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Mon cher Soumaïla Cissé, permettez-moi de vous adresser ces quelques mots.

Ils ne contiennent ni réprobation, ni amertume. Trouvez ici des propos bienveillants venant d’un citoyen à l’égard d’un homme qui s’est distingué sur la scène politique malienne. Vous vous êtes battu depuis des décennies avec les armes qui vous sont siennes, avec beaucoup d’énergies et d’ambitions afin de briguer la magistrature suprême de votre beau pays, porté par le carburant d’un Mali meilleur, économiquement envieux.

Cependant à 3 reprises, vous avez joué la finale et malheureusement à 3 reprises, vous êtes sorti avec la médaille d’argent. Une bien maigre consolation, je le sais bien, pour quelqu’un qui voulait l’or.

Mon cher Soumaïla, en 2002 vous avez reconnu votre défaite face au président Amadou Toumani Touré. En 2013, vous avez posé un acte d’une grande valeur, d’une grande bravoure en allant féliciter avec toute votre famille, le président Ibrahim Boubacar Keita avant même la proclamation des résultats. C’était un acte hautement républicain.

Depuis j’ai pu mesurer votre sens de l’État car la valeur d’un homme réside dans ses actions et non des discours flamboyants et trompeurs.  Vous m’avez fait penser cher républicain à cette belle citation de Confucius : <<L’homme supérieur est modeste dans ses discours mais devance dans ses actions>>.

Très cher Soumaïla Cissé, pour votre 3ème bataille, la Cour constitutionnelle a déclaré le Président Ibrahim Boubacar Keita vainqueur. Vous et vos partisans, vous vous êtes élevés contre cette décision qui ne répond pas selon vous au choix sorti des urnes.

Je ne vous juge pas car juger c’est essayer de ne pas comprendre. Vous avez vos raisons. Au-delà, vous êtes un compétiteur et un compétiteur de votre rang veut toujours monter au sommet de la pyramide. Ce sommet avec ses vues imprenables et sa magie débordante.

Je ne vous juge pas honorable. Je ne vous juge pas Président de l’URD, Je ne vous juge pas grand compétiteur. Je prends juste un peu de mon temps et ma plus belle plume pour vous transmettre un message qui vient du fond de mon Cœur.

Je vous éviterai ces grands discours sur : nous n’avons que le Mali en partage, sur notre patriotisme acharné. Ce sera vous faire la leçon. En ces moments difficiles pour notre pays, vous n’avez nullement besoin de blâme mais de conseil amical et fraternel.

Entendez donc mon cri à votre endroit. Être capable de renoncer pour le salut de votre nation est un choix certes difficile, particulièrement douloureux mais parfait. C’est la stature d’un grand homme d’Etat. Donnez-vous cette chance de contredire demain ceux qui ne vous ont jamais jugé que subjectivement. Ecrivez la plus belle page de votre histoire !

Aujourd’hui, vous devez prendre la plus grande décision de votre vie. Soit elle vous entraînera dans une chute irréversible soit elle vous élèvera au grade des hommes de valeur. N’écoutez point les “va-t-en guerre”. La lutte est souvent un combat qui commence auréolé de noble intention. Cependant, les lendemains ne sont pas aussi élogieux qu’on était en droit d’espérer. Lorsque vous vous retrouverez dans l’abîme, je vous assure que vous allez chercher vos amis en vain. Entre-temps, Ils auront pris la poudre d’escampette. Au-delà de leurs intérêts, vos amis se battent-ils réellement pour la cause de Soumaïla et du Mali ?

“Le silence est aussi plein de sagesse et d’esprit en puissance que le marbre non taillé est riche de sculpture.” Aldous. Face au mépris, répondez par la sagesse. Face à la vanité, répondez par la mesure. Les faits sont têtus. Si vous êtes véridique, un jour l’histoire vous habilitera et plus tôt que prévu.

Je prie le ciel pour que les générations futures se souviennent d’un homme d’État avec ses qualités et ses défauts. Je prie le ciel pour que demain l’acte patriotique de Soumaïla Cissé résonne dans les anales politiques. Au Crépuscule de notre vie une seule question s’impose : Avons-nous pris dans les grands moments, la bonne décision ?

Enfin pour toi, cher ami, cette merveilleuse citation de Anthony Fernando : <<Ne confonds pas ton chemin avec ta destination. Ce n’est pas parce que le temps est orageux aujourd’hui que cela signifie que tu ne te diriges pas vers le soleil>>. Amicalement. Que Dieu porte le Mali haut.

Hamidou DOUMBIA

Citoyen malien

 

Le Reporter

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