi, à Niamey, avec comme principal objectif de rendre pleinement opérationnelle la Force conjointe G5 Sahel.

 

Outre les Présidents nigérien Mahamadou Issoufou, mauritanien Mohamed Ould Abdelaziz, tchadien Idriss Déby, burkinabè Roch Marc Christian Kaboré et malien Ibrahim Boubacar Keïta, les représentants des partenaires et institutions internationales, ainsi que les responsables des armées des pays membres du G5 Sahel prennent part à ce rendez-vous qui consacre le passage de témoin du Président IBK à son homologue du Niger pour la prise en main de la destinée de l’organisation sahélienne.
Créé le 16 février 2014 à Nouakchott, en Mauritanie, le G5 Sahel est né de l’ambition des dirigeants des pays membres (Mauritanie, Mali, Tchad, Burkina Faso et Niger) de garantir les conditions de paix, de sécurité et de développement durable dans l’espace sahélo-saharien.
Le président Issoufou a, dans son discours de bienvenue, souligné que ces cinq pays, en plus de constituer un espace géographique quasi homogène, font face aux mêmes défis : aridité du climat accentué par les effets de changement climatique, faibles indices de développement humain, faible densité de la population, critères démographiques similaires, menaces des organisations terroristes et criminelles.
Au plan sécuritaire notamment, qui, selon lui, est le défi majeur du Sahel, ces pays font face à trois foyers de menaces à l’intérieur ou à la limite de leurs frontières qui sont «le bassin du Lac Tchad, le chaos libyen et le Nord Mali».
La vaste zone sahélo-saharienne, rappelle-t-on, constitue l’une des plus grandes concentrations des menaces sur la paix, la sécurité et le développement, avec notamment la présence des groupes terroristes tels que Boko Haram dans les pays riverains du Lac Tchad, les mouvements djihadistes dans le nord du Mali, ainsi que d’autres trafiquants de drogue qui écument le sud libyen.
Pour y faire face, chacun des pays membres a investi d’importantes ressources pour la sécurité de son territoire et de sa population.
«Le Niger, par exemple, investit chaque année 15% de ses ressources budgétaires pour assurer sa sécurité», a déclaré M. Issoufou pour qui, «il est urgent que la Force conjointe G5 Sahel soit opérationnelle».
Le président IBK s’est félicité des progrès notables accomplis durant la présidence malienne même s’il a reconnu que de nombreux défis restent à relever.
En s’attardant sur le pas décisif qui a été franchi sur l’ensemble des quatre piliers qui constituent les fondements de l’organisation (défense et sécurité, gouvernance, infrastructures, résilience et développement humain), le président sortant a mis en avant les avancées réalisées dans ces domaines.
Dans le premier domaine, il a cité l’inauguration, le 9 septembre 2017 à Sévaré, Mopti, du Poste de commandement interarmées tactique (PCIAT) de la FC-G5S, suivie de la mise en place de la capacité opérationnelle initiale de la Force conjointe, le 17 octobre 2017, ainsi que le lancement des premières opérations militaires baptisée ‘’Hawbi’’ et ‘’Pagnali’’ dans le fuseau Centre, avec pour objectif principal de lutter contre les groupes terroristes, la criminalité transnationale organisée, les trafics de drogues, d’armes et de migrants.
Le chef de l’État a déclaré sur ce point que la pleine opérationnalisation de la force conjointe G5 Sahel était fixée à mars prochain. Il s’agira d’une force «étroitement interconnectée, équipée, formée, entraînée et commandée de manière à pouvoir opérer ensemble et avec des forces partenaires», notamment la mission onusienne MINUSMA et l’opération française Barkhane au Mali.
Cependant, a-t-il estimé, cette pleine opérationnalisation doit être accompagnée d’une action rigoureuse en faveur du développement de la zone.
Au total, la pleine opérationnalisation de la force conjointe doit être accompagnée d’une action plus vigoureuse en faveur du développement. À cette fin, l’architecture institutionnelle dans laquelle s’inscrit le Secrétariat permanent du G5 Sahel doit se développer pour assurer la nécessaire complémentarité entre l’action sécuritaire et les différentes initiatives dans le domaine du développement.
Sur le plan de la gouvernance, il a été acté la tenue d’un dialogue de haut niveau sur « genre-radicalisation et extrémisme violent » à Bamako, les 21 et 22 février 2017 ; l’élaboration d’un guide genre pour le Secrétariat permanent du G5 Sahel ; la nomination de la coordinatrice régionale des plateformes des Femmes du Sahel ; l’approfondissement de la coopération avec la MISAHEL au travers de colloques et rencontres.
La présidence en exercice du G5 Sahel a été aussi marquée par plusieurs sommets et réunions de haut niveau dont l’objectif principal était d’accroître la mobilisation de la communauté internationale au profit du G5 Sahel. Voilà pourquoi le président sortant a salué l’engagement solidaire des partenaires et pays amis, notamment l’Union européenne, la France, les États-Unis, l’Arabie saoudite et les Émirats arabes unis, qui a permis de mobiliser des ressources financières dans le cadre du financement de la Force conjointe.
Sur un budget initial de 450 millions d’euros nécessaire au fonctionnement de la force, plus de 294 millions d’euros sont enregistrés sous forme d’annonces faites par des pays amis et autres partenaires. De nombreux espoirs restent fondés sur la conférence des partenaires le 23 février prochain à Bruxelles, en Belgique, sur le financement de la force conjointe G5 Sahel.
Autres avancées, autres satisfactions du président IBK : la mise en œuvre diligente de certaines décisions prises par l’organisation, lesquelles se sont traduites par la suppression des visas entre le Tchad et le Mali, le12 septembre 2017, la finalisation de la feuille de route sur le processus de suppression des frais d’itinérance entre les pays du G5 Sahel, et la célébration simultanée par les cinq États membres du 19 décembre comme ‘’Journée du G5 Sahel’’.
À cela s’ajoute, a-t-il rappelé, l’effort du Secrétariat permanent qui travaille à faire avancer le projet de construction du chemin de fer ‘’le Trans-sahélien’’, le Programme d’appui à la lutte contre la prolifération des armes légères et la criminalité organisée dans les zones frontalières, l’élaboration du Document-cadre sur la lutte contre la radicalisation et l’extrémisme violent, et l’opérationnalisation de la Plateforme des Femmes du G5 Sahel et la gestion des réseaux des jeunes et des journalistes.
Quant au projet ‘’Air Sahel’’, il a invité ses pairs à statuer sur le rapport complémentaire élaboré par IATA, et l’étude soumise au Comité des ministres en charge de l’aviation civile du G5 Sahel.
Si le Chef de l’État a salué le leadership et le soutien sans faille de la France aux initiatives du G5 Sahel, il n’a pas manqué, au moment où il passait le relai au Président Mahamadou ISSOUFOU, de manifester sa totale confiance et conviction en la montée en puissance très prochaine du G5 Sahel, tant au plan militaire qu’au plan politique.
Les travaux de ce 4e sommet des chefs d’État et de gouvernement se sont poursuis à huis clos.

PAR MOHAMED D. DIAWARA

Info-matin

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