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Mme Sagara Bintou Maïga, présidente du Collectif des femmes et parents des bérets rouges disparus
 : « Nous voulons une cérémonie nationale de funérailles digne de ce nom avec tous les honneurs’’

Suite à la disparition de vingt et un bérets rouge, un collectif des femmes et parents de bérets rouge fut créé pour que justice soit faite. L’un des objectifs de ce collectif vient d’être atteint par l’identification de 21 corps de bérets rouges dans un charnier à Diago, près de la ville garnison de Kati. Sans langue de bois, la présidente dudit Collectif, Mme Sagara Bintou Maïga affirme sa satisfaction. Dans cette interview, elle souhaite que les auteurs du crime de leurs enfants soient jugés conformément à loi nationale ou au droit international.

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Le Républicain : Mme la présidente du Collectif des femmes et parents des bérets rouges disparus, que disent les résultats des tests ADN qui vous ont été notifiés le mardi par le juge d’instruction, dans ses bureaux ? 

Mme Sagara Bintou Maïga : Aujourd’hui, nous ne pouvons plus parler de disparus, mais d’assassinat de nos enfants béret rouges. C’est hier mardi que nous avons reçu les résultats du test ADN. Les résultats du test ADN confirment qu’il s’agit bel et bien de nos enfants béret rouges qui avaient disparus. Le Juge Karembé m’a appelé le mardi dans la matinée pour nous donner individuellement le résultat des tests ADN. C’est là que nous savons que nos enfants ont été réellement assassinés. Et là-bas certaines d’entre nous ont piqué la crise. Moi aussi, je ne suis pas dans mes meilleurs jours aujourd’hui. Les disparus sont aux nombre de 21 corps de bérets rouge, mais nous avons les résultats de 17 corps. Ils ont fait savoir qu’ils sont en train de travailler sur les 4 autres corps et qu’ils vont nous donner les résultats sous peu.

Quelle a été  la réaction au sein de votre collectif ?
Hier mardi nous avons eu le malheur et le bonheur à la fois. En tant que présidente de ce collectif, je remercie infiniment le président de la République, IBK qui a dit que nul n’est au-dessus de la loi. Et cela est réel aujourd’hui. On attend les funérailles de nos enfants. Le ministre de la Justice, le Premier ministre et le Président de la République doivent avoir les mêmes copies du résultat que nous venons de recevoir. Donc on espère que le gouvernement va nous rencontrer bientôt. Normalement le gouvernement doit nous rencontrer.

Quelles sont les perspectives pour votre Collectif ? 
On entend rencontrer le gouvernement. Et après cette rencontre nous allons parler de ce qu’il y a lieu de faire. On était stressé par la disparition de nos enfants et on ne pouvait même pas aller dans des rencontres de jouissance (baptême, mariage etc.). Certains d’entre nous ont été atteintes de démence, d’autres ont eu des problèmes réels de santé.

Et le dossier judiciaire concernant les auteurs de ces crimes ? 
Comme le chef de l’Etat lui-même avait dit que nul n’était au-dessus de la loi, nous nous attendons à ce que les auteurs des crimes de nos enfants béret rouges soient jugés conformément à la loi. A défaut, c’est la Cour pénale internationale (CPI) qui va s’en charger. Les 21 corps de bérets rouges retrouvés dans le charnier de Diago, sont nos enfants assassinés par le Capitaine Amadou Aya Sanogo, le chef de l’ex junte. Ces résultats ont été fournis par le laboratoire Américain qui est très fiable. Il n’ya pas de magouille dans ces laboratoires Américains.

Si au nom de la réconciliation, on vous demandait de renoncer à la sanction des auteurs de ces crimes ?
Nous voulons tous l’apaisement au Mali, mais les crimes de ce genre ne doivent pas rester impunis pour que les auteurs continuent d’en faire d’autres. Ces criminels doivent être jugés conformément à la loi. Et il n’y a pas de raison qu’ils ne soient pas jugés. La manière dont nos enfants ont été sauvagement assassinés, les yeux bandés, les mains menottées, les pieds attachés, et froidement abattus, jure avec la paix sociale. Il s’agit de crime contre l’humanité, qui dépasse le seul cadre du Mali.

Quel est votre mot de la Fin ?
Nous voulons une cérémonie nationale de funérailles digne de ce nom, avec tous les honneurs et sans être entachée de démagogie. Ils sont morts pour le pays. Pour les 21 bérets rouges retrouvés dans le charnier de Diago, il faut des  funérailles collectives.

Propos recueillis par Aguibou Sogodogo

SourceLerepublicainmali

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