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Modibo Sidibé: « il y a un ressentiment des populations vis-à-vis de la justice »

« Bonne gouvernance et émergence économique du Mali » était, samedi dernier, le thème d’une conférence-débat animée par l’ancien Modibo SIDIBE, candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2013, à la Maison des jeunes de Bamako. Des propos du candidat des FARE, il ressort que le plus important en matière de développement économique, c’est d’avoir une vision à long terme soutenu par un État fort. Aussi, est-il nécessaire d’avoir une complicité entre les acteurs politiques et économiques, à travers un soutien stratégique des secteurs porteurs de croissance par l’État.

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À l’entame de ses propos, le conférencier a souligné que la bonne gouvernance était une notion parfois controversée, car définie et entendue de manière diverse et parfois contradictoire. Cependant, malgré la multiplicité des usages du mot, il semble recouvrir à des thèmes proches du « bien gouverner » : maitrise de la corruption, avoir une administration efficace, l’état de droit et de démocratie, avoir des règles standards, etc. Quant au concept d’émergence économique, elle n’est pas moins polémique, selon le conférencier. Parfois, on parle de « pays émergents » là où la dénomination implique une approche politique, et de « marchés émergents », là où l’approche est commerciale. Ce qui est sûr, a dit le conférencier, c’est que la nation d’émergence économique n’est pas synonyme de développement économique.
Pour Modibo SIDIBE, les cas de succès enregistré dans le monde ne sont pas tombés du néant, mais essentiellement basés sur des visions économiques bien réfléchies. Pour l’ancien premier ministre, il n’y a pas de miracle et de fatalité en matière d’émergence économique. Le plus important est de trouver sa voie. Mais pour le conférencier, il s’agit d’avoir une vision économique volontariste, un concept largement expliqué dans le document de politique économique du parti, FARE Ankawili que dirige Modibo SIDIBE, qui fait une projection de développement du Mali, à l’horizon 2030. Ce qui est évident pour le conférencier, est que les modèles économiques hérités du système post colonial ne sont plus en mesure de répondre aux exigences du présent.
Notre pays, en acceptant de s’engager dans cette voie, à travers des réformes institutionnelles, en remodelant son système économique pour être à l’avant-garde du progrès économique sur le continent, a soutenu le conférencier.
Cette rupture avec le modèle ancien est aussi importante, aux yeux du conférencier, que les mouvements de l’indépendance. Ce que préconise Modibo SIDIBE, c’est d’aller vers une refondation de l’Etat et des institutions autour d’une vision globale et cohérente à long terme.
Il s’agit pour Modibo SIDIBE de créer les conditions d’une véritable croissance économique. Pour ce faire, il faut une grande complicité de l’élite du public et du privé. Toutefois, a-t-il prévenu, sans justice, sans égalité, sans une bonne répartition des dividendes, la croissance peut devenir humaine. Si la croissance est une mesure de performance dans certains domaines, est n’est une fin en soi comme le développement.
Les réformes préconisées par le conférencier doivent commencer par celles institutionnelles, que le conférencier appelle transition institutionnelle. L’objectif est d’avoir un État fort, juste et solidaire, un État qui est capable de garantir la sécurité à tous les Maliens. Aujourd’hui, a fait savoir Modibo SIDIBE, il y a un ressentiment de nos populations actuellement vis-à-vis de la justice du pays. Il faut également prendre en compte la gestion de notre pays, car nous avons un grand pays. Il se dit opposé à ceux qui veulent réduire l’État au moins d’États.
Les réformes institutionnelles qui couvrent beaucoup d’aspects doivent être accompagnées par des réformes qui sont d’ordre social, sanitaire, et surtout culturel. Il faut que notre quête du ‘’Dambé’’, de nos valeurs culturelles et sociétales puisse être reconquis par la jeunesse, a insisté le conférencier.
Au terme de toutes ces réformes, il s’agit de développer notre capital humain, qui est en dernier ressort le plus import.
En termes clairs, il s’agit d’investir dans l’éducation, dans la recherche, dans les infrastructures, pour prétendre à un développement durable. Sur le plan économique, l’État doit être stratège dans son soutien.
Organisée par l’association GEMACO (Génération malienne consciente), cette conférence-débat du jour rentre dans le cadre du lancement de l’émission radiophonique de l’Espace de débat politique : « Les jeunes face aux politiques », initiée par l’association GEMACO.
La plateforme de GEMACO compte plus de 70 signataires (associations et groupements d’associations de jeunes qui œuvrent pour l’unité, la paix et la cohésion sociale.

Par Abdoulaye OUATTARA

 

Source: info-matin

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