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Mise en œuvre de l’accord de paix : BIENTÔT UN CADRE DE D’OBSERVATION, DE VEILLE ET D’ALERTE CITOYEN

Ce mécanisme de suivi de l’exécution des engagements contribue à garantir la non récurrence du conflit

 

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La signature de l’accord pour la paix et la réconciliation constitue une étape importante dans la recherche de solutions à la crise multidimensionnelle que notre pays connait. Cet accord, conclu à l’issue de long et laborieux pourparlers, est désormais un document engageant toutes les parties, donc la République du Mali et la communauté internationale. De sa mise en œuvre dépendra la restauration d’une paix durable tant souhaitée dans notre pays. C’est dans ce dessein que la fondation Balanzan pour la gouvernance et la stabilité en partenariat avec le Programme d’appui à la gouvernance partagée de la sécurité et de la paix (PGPSP) a initié un atelier de concertation en guise de contribution à la mise en œuvre de l’accord de paix.
Les travaux se sont déroulés à la Maison des aînés sous la présidence du directeur national du PGPSP, l’inspecteur général de police Yacouba Diallo. C’était en présence du président de la fondation Balanzan, Moussa Makan Camara, du conférencier, le général Mahamadou Niakaté, et de nombre d’invités. La rencontre a regroupé, entre autres, des acteurs nationaux non gouvernementaux venant des partis politiques, de la société civile, notamment des organisations de femmes et de jeunes, des médias, des universités et centres de recherche, des autorités traditionnelles.
Elle visait à aider la classe politique et les organisations de la société civile à mieux comprendre et appréhender les opportunités, les contraintes et les difficultés liées à la mise en œuvre de l’accord. Il s’agit de leur permettre de s’engager à apporter les contributions sollicitées dans l’article 51 dudit accord qui stipule : «  Les parties demandent à la classe politique ainsi qu’à la société civile, notamment les organisations de femmes et de jeunes, les médias, les communicateurs traditionnelles et religieuses d’apporter leur plein concours à la réalisation des objectifs de l’accord ».
A l’issue de la rencontre d’une journée, les conditions d’une compréhension partagée et d’une meilleure appropriation des dispositions de l’accord pour la paix ont été dégagées. Les enjeux, et les défis découlant de la mise en œuvre des engagements ont été identifiés à la double lumière des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies sur notre pays d’une part, des accords de paix ayant régis les crises maliennes précédentes d’autre part.
Les participants ont ainsi formulés plusieurs recommandations. La rencontre recommande notamment aux parties signataires de l’accord de s’engager conformément aux dispositions de l’article 2 « … à mettre en œuvre, intégralement et de bonne foi, les dispositions du présent accord en reconnaissant leur responsabilité première à cet égard ». Les parties doivent aussi se conformer aux dispositions de l’article16 par lequel, elles « reconnaissent que la garantie première de l’aboutissement de l’accord réside dans leur sincérité, leur bonne foi et leur engagement à assumer le contenu de l’accord et œuvrer à la mise en œuvre de l’ensemble de ses dispositions ; dans l’intérêt de la réconciliation de leur pays, ainsi que de la paix, de la sécurité et de la stabilité du Mali et dans la région dans son ensemble ».
Les signataires de l’accord sont aussi priés d’entreprendre séparément ou en groupe, des campagnes d’explication sur le contenu de l’accord et de ses annexes afin de contribuer à dissiper toutes les inquiétudes résultant des insuffisances constatées.
Il est aussi nécessaire d’élaborer un plan d’action de mise en œuvre de l’accord, assorti d’objectifs ciblés, de résultats escomptés, de délais de mise en œuvre, de sources de financement des activités, des autorités responsables pour chaque action et d’un mécanisme de suivi évaluation. Les participants demandent d’instituer entre les parties un dialogue direct et permanent aux fins de restaurer la confiance et de se tenir mutuellement informées des éventuelles difficultés afin de les surmonter ensemble, en toute transparence, facilitant ainsi la tâche des instances de suivi et d’évaluation.
La médiation internationale est invitée à élaborer un plan de suivi de la mise en œuvre des engagements pour veiller à leur respect par les parties, situer les responsabilités au fur et à mesure des dysfonctionnements constatés et envisager les mesures correctives nécessaires.
Enfin, il est demandé à l’ensemble de la classe politique et de la société civile de soutenir la mise en place d’un Cadre pour l’observation, la veille et l’alerte citoyen (COVAC), tel que présenté par la Fondation Balanzan. Il s’agit d’un devoir citoyen pour la classe politique et la société civile, a insisté le président de la fondation Balanzan.
Les participants demandent à la Fondation Balanzan d’installer un secrétariat technique permanent dudit cadre avec l’appui des principaux partenaires techniques et financiers du Mali. La fondation doit ainsi convoquer dans les meilleurs délais, la session constitutive du Cadre, afin de rendre le mécanisme fonctionnel.
Lors de la cérémonie d’ouverture, Moussa Makan Camara a souligné que la mobilisation et l’engagement de la classe politique et de la société civile pour une réappropriation du processus de paix, sont de nos jours une impérieuse nécessité.
L’inspecteur général de police Yacouba Diallo a expliqué que les objectifs visés par la rencontre cadrent parfaitement avec l’agenda du PGPSP sur l’implication des sociétés civiles dans la gestion de tous les problèmes auxquels la nation est confrontée en ces heures difficiles. La mise en œuvre du COVAC, au delà de sa pertinence, constitue un gage de certitude pour l’application effective des engagements pris par toutes les parties, a-t-il estimé.
Pour s’acquitter de leurs responsabilités dans la réalisation des objectifs de l’accord, les acteurs non étatiques doivent concevoir un système de veille et d’alerte indépendant du comité de suivi et de l’observateur indépendant. Il s’agit là d’un devoir citoyen et d’une initiative nouvelle dans la gestion des accords de paix dans notre pays, avec l’avantage d’une gouvernance partagée du suivi de la mise en œuvre des engagements aux fins d’éviter les erreurs du passé tout en ramenant la confiance entre les parties.
M. A. TRAORE

source : L’ Essor

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