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Modibo Keita pour clore le débat: « aucun engagement n’a été pris »

modibo keita premier ministre chef gouvernement

« Monsieur le président, vous savez, nous avons pris l’habitude de communiquer sur des sujets, mais certains ont décidé de communiquer sur la communication et cela donne ce qu’on appelle la méta-communication qui déforme. J’avais estimé que par rapport au communiqué conjoint qu’il n’avait plus de zone d’ombre. Il me plait d’affirmer, ici, que, suite au sommet de La Valette, il a été demandé qu’on met en place un cadre de concertation de haut niveau entre l’Union européenne et les pays africains. C’était pour discuter des programmes de coopération, liés à l’immigration sur le plan économique, sur le plan culturel, mais aussi sur le plan de développement et sur les causes de l’immigration irrégulière. Quand le ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas est arrivé, ici, ce n’était pas parce qu’il était ministre des Affaires étrangères des Pays-Bas, il était un émissaire de l’UE. Il a donc discuté avec les services maliens pour voir comment, on peut redynamiser ce cadre de concertation.
On a passé en revue les grandes lignes du sommet de La Valette, en aucun moment, aucune décision n’a été prise, aucun engagement n’a été pris par le gouvernement et il n’y a aucun effet juridique qui puisse découler de ce communiqué conjoint. Je crois que c’était compris, mais nos langages humains ont de faiblesse, j’espère que nous ne soyons pas subjugués par les mots que la forme ne prenne pas le dessus sur le fond. En dehors de cela, Monsieur le Président, notre ambassadeur en Allemagne a délivré des laissez-passer. Ceux qui connaissent la diplomatie savent que cela est normal. Cela est normal. Ce qui n’était pas normal que nous avons refusé, c’était de permettre au pays d’accueil de refouler les Maliens sans ce laissez-passer parce qu’eux avaient l’intention d’en faire. J’ai été ambassadeur dans ce pays même si je ne suis pas diplomate de carrière, j’ai eu le temps d’observer c’est normal.
Pis, exhiber ce laissez-passer ici, cela doit nous interpeller ; un jour, on va mettre dans la rue, les délibérations secrètes de l’Assemblée. Soyons un peu vigilance sur ce point. Monsieur le président, la Loi d’orientation et de programmation militaire n’est pas à confondre avec la loi de programmation de la sécurité. La Loi d’orientation et de programmation est militaire et a été adoptée par votre auguste Assemblée et mise en œuvre. C’est justement dans ce cadre-là, que le ministre de la Défense et des anciens combattants m’a dit que nous avions pu, avec l’application de cette loin renforcer de 80 % les forces de compétences de nos forces armées. C’est au terme de cette loi que nous avons pu commander des vecteurs aériens et nous avons reçu, à ce jour, la première livraison d’hélicoptère et le premier avion de transport est arrivé, le vendredi dernier, à Bamako. Vous pouvez le vérifier et pour juin 2017, il est attendu 4 autres avions.
Ne confondez pas vitesse et précipitation. La loi sur la sécurité méritait une attention particulière ; quand des groupes viennent à dos de chameaux pour attaquer les forces, il faut revisiter toutes les techniques, c’est pourquoi nous avons pris suffisamment de temps pour élaborer, pour la première fois, une loi sur la programmation sécuritaire. Quel est le retard qui a été pris ? J’ai seulement dit que je ne souhaite pas mettre en œuvre un projet qui va s’arrêter en cours de route pour faute de financement ; qu’il faut étudier correctement le financement pour qu’on puisse soutenir valablement ce programme ! C’est ce qui est en cours, voilà la réalité.
Monsieur le président, il y a des allusions qui altèrent la qualité des relations entre les hommes. Ceci n’est pas admissible dans une enceinte, comme celle-là, et quand je dis que c’est la qualité des relations humaines qui distinguent les hommes de culture. Ce n’est pas ceux qui ont pris d’assaut les universités, mais c’est ceux qui savent être avec les autres. On nous dit qu’il y a retard dans la mise en œuvre de l’Accord ; M. le président souhaiterez-vous, nous l’avons pas l’habitude de désobliger aux dames, surtout quand elles sont charmantes. Pourriez-vous me permettre de le dire que les résultats n’ont pas été publiés à Salam et à Ber parce que j’ai consulté le ministre de l’Administration territoriale qui m’a dit que les trafiquants de drogue ont emporté le matériel électoral. Les élections ne sont pas tenues là-bas.
Pour le reste, je pense que nous pouvons choisir un autre moment pour parler du DDR, de la conférence d’entente nationale. Alors M. le député DIARRASSOUBA, j’ai entendu vos recommandations, je voudrais vous assurer que je n’ai pas peur et je n’aurai jamais peur. Seulement, j’ai eu quelque moment d’inquiétude, car ma formation m’a indiqué qu’il y a la peur, qu’il y a l’angoisse et qu’il y a l’inquiétude. On ne peut avoir peur que du présent, mais jamais du passé, jamais du futur. C’est quand un souvenir traumatisant du passé fait éruption dans votre vie, vous êtes angoissés. Mais quand le spectacle que vous voyez aujourd’hui, vous projetez dans l’avenir, vous dites, mais c’est ça aujourd’hui, mais demain qu’est-ce que ça va être. Avec ces débats, ce combat d’arrière-garde, ces affrontements souvent physiques, souvent verbaux, on se pose la question qu’est-ce que ça pourrait pour l’avenir. C’est ça l’inquiétude. On ne peut être inquiet pour l’avenir.
M. le député, je n’ai pas peur. En plus de ça, je suis un homme éminemment politique, mais je ne suis pas un politicien. Je souhaite pour pouvoir m’abreuver des forces et l’expérience des politiciens pour être un politicien digne de ce nom donc, je suis ouvert à ces concertations. Alors, on me dit, voilà ; on a signé et on va signer pour les Maliens soient expulsés. Je vous ai dit ici que je suis incapable de mentir, mais je suis bien capable de démentir et d’argumenter.
De quoi s’agit-il ? Ceux qui nous préoccupent, c’est l’immigration irrégulière. Nous avons dit: mettons tout en œuvre pour nous attaquer aux causes et puisque nous avons déjà des citoyens Maliens qui se trouvent, dans ces situations, dans les pays d’accueil. Ce que nous pouvons faire, c’est intervenir pour que leur situation soit régularisée, mais si cela n’est pas possible. Que faut-il faire ? Devons-nous violer la souveraineté des pays d’accueil ? Et si cela arrivait au Mali ? Vous avez pu identifier des groupes, des personnes, au Mali, qui sont venus de divers horizon, mais qui attentent à la vie des gens ce qui ne veut pas dire que ce sont des Maliens qui le font. Si le pays d’accueil ne permet pas que vous les refoulez, qu’est-ce que vous faites. Nous souhaitons que s’il n’y pas d’accord entre nous, à propos de l’immigration irrégulière, si les pays d’accueil sont tenus souvent de les expulser, nous disons que cela ne peut pas se faire, comme si c’était des animaux.
Cela doit se faire à la lumière des conventions internationales. Cela doit se faire à l’exigence de la dignité du Malien, car de toutes les façons les Maliens sont en train de payer pour leur esprit d’entreprenariat, ils sont en train de payer pour leur courage. C’est pourquoi tout le monde, quand ils sont dans les situations difficiles, ils se disent qu’ils sont Maliens. Ceux, qui aujourd’hui font le voyage en Afrique centrale; quand vous arrivez à Kenya, on vous met de côté d’abord. C’est parce que tous les Africains ont estimé qu’ils étaient des Maliens. C’est ce qui est arrivé en Allemagne, il y a eu 400 arrestations et on veut imputer cela au Mali pour ensuite braquer le projecteur sur nous pour dire que voilà les 400 Maliens qu’on va expulser. On a dit non ! Si vous, vous n’avez pas de moyens, vous qui les aviez arrêtés, de les identifier, pour mettre ça sur notre compte. Je dis qu’on n’est pas d’accord. C’est dans cette perspective qu’une délégation malienne est allée, mais puisque l’ambassadeur du Mali en Allemagne ne voulait pas faire ce travail seul, il a donc mis dans le coup les représentants des ressortissants maliens sur place. Ce qu’il a fait relève d’un esprit constructif et à la fin nous avons constaté que sur les 400, il n’y avait que 14 Maliens. Donc, on ne peut nous dire que nous n’avions aucune raison de faire ça. Je crois que ça, c’est de la démagogie et nous ne suivons pas ça.
M. le président, voilà quelques observations. On m’a fait dire que j’ai oublié d’annoncer que le taux de participation des élections communales était de 52 %. Qu’on ne l’ignore pas, on ne peut pas à partir de là et dire que les élections ont été bâclées. Peut-être que cherchant une perfection qui relève du rêve, on peut affirmer que les élections n’ont pas été bâclées.
Merci ».

LA RÉDACTION

 

Source: info-matin.

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