C’est en ces termes que l’ancien Premier ministre s’est exprimé devant les membres de son staff, réunis autour de lui pour faire le bilan de la dernière sortie qu’il vient d’effectuer dans plusieurs pays en Afrique de l’Ouest et du Centre. Retour sur un voyage qui fut riche en enseignements et en émotions.

Tout a commencé par Abidjan, encore une fois. Modibo Sidibé et sa délégation sont dans la capitale ivoirienne pour la seconde fois, après un premier séjour courant avril dernier. L’ancien Premier ministre commence ici un long voyage qui devra le conduire dans quatre pays de la Cedeao (Côte d’Ivoire, Bénin, Togo et Ghana) et dans cinq pays de la zone de l’Afrique Centrale (Gabon, Cameroun, Tchad, Congo Brazza et RD Congo). Des destinations mûrement choisies. Chaque étape ayant fait l’objet d’une décision au terme de débats au sein du staff. C’est la troisième sortie qu’il fera, après celle effectuée en France début mai et la visite du mois d’avril qui l’avait conduit, après la côte d’Ivoire, au Niger, au Burkina Faso et au Sénégal les plus proches voisins du Mali.

Abidjan donc, ce 20 mai 2013. A la veille du 50ème anniversaire de l’UA, c’est inespéré de rencontrer le Président Alassane Ouattara. Mais cette fois-ci encore, comme ce fut le cas en avril, Modibo Sidibé est traité avec les égards. Il sera reçu par le Président Ouattara qui assume en même temps la présidence de la Cedeao, dont les troupes sont actuellement déployées au Mali. L’audience est chaleureuse et Modibo Sidibé en sort plutôt réconforté des échanges qu’il vient d’avoir avec le Président ivoirien dont le poids dans la zone est important. La mission démarre plutôt bien, et tout augure du bon déroulement du reste du voyage.

C’est à Abidjan aussi que Modibo Sidibé imprime à ce déplacement ce qui en sera le trait dominant : l’organisation, à chacune des étapes du voyage, de meetings  avec l’ensemble de la communauté malienne vivant dans le pays visité. Meetings dont le protocole sera rodé au fur et à mesure que se tiendront ces rencontres avec les représentants de toutes les communautés : d’abord des visites à domicile auprès des plus anciens de la communauté dans la pure tradition du Mali, pour saluer et informer sur les raisons du voyage ; ensuite la rencontre avec l’ensemble de la communauté malienne, pour des échanges qui se prolongent jusque tard souvent dans la nuit.

La chaleur de l’accueil, l’émotion des retrouvailles

Abidjan, Libreville, Douala, Pointe-Noire, Brazzaville, Kinshasa, Lomé, Cotonou, Accra : à chaque fois, le même rituel pour la délégation, avec tout aussi régulièrement, la chaleur des rencontres avec les représentants des communautés maliennes vivant dans ces pays. Meetings rassemblant des foules de plus en plus nombreuses. Tous disent être venus à la rencontre d’une des rares personnalités du pays qui a jugé important de venir à eux leur apporter les informations sur la situation au pays.

Aux interrogations qui l’assaillent et à l’incompréhension qui habite les uns et les autres, la délégation s’emploie à apporter les réponses sur presque tout : la situation dans les régions du Nord, le processus de normalisation et les préparatifs de l’élection. Sur les allégations qui ont couru sur lui, Modibo Sidibé a été on ne peut plus catégorique dans ses réponses, mettant au défi quiconque d’apporter ne serait-ce qu’un début de quelque preuve que ce soit de tout ce qui aura été dit à l’envie. Dénonçant les manigances ourdies contre lui dans le but de ternir son image, Modibo Sidibé a dit les raisons pour lesquelles il a décidé d’être candidat à la prochaine élection présidentielle, avec l’ambition de mettre le Mali sur la voie du renouveau. Il a dit sa vision pour le Mali qui certes a trébuché, mais qui se relèvera plus fort et plus uni, et décidé à reprendre toute sa place au sein de la communauté internationale. Il a aussi dit sa solidarité avec les familles si durement éprouvées au cours des terribles épreuves que le pays a traversé. Ila salué le soutien que les pays de la Cedeao et le Tchad ont apporté au Mali, et qui a donné tout son sens à l’intégration sous-régionale.

Payant de sa personne, Modibo Sidibé de meeting en meeting, a longuement pris la parole pour décliner devant ses compatriotes sa vision du Mali. Il a aussi dit toute sa confiance dans les communautés de Maliens vivant loin du pays, mais qui ont plus d’une fois démontré leur solidarité avec la communauté nationale, particulièrement au cours des récents événements.

Presque régulièrement, les meetings se sont achevés par des bains de foule pour l’ancien Premier ministre, littéralement pris d’assaut par une foule enthousiaste. Au marché de Poto-Poto à Brazzaville où il a fait une apparition surprise, c’est avec beaucoup de difficulté que la foule a pu être contenue. Sous la chaleur de l’accueil réservé à la délégation à chacune des étapes du voyage, pointe cette émotion si particulière des retrouvailles qui abolit toute distance entre les gens au nom d’une proximité dont chacun a conscience qu’elle est spéciale.

Estime et considération

D’Abidjan à Accra, l’autre enseignement retenu de ce périple aura été, pour l’ancien Premier ministre et sa délégation,  la grande estime que portent au Mali les autorités des pays visités, et dont Modibo Sidibé a bénéficié. Traité avec égard, toujours accueilli avec beaucoup de considération, Modibo Sidibé a pu mesurer l’estime que lui portent les plus hautes autorités des différents pays.

Aux membres de son staff, c’est tout cela qu’il a restitué en si peu de mots : ce périple aura été une mission nécessaire, parce qu’il était indispensable d’aller à la rencontre de compatriotes souvent sevrés de bonnes informations au moment où on s’apprête à aller à l’élection présidentielle. Ce voyage  aura été également utile, parce que ce contact avec les autorités des pays visités aura été une rare occasion de partager sa vision de l’avenir du Mali, dont  tous ses interlocuteurs disent attendre le retour le plus rapidement possible.

Hamallah