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Mise en œuvre de l’accord : le veto de Iyad Ag Ghaly…

Dans deux petits mois, l’Accord pour la paix et la réconciliation au Mali aura un an. Un an pendant lequel, il y a eu de la part de certains plus d’atermoiements que de véritables actions en faveur de la réconciliation. Dans ce cadre, on peut citer le forum de Kidal, qui a révélé la fourberie qui a toujours caractérisé certains. Or, au même moment, de son coté, l’Etat ne cesse de multiplier les actes de bonne foi.

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Les exemples sont à la fois nombreux et assez éloquents. Comme par exemple l’adoption, en Conseil des ministres, des textes sur la mise en place de structures devant organiser la démobilisation, le cantonnement et l’intégration des ex combattants ; on a vu aussi l’adoption de la loi portant modification du Code des Collectivités, une loi qui prépare le terrain à l’installation prochaine d’Autorités intérimaires également prévues par l’Accord.

Ce n’est pas fini. On a aussi assisté à la naissance des régions de Ménaka et de Taoudeni ; à la désignation de leurs gouverneurs choisis dans des conditions plus ou moins discutables. Mais tout ceci devrait déboucher sur le désarmement et le cantonnement des groupes armés signataires de l’accord, ainsi que le redéploiement de l’administration et de l’armée sur l’ensemble du territoire. Ce qui est également prévu par l’accord. Seulement. Voilà.

Les choses coincent à ce niveau et cela est connu de tous les acteurs : les groupes armés, l’Algérie, chef de file de la médiation, l’Etat, la communauté internationale. Quelle est la cause de ce blocage ? Elle est pourtant connue. C’est la menace proférée par un homme qui n’a jamais voulu participer au processus d’Alger, un homme peu fréquentable, chef d’un groupe terroriste, Ansar Dine.

Le blocage, c’est cet homme qui est resté en marge du processus d’élaboration de l’accord ; et une fois qu’il a été signé, a promis une couronne de feu sur la tête de quiconque s’aviserait à tenter sa mise en œuvre, en tout cas dans les zones qui sous son contrôle. Ce ne fut pourtant point de simples menaces, comme certains l’ont laissé croire.

En effet, quelques semaines après, le chef terroriste, soit par son propre mouvement (Ansar Dine) soit par le biais d’organisations affiliées comme le Front de Libération du Macina de Amadou Kouffa, a multiplié attaques et attentats, au nord, au centre et même au sud du pays. Il faut simplement se rappeler de la sanglante prise d’otages à Sévaré  revendiquée par le FLM ; de l’incursion à Misseni ; il faut aussi se rappeler de l’attaque à la roquettes contre le camp de la MINUSMA à Kidal, attaque revendiquée par Ansar Dine. Qui a aussi dernièrement revendiqué le rapt de trois humanitaires collaborateurs de la Croix Rouge.

Malgré tous ces actes de défiance, personne, ni la MINUSMA, ni le chef de file de la médiation, ni la force Barkhane dont c’est la mission, n’a tenté quoi que ce soit pour que Iyad ne soit plus un obstacle ; le constat, c’est que personne ne veut avoir affaire avec le chef d’Ansar Dine. Or, aujourd’hui, pour lever les écueils à la mise en œuvre de l’accord, il faut forcément résoudre l’équation Iyad, seul, mais qui a réussi à imposer son veto à l’application de cet accord concocté par tout ce beau monde : médiation, groupes armés, Etat, UA, CEDEAO, Partenaires internationaux. Pour de nombreux observateurs, il faut envisager le cas Iyad, pas nécessairement en lui faisant la guerre.

Au stade actuel où se trouvent les efforts (consolidation de la paix, réconciliation, retour des réfugiés, développement…) cette solution pourrait manquer de pertinence. Il faut donc dialoguer avec le chef d’Ansar Dine et savoir ce qu’il est possible de lui concéder. C’est une réflexion qui, du reste, existe déjà au sein de l’opposition, où dernièrement des voix se sont fait entendre demandant au chef de l’Etat, d’ouvrir des négociations avec le chef d’Ansar Dine. IBK va-t-il s’engager dans cette dynamique ? Pour la paix, aucun sacrifice n’est de trop !

Oumar Diamoye

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